Les pluies abondantes n�ont pas dissuad� de nombreux citoyens de se rendre � Azouza, le village natal de Abane Ramdane, dans la commune de Larba� Nath Irath�ne, pour assister � l�inauguration du mus�e qui porte son nom. L�enthousiasme populaire suscit� par cet �v�nement, auquel ont pris le wali et les autorit�s civiles et militaires ainsi que de nombreux �lus locaux et parlementaires de la wilaya, a �t� � la hauteur de la dimension historique de l�homme. Au-del� de la visite effectu�e � la maison ancestrale des Abane, qui a fait l�objet d�une op�ration de r�habilitation et conversion en lieu de m�moire et d�histoire, le d�placement des nombreux visiteurs est un t�moignage de reconnaissance aux valeurs r�volutionnaires incarn�es par celui dont beaucoup de t�moins et d�historiens s�accordent � reconna�tre qu�il fut l�architecte, avec Larbi Ben M�Hidi, du congr�s de la Soummam, un organisateur hors pair et un unificateur des rangs de la R�volution qui a conduit � l�ind�pendance de l�Alg�rie. Pour beaucoup, � l�exemple des citoyens d�Azouza o� l�image de Abane est omnipr�sente, l�ouverture de ce mus�e est plus qu�un hommage, m�me si �ici, peu de gens peuvent parler de lui ; tous ceux qui l�ont connu ne sont plus de ce monde�, regrettera Mouloud, un enseignant rencontr� sur place. Pour tous les citoyens du village comme tous ceux qui parviennent de la m�me lign�e g�n�alogique que Abane, c�est presque une r�incarnation, un retour symbolique dans le village natal de celui qui n�aura pas eu la chance de vivre avec les siens les joies de l�ind�pendance, victime qu�il a �t� des luttes intestines et d�influence sur la R�volution : Abane inaugurera avec d�autres, la longue liste des assassinats politiques v�cus par l�Alg�rie bien avant l�ind�pendance. Cet �pisode biographique de l�homme et de l�histoire de l�Alg�rie ne sera, bien entendu, pas �voqu� par les officiels, qui ont pr�f�r� dresser un portrait appuy�, tout en superlatifs, de Abane Ramdane. Le wali de Tizi-Ouzou n�a pas manqu� de saluer les sacrifices et l�immense m�rite de celui qui est, selon lui, l�un des symboles de la d�colonisation et de l�histoire de l�Alg�rie. Invit� � t�moigner, un ancien moudjahid �voquera les qualit�s de l�homme d�exception que fut Abane Ramdane. Se voulant optimiste, Hanouti, vice-P/APW, dira apr�s une �vocation �logieuse : �L�histoire finira par reconna�tre les siens.� Une formulation quasi identique mais sans nuances de Ali Abane, un cousin du chahid : �L�Alg�rie telle que pens�e et voulue par Abane Ramdane finira par se faire un jour, et cela, en d�pit des d�rives et des d�viations qui ont suivi sa disparition.� �Le pouvoir est entre les mains des relais de ceux qui ont assassin� Abane Ramdane�, ajoutera Ali, qui s�abandonnera � une longue �vocation de souvenirs avec Aldjia Abane, qui �voquera des anecdotes v�cues avec Ramdane au village. Des moments et des souvenirs difficilement restitu�s par la m�moire vacillante de la vieille Aldjia. Reste � savoir si la maison familiale, �rig�e en mus�e gr�ce � une op�ration pilot�e par l�APC de Larba� Nath Irath�ne et la Direction de la culture de la wilaya de Tizi-Ouzou pour un co�t qui d�passe le milliard de centimes, saura servir de t�moin du parcours et des sacrifices de l�homme qui a voulu consacrer le primat politique du civil sur le militaire et qui �fut assassin� sur ordre des colonels du CCE en 1955�, lit-on sur une biographie qui lui est consacr�e sur le web.