Suite à l'explosion suivie d'un gigantesque incendie survenus mardi dernier dans un atelier clandestin de fabrication de parfums à Aïn-Oulmane, et ayant causé le décès de huit personnes et des blessures à quinze autres ainsi que d'importants dégâts matériels, le procureur de la République près le tribunal de Aïn-Oulmane a décidé de l'ouverture d'une information judiciaire, en désignant un juge d'instruction chargé de mener l'enquête pénale et de faire toute la lumière sur ce drame afin de déterminer l'existence d'une infraction et les auteurs de cette infraction. C'est ce qu'on a appris hier mardi lors d'une conférence de presse tenue par le procureur de la République près le tribunal de Aïn-Oulmane. A l'issue de l'enquête menée par la police judiciaire, plusieurs personnes entre témoins et mis en cause ont été entendues par le magistrat instructeur. A cet effet, et selon le procureur de la République, les locaux de deux habitations sis à la cité des 583 logements à Aïn-Oulmane étaient exploités par une entreprise privée, l'un en tant que dépôt d'une importante quantité de produits hautement inflammables et dangereux constituée de parfums et produits cosmétiques, et l'autre en tant qu'atelier clandestin de fabrication de vaseline. Ces locaux ne possédaient aucune autorisation d'activité délivrée par les services concernés. Selon le chef du parquet, les causes du sinistre étaient dues à des émanations de vapeurs inflammables qui se trouvaient en suspension dans l'air au niveau d'un des locaux. Celles-ci ont pris feu à cause d'une étincelle qui a provoqué une explosion puis un départ de feu. L'incendie s'est par la suite propagé aux habitations mitoyennes faisant huit morts et quinze blessés, ainsi que d'importants dégâts matériels. En date du 7 février 2022, trois personnes en l'occurrence T.G., le propriétaire de la société et ses deux gérants A.A. et K.A., ont été inculpés et déférés devant le magistrat instructeur pour exploitation d'une installation classée sans autorisation, délit puni par les articles 19 et 103 de la loi n° 03/10 relative à la protection de l'environnement dans le cadre du développement durable, délit de l'exposition de la vie d'autrui ou son intégrité physique à un danger (article 209 bis du code pénal), homicide involontaire (article 288 du code pénal), blessures involontaires (article 289 du CP), et, enfin, délit de destruction involontaire d'un bien appartenant à autrui par l'effet d'un incendie (article 405 bis du code pénal). A l'issue de leur audition par le juge d'instruction près le tribunal de Aïn-Oulmane, les trois mis en cause ont été placés en détention provisoire, en attendant la fin de l'instruction de cette affaire qui a mis en émoi tout le pays. Imed Sellami