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Contribution
Le monde d�apr�s
Publié dans Le Soir d'Algérie le 12 - 12 - 2010

En cette fin de 2010, le climat mondial para�t bien inqui�tant. Pour l�observateur attentif, les signes pr�curseurs de bouleversements fondamentaux apparaissent, multiples, r�p�titifs, touchant � de nombreux domaines et lieux, et le tout avec insistance.
Des changements capitaux vont, � n�en pas douter, survenir et induire un remodelage des rapports internationaux et institu� une autre configuration g�opolitique dans un proche avenir. L��volution en cours affecte les racines du monde contemporain et imprimera un nouveau destin � l�histoire des hommes : c�est d�une mutation paradigmatique dont il s�agit ! Il faut bien comprendre que la crise dans laquelle se d�bat l��conomie-monde va au-del� d�une d�faillance financi�re, de dettes souveraines insolvables, de ch�mage end�mique ou d�une d�sindustrialisation qui ne sont, in fine, que l�expression ultime d�un reflux civilisationnel des pays occidentaux. Les guerres et les tensions en divers points de la plan�te s�av�rent n��tre qu�une vaine tentative pour tenter de rem�dier au d�clin implacable d�un syst�me mat�rialiste � bout de souffle. Nous entrons dans une �re o� progressivement les ressources vitales pour une croissance infinie � absolument n�cessaire au mod�le mais malheureusement impossible � tenir � s�amenuisent et que l�humanit� prend, bien que trop lentement, conscience de l�inanit� d�un tel mode de d�veloppement.
La fin de l�histoire ?
Le choc du r�veil sera bien rude. Par un ironique retournement de sens, l�expression de F. Fukuyama se trouve appel�e � une nouvelle vie : �La fin de l�histoire� devra d�sormais �tre comprise non pas comme �tant la victoire d�finitive et totale des valeurs occidentales sur le reste de l�humanit� mais comme le point final de l�histoire de la civilisation occidentale telle qu�elle a exist� depuis pr�s de deux si�cles. Pr�cisons, avant d�aller plus loin, qu�il ne s�agit pas ici d�une oraison fun�bre ni d�une proph�tie mill�nariste. Cependant, il faut bien reconna�tre que jamais autant que ces derniers mois, les intellectuels occidentaux n�ont �crit avec autant de pessimisme ; pessimisme que nous qualifierons ici d�eschatologique. Le th�me du d�clin, du reflux, de la d�faite finale et irr�m�diable, revient comme un leitmotiv dans toutes les analyses qui abordent avec s�rieux l�avenir de ce monde. Nous aurions tort de n�y voir qu�une �ructation de mal-pensants ou de marginaux d�prim�s. Le th�me est devenu pr�gnant et influe dor�navant profond�ment la psychologie dominante. Cette d�pression, cet effondrement moral, est d�abord d� � la nette perception de l�impasse de l�id�ologie mat�rialiste et consum�riste dans ses multiples formes balayant le spectre id�ologique y aff�rant, allant du n�olib�ralisme au communisme. Le �d�cha�nement de la mati�re�(1) a furieusement d�shumanis� l��tre en le rendant esclave du �Veau d�or�. Puis, appara�t, l�, � l�horizon, � l��chelle d�une g�n�ration � peine, l�annonce de la fin du feu d�artifice. Les plus lucides l�entrevoient et ont peur des t�n�bres qui y feront suite. �Ils ressemblent � ceux qui allument un feu. D�s que celui-ci jette sa clart� sur ce qui les entoure, Dieu les prive de la lumi�re, les abandonne dans les t�n�bres et l�incapacit� de voir. Sourds, muets, aveugles, ils ne sauraient revenir sur leurs pas� (Coran, S. II, v.17 & 18). Ces versets r�sonnent bien plus lorsqu�on saura que la civilisation occidentale est fondamentalement celle du �feu� pour reprendre l�expression de Philippe Grasset(2) qui fait allusion � l�instrument thermodynamique(3) ou, plus prosa�quement, � la combustion des hydrocarbures comme �tant aux fondations du progr�s. Or, � l��chelle globale, et pour le p�trole, nous pouvons dire, avec Richard Heinberg(4) que la �f�te est finie�. La production des hydrocarbures, apr�s un si�cle d�exploitation intensive, devient de plus en plus difficile et de plus en plus on�reuse. Le peak oil a �t� tr�s probablement d�j� d�pass� et les tensions sur l�offre vont appara�tre