Ahmed Zouaoui Mourad, �g� de 44 ans, connu sous le sobriquet de �Spirou�, a �t� enterr� vendredi dernier au cimeti�re Koudiat- El-Ghorab situ� � l�ouest de la ville de Miliana. Selon des sources dignes de foi, il a �t� d�couvert, dans la nuit de mercredi � jeudi derniers, inanim�, gisant sur la chauss�e, pr�s des immeubles HBM, par un chauffeur d�ambulance qui rejoignait l�h�pital Fares-Yahia tout proche. Il est �vacu� aux urgences m�dicochirurgicales dudit h�pital. Les services de police de la Suret� de da�ra de Miliana, alert�s, se sont imm�diatement d�plac�s sur les lieux. Son �tat jug� grave par les m�decins de garde, il est �vacu� vers Blida o� il rendra l��me. Dans la matin�e, la nouvelle a non seulement fait le tour de la ville mais de toute la r�gion et chacun y est all� de sa propre version : Mourad a �t� heurt� par un v�hicule que conduisait un certain homme de Miliana �g� de 29 ans. Si tout le monde en parlait, personne n��tait all� t�moigner durant la journ�e de jeudi. Il a fallu que le fr�re de la victime vienne d�poser une plainte au si�ge de la S�ret�, accusant l�homme d��tre � l�origine de ce drame qui, aliment� par la rumeur et les diff�rentes versions, a provoqu� l�ire au sein de la population, notamment parmi les amis et les proches du d�funt, Mourad �tant tr�s connu dans la cit�. Dans un premier temps, l�enqu�te est confi�e � la police judiciaire de la S�ret� de da�ra qui avait eu pour t�che premi�re de retrouver l�homme qui n�avait plus donn� signe de vie. Une fois sa trace trouv�e et gr�ce � un proche du fugitif, un contact t�l�phonique a pu �tre �tabli avec lui et l�aurait convaincu de se rendre au si�ge de la S�ret�. Ce fut une t�che d�licate pour le chef de la s�ret� de da�ra car l�homme en fuite pouvait �tre retrouv� par les amis du d�funt, ce qui n�aurait pas �t� sans danger. D�ailleurs, pendant l�enterrement qui a eu lieu a Koudiat-El-Ghrab, ses amis et proches n�ont pas cach� qu�ils �taient d�cid�s � en d�coudre avec l�accus�. Il a fallu beaucoup de tact et de sagesse pour calmer les esprits surchauff�s en les persuadant de laisser la justice et la police faire leur travail. Le lendemain de l�enterrement, samedi, l�homme est localis� et interpell� en fin d�apr�s-midi. Mais il ne restera pas longtemps au commissariat puisqu�au moment de la v�rification d�identit�, il exhibe une carte attestant de sa qualit� de militaire avec le grade de caporal-chef. Relevant donc de la juridiction de l�arm�e, il est confi� � la brigade de gendarmerie de Miliana, qui prend la rel�ve et reprend l�enqu�te depuis le d�part sur ordre du procureur de la R�publique. La police se charge alors de l�enqu�te dans son aspect civil, recueille des t�moignages et autres �l�ments d�information � ajouter au dossier puis lors d�une premi�re audition qui a eu lieu dimanche dernier. L�audition de l�accus� a �t� ajourn�e pour le lendemain lundi et un compl�ment d�enqu�te demand�. Dans ce cadre et suite � de nouvelles informations, le corps a �t� exhum� mardi pour un nouvel examen. Le magistrat instructeur a alors plac� l�accus� sous mandat de d�p�t. Selon les informations que nous avons pu obtenir, parmi les charges qui p�sent sur l�accus�, il y a d�j� le d�lit de fuite. Par ailleurs, au moment du drame, l�homme �tait en compagnie d�un de ses amis qui lui aussi n�a pas inform� la police de son plein chef de ce qui s��tait pass�, ainsi le d�lit de non-d�nonciation pourrait �tre retenu contre lui. Ils pourraient aussi �tre poursuivis pour non-assistance � personne en danger. Cependant, ce sera � l�instruction, qui se poursuit, de pr�ciser les circonstances pr�cises dans lesquelles s�est d�roul� ce drame et � la chambre d�accusation de qualifier les d�lits.