Au m�me titre que la musicoth�rapie, par exemple, la peinture peut �tre un moyen de soin. L�artiste peintre Mohamed Djoua, qui expose � la galerie du Centre des loisirs scientifiques, Alger, du 23 d�cembre 2010 au 5 janvier 2011, a m�me fait de cette th�rapie son credo. Son exposition est plac�e sous ce th�me. Le souffle de la vie anime les toiles de Mohamed Djoua, qui �clatent en une floraison de couleurs et de formes mouvantes. Comme la nature qui rena�t au printemps, au sortir de la longue nuit hivernale, toutes ces �uvres picturales regorgent elles aussi de s�ve, bourgeonnent, �closent et s�ouvrent sous les rayons d�un doux soleil. Eau, lumi�re, ciel azur piquet� de petits nuages blancs, fleurs des champs, tournesols... L�univers infini de l�art abstrait nous laisse voir tout cela. Mort et r�surrection. Chaque tableau est un ressourcement, il signe un retour � la vie. C�est la fin des tourments ou, du moins, une tr�ve salutaire dans le combat permanent que l�homme livre � son reflet dans le miroir. Ici, les 34 toiles expos�es ponctuent la longue travers�e du d�sert, comme autant d�oasis providentielles pour le caravanier. Et c�est pareille catharsis qui fait dire � Mohamed Djoua que la peinture est une th�rapie, � commencer pour l�artiste lui-m�me. Les trois premi�res �uvres portent d�ailleurs un titre tr�s symbolique : �La naissance�, �Les racines de la vie�, �L�enfance�. Au commencement �tait donc la vie. La suite, c�est cette qu�te du bonheur (tableau 16) que l�artiste scrute � l�horizon (tableau 18), tout en se battant contre l�ombre et l'obscurit� (tableaux 13 et 14). L�effet magique du clair-obscur illustre beaucoup de ces �uvres, o� les couleurs aquarelles, les tons pastels et les savants d�grad�s pr�dominent au point d�atteindre au bonheur retrouv�, cette joie cach�e (tableau 8) que donne enfin le temps libre (tableau 34). Une th�rapie par l�art abstrait qui a commenc� en 1993 et s�est poursuivie jusqu�� aujourd'hui. L�acte de peindre a toujours �t� pour Mohamed Djoua le moyen d�expression par excellence, celui qui permet � l�artiste d�ext�rioriser ses sentiments et ses �motions pour, � la fin, trouver rem�de � un probl�me psychologique ou existentiel. Son exposition t�moigne de cette longue recherche de soi et d�un mieux-�tre. Ses tableaux sont forts expressifs � ce sujet, ils t�moignent aussi d�une �volution constante vers le perfectionnement et la ma�trise de l�art moderne. Les formes, les techniques (mixtes) utilis�es sont maintenant plus abouties, plus reposantes et laissent libre cours � une multitude d�interpr�tations. Beaucoup de vie, de mouvement et d��motion animent toutes ces toiles qui, par certains c�t�s, font penser � la merveilleuse touche des peintres impressionnistes. Mohamed Djoua aurait aim� aller plus loin encore dans son exploration du temps et de l�espace, dans cette recherche sur le sujet de la th�rapie par l�art, mais il n�en a pas les moyens. �Je n�ai m�me pas un atelier pour pouvoir r�aliser des �uvres de plus grande dimension. Des supports cons�quents m�auraient permis de mieux m�exprimer sur la toile ; h�las, je n�ai que ma petite chambre pour poser mon chevalet et mes pinceaux�, nous confie-t-il. Malheureusement, c�est le lot de la plupart des artiste peintres de sa g�n�ration. Mohamed Djoua est n� le 29 septembre 1974 � Hadjout, wilaya de Tipasa. Dipl�m� des �coles des beaux-arts de Mostaganem et d�Oran, il a � son actif de nombreuses expositions et r�alisations dans l�art pictural. Malgr� la difficult� � donner toute la mesure de son talent, il tient bon et veut pers�v�rer dans ses projets (dont celui de la th�rapie par l�art, pour le public aussi). Ce passionn� de l�art contemporain m�rite d��tre rencontr� et encourag�. Au 5, rue Didouche-Mourad, Alger.