tr�s bient�t. Un r�cent rapport du Pentagone l�annon�ait pour 2012 ! Les Irakiens (premi�res malheureuses victimes d�une liste pr�vue bien plus longue ?) savent les cons�quences pratiques et anticip�es d�une telle p�nurie : la destruction et la perte de souverainet�. Mais le p�trole n�est pas la seule mati�re en voie de disparition. D�autres mati�res premi�res sont au centre d�enjeux capitaux. La commercialisation des �terres rares�(5) par exemple, dont la production est monopolis�e par la Chine, fait d�j� pol�mique. Faut-il parler encore de la r�duction de la biodiversit�, des ressources halieutiques, des terres fertiles ou de l�eau potable ? Tous susceptibles d�entrainer des conflits locor�gionaux dramatiques(6) ! Le technologisme(7) atteint �galement ses limites. Une r�cente publication(8) faisait �tat d��tudes d�montrant les difficult�s croissantes et financi�rement insupportables pour changer de g�n�rations technologiques dans l�aviation de guerre. Cette probl�matique peut l�gitimement �tre �largie � beaucoup d�autres secteurs aussi sensibles. Il se dresse, devant l�humanit�, tout comme le �mur de Planck� en physique, un �mur technologique� au-del� duquel il semble �tre impossible de s�y aventurer ! Jamais dans l�histoire, l�homme n�a eu � faire face � une telle convergence de ruptures strat�giques. D�sormais, le progr�s mat�riel et les forces sous-jacentes qui le conduisent et l�animent ont atteint leurs limites. Bien s�r, il reste encore des r�serves ici ou l� et l��lan, tel celui d�un v�hicule lanc� � toute allure et � qui on coupe le moteur, ne s�arr�tera pas brutalement. Mais il est irr�m�diablement condamn� � terme.
L��puisement de la nature
Il faut bien saisir que toute la civilisation actuelle est fond�e sur la ma�trise de la nature et qu�elle ne peut en aucun cas lui survivre, en tous les cas dans sa forme actuelle, si d�aventure celle-ci �tait �puis�e dans ses �l�ments essentiels au processus �de combustion�. Or, il s�av�re qu�� plus ou moins br�ve �ch�ance (2050 ?), la plan�te ne pourra plus subvenir aux besoins des hommes si elle devait �tre soumise au m�me rythme d�exploitation et de pr�dation que maintenant. La situation d�crite par certaines projections est tout simplement �pouvantable. La civilisation occidentale a construit un mod�le de vie qui non seulement est d�finitivement hors de port�e de 90% de l�humanit� mais qui bient�t deviendra impossible m�me pour les nations les plus riches. L�ironie du sort aura voulu que le mat�rialisme en tant que mode de vie, philosophie et id�ologie de puissance, s�an�antisse, non pas sous les coups port�s par un quelconque adversaire mais par �puisement� de mati�re. La civilisation occidentalo-am�ricaniste qui incarnait jusqu�ici la modernit� est en proie � une crise finale qui s�apparentera � une implacable agonie, bien que lente et longue. Sa fin est inscrite dans ses g�nes. Le capitalisme et le consum�risme qui lui est consubstantiel exigent, par essence, toujours plus. La n�cessit� de la croissance impose que la logique du gain supplante celle de la raison et fait que le court terme (� la bourse, dans le commerce ou dans la politique) impose ses priorit�s au d�triment du long terme. Rien ne semble pouvoir �tre capable d�arr�ter la pr�dation sinon la fin de la nature elle-m�me. Le drame est que lorsque la puissance politique ne permettra plus d�assurer ce mode de fonctionnement, la puissance militaire prendra le relais, sans sourciller, pour le perp�tuer le plus longtemps possible, c�est-�-dire malgr� tout, tr�s peu de temps encore. La guerre, pour reprendre le grand strat�ge militaire prussien, Clausewitz, n�est que la continuation de la politique, par d�autres moyens. Et d�j�, des voix de plus en plus insistantes, au sein de l�empire, s��l�vent pour faire avancer le projet de guerre � l�Iran en expliquant froidement que cela permettra au dollar, en pleine d�liquescence, de reprendre vie et de faire fonctionner un complexe militaro-industriel aux besoins financiers insatiables, sans compter le contr�le final des ressources p�troli�res par les nations les plus puissantes.
