Feu Brahim Berrezoug, aâmmi Brahim, comme aiment l'appeler ses pairs, était l'un des doyens des adeptes de la confrérie de la communauté de «Ahl» diwane en Algérie et ailleurs, qui a consacré toute une vie au goumbri et au qarqabou. II a sacrifié toute une carrière de plus de 70 ans à la recherche des pratiques musicales et chorégraphiques propres au diwane, à la promotion et au développement du patrimoine culturel et musical, d'où il a acquis une riche connaissance et expérience de la musique diwane et de la protection de la culture spirituelle des adeptes de «Ahl Diwane, conservant ainsi un riche héritage aux dimensions aussi bien spirituelles» que thérapeutiques, voire une pratique culturelle et religieuse qui tient ses racines de la communauté de l'Afrique noire et qui s'illustre par des «gaâdas» (assises) de grande envergure accentuées d'un folklore assez riche au son du goumbri, du qarqabou, aux (bradjs) chants tantôt religieux et mélancoliques, tantôt de paix, de détresse et de souffrance, aux danses aux fortes capacités expressives... Le diwane est un spectacle appréciable, des troupes qui entonnent en chœur des chants, des danses de transe et de jedba avec des habits traditionnels de différentes couleurs, provoquant des exaltations excessives hors du commun. Feu Berrezoug a participé à plusieurs manifestations culturelles et artistiques à travers le pays ainsi qu'aux festivals de la musique diwane à Béchar, Alger et dans plusieurs wilayas du pays. C'est, en effet, une grande perte pour la confrérie, pour le diwane et pour le pays en général. II a été inhumé lundi après la prière d'El Asr au cimetière de Béchar, en présence de sa famille, ses proches et une foule nombreuse venue de divers horizons pour un dernier adieu. Qu'il repose en paix! B. Henine