Par Arezki Metref [email protected] Dimanche 19 septembre : Happy-end soltanien ! Grande nouvelle : Soltani se calme ! Comme l'�crit notre confr�re du Soir d'Alg�rie, il adopte la m�me rime que ses camarades de l'Alliance pr�sidentielle. La rime est ce qui, � la fin d'un vers, sonne comme d'autres vers pr�c�dents ou suivants, cr�ant la musicalit� du po�me. On peut affirmer que question musique, Soltani s'y conna�t plut�t bien, vu qu'il joue toujours la m�me. Premier mouvement : applaudissements d�di�s au pr�sident de la R�publique. Deuxi�me mouvement : petites fl�ches acerbes � l'�gard de ses voisins de club. Cependant, �a finit toujours par le happy-end que voil�. Mais il faut pr�ciser qu'il y a des rimes pauvres et des rimes riches. Et m�me des rimes totalement indigentes. On ne sait pas trop o� placer celle de Soltani. L'important, c'est qu'il continue � rimer car il para�t que c'est une fa�on de ne plus d�primer. Des fois que !... �O! Qui dira les torts de la rime�, Paul Verlaine. Lundi 20 septembre : Coup de col�re s�natoriale ! Le s�nateur d'Ilizi s�est pay� son coup de col�re septennale. �a doit faire du bien ! Dans son assaut contre Abdelkader Bensalah, pr�sident du Conseil de la nation, Brahim Ghouma, le susdit s�nateur, rappela in peto : �Je suis issu d�une lign�e reconnue dont l�histoire remonte � 1517. Vous me devez le respect. � Mais le respect et la consid�ration, il la doit m�me � une personne dont l'histoire remonte � hier midi. Scell� et non n�gociable, le respect ! A l'origine de ce courroux, une lettre concernant la situation des jeunes � Illizi que le s�nateur a remise � son pr�sident. Le temps passe et rien ne se passe ! L'Illizien a compris que le pr�sident s'en tamponne les favoris puisqu'il n'a m�me pas daign� accuser r�ception de la missive. Quant � r�pondre sur le fond, ma foi, � l'impossible, nul n'est tenu. Et quand �a p�te � Illizi � cause pr�cis�ment de ce que le s�nateur signale, son sang ne fait qu'un tour. C'est Ahmed Ouyahia qui a vol� au secours de Bensalah. Il aurait amadou� le s�nateur furieux en lui disant de passer � son bureau pour en discuter. Tout est bien qui finit bien ? Pas s�r ! Si le s�nateur se calme in fine, ce n'est pas forc�ment le cas des jeunes d'Illizi confront�s au ch�mage et � la mal-vie ! Ils n'ont m�me pas la mer � c�t� pour tenter el harga ! �La rime est une esclave et ne doit qu'ob�ir�, Nicolas Boileau. Mardi 21 d�cembre : Fum�e noire et lait blanc ! Il faut bien toucher un mot du feuilleton hebdomadaire, les bisbilles au FLN. Moins c'est important, plus on en parle �a touche le comit� central maintenant. Des membres influents de la structure de commandement du FLN boycottent sa r�union because ils veulent que tout �a soit �redress�. Je ne sais pas pourquoi le mot �redressement� �voque le coup d'Etat, concept devant �tre g�r� par le d�partement de Mme Toumi, vu qu'il fait partie de notre culture nationale. Ah, oui ! C'est peut-�tre � cause du �redressement r�volutionnaire� de 1965. Mais enfin ! �a continue donc au FLN. Les grosses fum�es noires qui se d�gagent des gu�guerres de position font un �cran qui nous cache le blanc du lait absent sur le march�. Sacr�s fac�tieux ! � Rime sans raison n'est que ruine de l'orme�, Raymond Queneau. Mercredi 22 d�cembre : Sa�d succ�dant � Abdelaziz, m�me griffe Si Sa�d Bouteflika succ�dait � son fr�re Abdelaziz en 2014, �a ferait des �conomies au pays qui semble, selon Ouyahia, en avoir grandement besoin. En effet, le pouvoir sera gard� dans le m�me nom. On n'aura pas besoin de changer la griffe, �a fera d�j� son paquet de subsides sauv�s. Oh, ce n'est pas si difficile que �a ! On bricolera le A de l'initiale de l'actuel pr�sident en S du futur, et le tour sera jou�. On gardera aussi les m�mes affiches et les m�mes calicots. Du moins ceux marqu�s exclusivement Bouteflika. Mais la grande �conomie, c'est surtout pour les chroniqueurs et les caricaturistes. On pourra continuer � dire Boutef... Argument de campagne : pourquoi changer de nom quand on peut changer juste le pr�nom ! �Je pr�f�rerai toujours les choses aux mots et la pens�e � la rime�, Voltaire. Jeudi 23 d�cembre : Tableau noir ! Oh la la, le tableau que dresse Ouyahia du pays ! �a rappelle ce discours explosif tenu par Chadli Bendjedid en septembre 1988. Il ne nous laisse aucune sortie, notre Premier ministre. O� que tu poses les yeux, c'est fichu. C'est l'enfer qui nous attend ! Si tu veux doper un pays, fais comme il dit, lui ! C'est du garanti 100% efficace ! Il nous promet des lendemains qui d�chantent. Il n'y a aucune raison de ne pas le croire dans son �lan churchillien quand il augure des larmes. Mais � car il y a un mais, toujours � si le pays est �trangl� �conomiquement parlant, �a va bouger juste au milieu. Ceux qui n'ont rien n'ont justement rien � perdre. Ceux qui ont tout, ils vont le porter � l'�tranger comme d'hab. Ils ouvriront une boucherie hallal ou une p�tisserie orientale. Tafrat fi les classes moyennes, s'il en reste ! �Les rimes ? Elles sont dans le vers, non � leur terme�, Cyprien Norwid. Vendredi 24 d�cembre : L'Etat commence au parking ! Comment r�tablir, ou plut�t �tablir, l'ordre et m�me l'autorit� ? En pla�ant des parcm�tres ! C'est la solution miracle qu'ont d�got�e les �diles de Ramallah, en Palestine. Le principe est de civilit�. Lorsqu'un automobiliste glisse une pi�ce dans un appareil, il accepte de se soumettre � une autorit�. Les sommes demand�es sont modiques. Le gain est plut�t d'ordre civique. Comme quoi �a marche : 80% des verbalis�s pour diff�rentes contraventions payent sans discuter. On ne peut pas en dire autant dans certains Etats constitu�s depuis fort longtemps. �J'ai horreur de la rime�, Jules Renard.