La �post-civilisation�
C�est assur�ment la dimension �thique, c�est le soubassement philosophique, c�est la vision cosmogonique de l�Occident, inventeur de la modernit�, qui sont en cause, car d�finitivement en rupture avec les possibilit�s du r�el. Des deux piliers qui ont eu � porter les lumi�res, l��thique et la mati�re, la premi�re a abdiqu� face � l�imp�rieuse volont� de puissance de la seconde. Le d�s�quilibre qui en est n� a condamn� l�ouvrage � une funeste destin�e. C�est donc cet effondrement du cadre existentiel actuel qui trouble, et c�est peu dire, l�intelligentsia occidentale. Car plus grave que les difficult�s financi�res et �conomiques, c�est la d�b�cle morale de l�Occident qui indique la fin du monde d�aujourd�hui. Il faut dire que c�est cet Occident-l� qui a engendr� les plus grands massacres de l�histoire mais aussi, en contrecoup, les plus sublimes avanc�es des droits humains. L�Occident colonisa et extermina(,8) mais il inventa la libert�, la d�mocratie et les droits de l�homme. Comme pour le pendule : � une oscillation dans un sens, y r�pond une autre, de m�me amplitude mais dans le sens contraire ! Mais aujourd�hui, l��quilibre est rompu. Les �lites les plus riches, les plus puissantes, se sont d�tach�es de leurs peuples, sont devenues transnationales, r�pondent � des ambitions mondialistes faisant fi de l�int�r�t de la multitude standardis�e ou en voie de l��tre. Mais � force de tirer sur la corde, � force de r�duire la vie � la valeur du gain, l�homme a perdu de son humanit�. Il n�en reste plus qu�un individualisme narcissique et destructeur. La volont� de puissance et le �d�cha�nement de la mati�re� ont fait basculer le monde dans l��re de la post-civilisation ! Nous vivons d�ores et d�j� dans cette �re sombre o� le faux remplace le vrai et o� l�injustice se veut justice. La crise multiforme qui s�annonce pour 2011 et surtout pour 2012, m�me si elle semble d�abord �tre financi�re, sera d�une puissance d�vastatrice in�gal�e auparavant. Les pays les plus d�velopp�s manifestent d�j� une �paisse angoisse face � ce sc�nario par une forme d�agitation chaotique tant politique que militaire. Le retour sur la sc�ne politique de mouvements et partis des droites dures (Tea Party aux �tats-Unis, partis de la droite nationaliste x�nophobe et souvent islamophobe en divers pays d�Europe) avec un questionnement identitaire fi�vreux, signifie la perte de confiance en soi, la perception d�un p�ril interne imminent, la remise en cause de son �tre et de ses valeurs fondamentales. Cens�e �tre fond�e sur la d�mocratie, le respect des droits de l�homme et la libert�, la justice, l�Etat de droit etc, ces merveilleux id�aux, la civilisation contemporaine s�est mu�e en une in�narrable fable de La Fontaine : en bout de course (et � bout de souffle), elle se d�fait lestement de ses oripeaux et prend, sans fard, la forme de la force brutale qu�elle n�avait, au fond, jamais cess� d��tre. De la d�mocratie, il ne reste que les manipulations des lobbies ; de la libert� d�expression que le conditionnement ; de la justice que les lambeaux du droit national ou international. La civilisation occidentale, si chatouilleuse sur les principes avec lesquels elle a fouett� les �barbares� � toute occasion, ferme sereinement les yeux sur les injustices quand cela l�arrange, organise les orgies guerri�res pour ses int�r�ts et baisse l�chement les yeux devant la turpitude et l�ignominie de ses prot�g�s. La d�route est l�, sous nos yeux. Le ridicule des affaires m�diatiques comme celle des fuites de WikiLeaks, des faux n�gociateurs talibans en Afghanistan, ou l�humiliante impuissance � riposter face � l�arrogance pathologique d�Isra�l distrait � peine l�attention de cette d�confiture g�n�rale � peine croyable.
Une nouvelle g�opolitique ?
C�est dans ce contexte g�opolitique que les alliances internationales sont en train de se faire et de se d�faire, certains think tanks, � l�image du Laboratoire europ�en d�anticipation et de prospective( 10), parlent tr�s s�rieusement de dislocation g�opolitique ! La faillite en cours de plusieurs Etats am�ricains sans compter les municipalit�s et les grandes villes, fait rena�tre de vieux contentieux internes, y compris s�cessionnistes ! La l�gitimit� des guerres en Afghanistan et en Irak, au lendemain des myst�rieux �v�nements du 11 septembre 2001, s�effrite aux yeux de la majorit� de la population, �branl�e par tant de versions contradictoires. L�Europe, elle, aux prises d�une dangereuse dette souveraine se met � douter d�elle-m�me. Certains envisagent l�expulsion du trait� de l�Union des plus faibles � l�image de la Gr�ce, de l�Irlande ou du Portugal, d�autres parlent d�un possible euro � double vitesse, l�un pour les pays du Nord � forte valeur et l�autre pour les pays du �club Med�, d�valu�. Il n�est pas exclu par ailleurs, que si l�Allemagne n�arrive pas � imposer son �ordre �conomique� avec des amendements au trait� de Lisbonne, qu�elle se d�fasse elle-m�me du reste de l�union ! L�UE, pourtant embrigad�e dans une doctrine atlantiste, se d�m�ne et semble �tre travaill�e au corps par le retour des nationalismes refoul�s mais persistants. L��lite politique et technocratique europ�enne, mondialiste convaincue, est de plus en plus discr�dit�e du fait m�me de l��chec de ses politiques �conomiques et de ses compromissions dans des guerres per�ues par leurs concitoyens comme ill�gitimes sinon irresponsables. De son c�t�, et apr�s son rapprochement avec l�OTAN, la Russie agit en contrepoids aux Etats-Unis en essayant de n�gocier avec la �vieille Europe� ses ressources �nerg�tiques (essentiellement le gaz) dans le cadre d�un nouveau �design �conomique� qu�elle veut vendre aux Europ�ens(11). Enfin, last but not least, ce mois de novembre, la Russie � apr�s le Br�sil � vient de d�cider conjointement avec la Chine que d�sormais leurs �changes seront libell�s dans leurs monnaies respectives( 12). Quant � la Chine, ce n�est pas moins que le haut du podium de la puissance �conomique qu�elle vise. Ses colossales r�serves en dollars combleront largement ses faiblesses militaires face aux pr�tentions de l�ex-hyper puissance am�ricaine. Le monde est d�sormais menac� de voir s�effondrer la monnaie imp�riale et les cons�quences d�un tel �v�nement seront d�une ampleur gravissime. Les �tats-Unis, qui veulent d�sormais se d�fausser sur leurs partenaires, voudraient bien laisser s��vaporer le dollar en m�me temps que leurs monstrueuses dettes en se r�fugiant dans un �bancor�(13) d�j� programm�. Enfin, l�activisme militariste de l�empire am�ricain dissout ses anciennes amiti�s et affaiblit ses zones d�influence(14). De toutes les fa�ons, la perte de puissance politique des �tats-Unis est maintenant palpable. Il suffit de jeter un �il sur leur arri�re-cour en Am�rique latine (Venezuela, Bolivie, Nicaragua, Br�sil�) pour le comprendre. L�incroyable reconnaissance par le Br�sil et l�Argentine d�un Etat Palestinien dans ses fronti�res de 1967 constitue un signal tr�s net de la prise de distance de l�Am�rique du Sud d�avec son voisin du Nord. De son c�t�, la Turquie, membre de l�OTAN, a mis les voiles et semble se lib�rer compl�tement du carcan qui lui avait �t� enfil� depuis le d�membrement de son empire au d�but du si�cle pass�. Elle retrouve une libert� g�ostrat�gique remarquable et op�re avec audace vis-�-vis de ses anciennes alliances �contre-nature�. Ainsi, elle quitte subrepticement mais avec force conviction, le convoi belliqueux (refus d�ouvrir son territoire aux forces am�ricaines pour envahir l�Irak en 2003 et surtout opposition � la guerre contre Gaza en 2008) et se reconstruit une aire de coop�ration allant de la Russie et de l�Arm�nie au Nord, � l�Iran � l�est, � la Syrie au sud et m�me � la Gr�ce � l�ouest. Ce retournement diplomatique d�une envergure in�gal�e a fait que des pays anciennement hostiles lui deviennent amicaux et les anciens amis tels Isra�l, se muent en ennemis ! Jamais une telle �volution n�aurait �t� possible sans l�affaissement morale d�une Am�rique pourtant encore pour un temps militairement dominante. L�Iran, quant � lui, exasp�re autant les �tats-Unis qu�Isra�l. Ce dernier ne retrouvera la paix que lorsqu�il aura entra�n� la premi�re puissance militaire et alli� ind�fectible (� la vie � la mort ?), � d�truire la �Perse� rebelle m�me au prix de l�utilisation de l�arme nucl�aire. Tout comme il l�avait fait pour l�Irak, duquel il ne reste ni Etat, ni patrimoine, ni souverainet�, ni �lite. Et faut-il parler encore de l�Afghanistan, victime expiatoire de ces calculs g�ostrat�giques ? Ou ne serait-ce l� que l�ex�cution d�une volont� �divine� ? �Tu les d�truiras enti�rement � et tu ne leur montreras aucune piti� tu d�truiras leurs autels� car tu es un peuple saint pour l��ternel ton Dieu ; l��ternel ton Dieu t�a choisi pour que tu sois un peuple sp�cial � ses yeux, entre tous les peuples qui sont sur la surface de la terre� Et tu consumeras tous les peuples que l��ternel ton Dieu te livrera ; tes yeux seront sans piti� envers eux�� Deut�ronome, Chapitre 2(15). Le Monde libre (ou du moins, autoproclam� tel) perd de sa puissance, de sa s�r�nit� et de son assurance. Si la troisi�me guerre mondiale n�a pas �t� entam�e (que Dieu nous en garde), la quatri�me par contre a d�but� depuis au moins le 11 septembre 2001. La guerre des monnaies fait rage, le cyberespace devient un champ de bataille ouvert (attaque de virus informatiques destructeurs), espionnage � large �chelle, intrusion dans les syst�mes de communications de pays tiers, y compris de celui des alli�s, le maniement int�ress� du Conseil de s�curit�, les r�volutions �oranges� aux bons �endroits�, le remodelage des fronti�res en Afrique, etc. Et rien ne garantie que des conflits encore contenus pour le moment ne d�g�n�rent pas subitement (Cor�e du Nord et du Sud, Colombie et Venezuela, Iran, Liban, Soudan, Sahel�). Aujourd�hui, nous sommes pr�cis�ment dans cet espace-temps, cet interstice hautement dangereux, qui d�limite le d�but du �d�sarmement� du pouvoir politique de l�empire mondialiste et la possible mise en �uvre de ses fantastiques moyens militaires pour y pallier. Le choc final n�est pas encore advenu. Mais � l��chelle historique, il n�y aura pas � attendre longtemps. Le fameux site WikiLeaks nous apprend, sans surprise, quelques v�rit�s jusqu�ici bien occult�es. Ces fuites (organis�es ?), vont avoir l�effet, selon certains commentateurs, d�une bombe diplomatique thermonucl�aire(16) ! Si l�on pense que la v�rit� peut avoir un tel effet, c�est que nous vivons bien �videmment dans un monde totalement faux o� les discours sont l�antith�se de la pratique. Quelqu�un a-t-il encore un doute ? Une course contre la montre est engag�e. Le reflux de puissance �conomique sera-t-il plus rapide que la volont� de guerre ou bien y aura-t-il encore suffisamment de marge pour en provoquer une derni�re ? Le tableau semble bien sombre. Mais par-del� les funestes promesses, il faut d�s maintenant avoir la lucidit� de penser au �monde d�apr�s�. L�humanit� doit retrouver ses rep�res, son horizon, son chemin. Elle doit r��quilibrer sa vision de l��tre. Moins de mati�re et plus de spiritualit�. La sagesse n�est pas le rationalisme mat�rialiste mais ce message d�espoir pour tous qui lib�rera l�homme de son �soi� imp�rieux, de son narcissisme pathologique, et le projette vers une transcendance salutaire. N�en doutons pas, l�homme saura inventer une nouvelle civilisation plus humaine, probablement plus heureuse, car elle se fondera beaucoup plus sur l��tre que sur le para�tre !
S. D.
Notes de renvoi
1) Philippe Grasset, La gr�ce de l�histoire, in www.dedefense.org
2) Id.
3) Il est remarquable que Malek Bennabi, l�un des plus grands penseurs alg�riens du XXe si�cle (1905- 1973), place l��uvre de Denis Papin et de Watt, la machine � vapeur, comme �tant le point de d�part du processus du d�veloppement occidental. Cf. Les grands th�mes, Les conditions de la renaissance ou Vocation de l�Islam. Diverses r��ditions.
4) Richard Heinberg, P�trole : la f�te est finie. Avenir des soci�t�s industrielles apr�s le pic p�trolier. Editions Demi-lune, Collection R�sistances, 2008.
5) Terres rares : connus �galement sous le nom de lanthanides, c�est un groupe de 17 m�taux aux propri�t�s particuli�res. N�cessaires pour la fabrication d�une s�rie de produits de haute technologie (aimants surpuissants, piles pour les futures voitures �lectriques, �oliennes, �crans TV, disques durs d�ordinateurs, t�l�phones portables�), leur production est � 90% chinoise. La Chine vient de prendre des mesures l�gales pour limiter drastiquement leur exportation, mettant en difficult�s plusieurs pays (Japon, �tats-Unis, etc.).
6) Le Soudan est probablement la premi�re victime de ce type de conflit. La s�cession du Sud fait suite � un long travail effectu� par Isra�l avec l�aide am�ricaine. Sont vis�es les richesses p�troli�res et surtout les eaux du Nil. Des documents tr�s pr�cis montrent qu�Isra�l a jou� un tr�s grand r�le dans le processus de d�sagr�gation de l�Etat soudanais. Avec le Darfour (et d�autres richesses du sous-sol), le Soudan est vis� par un plan de d�mant�lement total. Face au Sud-Soudan, l�Ethiopie et le Kenya, tous inf�od�s aux �tats-Unis, l�Egypte devra affronter tr�s bient�t l�une des plus grandes menaces sur sa s�curit� hydrique.
7) Dimitri Rogozine, homme politique russe, a publiquement employ� ce n�ologisme pour d�finir la politique occidentaliste, en juillet 2008. In dedefensa. org
8) Voir Ilia Kramik : Le B-52 : l�impasse du progr�s technique, texte original : Rianovosti. Cf. www.forum-democratique.com (rubrique �Chronique �).
9) Olivier Le Cour Grandmaison, Coloniser, Exterminer � Sur la guerre et l�Etat colonial� Casbah Editions, Alger 2005 (Fayard, 2004).
10) Lettre ouverte/ Sommet du G20 de Londres : la derni�re chance avant la dislocation g�opolitique mondiale. www.leap2020.eu
11) Le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, a propos� � la Chanceli�re A. Merkel, lors de son voyage en Allemagne, ces 24 et 25 novembre, de reconstruire une nouvelle alliance entre l�Europe et la Russie. Il est connu que l�Allemagne est tourn�e vers les pays de l�Est dans lesquels elle trouve son prolongement naturel. C�est �galement ce pays qui a contrecarr� le projet du pr�sident fran�ais N. Sarkozy pour la construction d�une Union pour la M�diterran�e.
12) Ces accords ont fait l�objet de tr�s peu de publicit�, non pas du fait de leur faible importance mais au contraire � cause d�un effet �domino� extr�mement dangereux pour le syst�me �dollaris�. Cf. Paul Craig Roberts, Le d�clin de l�empire am�ricain : la Chine et la Russie larguent le dollar US. www.mondialisation.ca
13) Cf. Rapport du Fonds mon�taire international (FMI) du 13 avril 2010. Le bancor est inscrit dans l�agenda de cette institution pour 2018.
14) Voir le Pakistan par exemple mais aussi le Japon !
15) Le Deut�ronome est le cinqui�me livre de la Torah. Des passages r�p�titifs et insistants sur la �destruction des autres nations� et sur la violence impitoyable � leur appliquer peuvent �tre cit�s sans fin. Peut �tre expliquent-ils l�attitude de l�Etat d�Isra�l dans son conflit avec les Palestiniens ?
16) Certains partenaires des �tats-Unis en sont boulevers�s. Les Polonais (fervents proam�ricains) parlent na�vement de la perte de leurs illusions, les Russes expriment leur perplexit�. La France est bien embarrass�e. Certains documents sont de v�ritables �plans de bataille� tel celui �tabli pour les banlieues fran�aises pour infiltrer des communaut�s ou des groupes ethniques, sp�cialement les quartiers � dominante musulmane. Ne parlons pas du comportement scandaleux des dirigeants arabes qui ont �t� mis en lumi�re bien que loin d��tre surprenant. Gageons qu�apr�s la stup�faction, un torrent de r�actions dans le monde suivra ces r�v�lations. Cependant, des hommes de premier plan (chefs d�Etat et/ou de gouvernement) ont accus� Wiki- Leaks d��tre manipul� au profit d�Isra�l.
* L�auteur anime une site web : www.forum-democratique.com


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