La d�p�nalisation de l�acte de gestion est une �bonne d�cision� pour les managers des entreprises publiques, rassur�s, assur�s dans la prise de risques. Mais� Ch�rif Bennaceur - Alger (Le Soir) - Souhait�e, l��tait la d�cision annonc�e jeudi en Conseil des ministres. Le chef de l�Etat charge, en effet, le gouvernement de pr�parer un dispositif l�gal en vue de la d�p�nalisation de l�acte de gestion. Une mesure qui �ne signifie pas l�impunit�, pr�cise cependant l�ex�cutif. N�anmoins, il s�agit de rassurer les cadres et gestionnaires publics, dans la mesure o� nombre d�op�rateurs sont brid�s, dans l�incapacit� manag�riale, car craignant de subir des sanctions p�nales pour leurs actes de gestion ou initiatives. Des gestionnaires que le chef de l�Etat invite, pourtant, � �s'atteler sereinement � leur mission, en faisant confiance � l'Etat qui les emploie et � la justice ind�pendante�. �Une mesure salutaire�, estime le vice-pr�sident de l�Union nationale des entrepreneurs publics (Unep), Ali Slimani. �Nous n�avons eu cesse de la r�clamer�, affirme ce manager d�un groupe industriel, notamment lors des rencontres bilat�rales banques-entreprises ou des conf�rences pl�ni�res du Conseil national �conomique et social (Cnes). Satisfait, le repr�sentant de l�Unep l��tait, dans la mesure aussi o� un programme quinquennal de d�veloppement est lanc� et requiert l�implication des managers publics. �Ceuxci vont, ainsi, participer sereinement � ce challenge �, estime M. Slimani, et relancer la dynamique �conomique. C�est �une bonne mesure. Elle rassure �, affirme �galement le P-dg d�une entreprise publique de services. �Il �tait temps. D�autant que les managers publics �taient d�mobilis�s. D�sabus�s�, rel�ve cet op�rateur. Certes, �le risque z�ro n�existe pas en mati�re de gestion. Les gestionnaires peuvent commettre des erreurs, involontairement�, rel�ve-t-il, mais cette mesure rassure, cependant, les managers qui ne seront plus brid�s, mais davantage motiv�s dans leurs actes sans crainte de sanctions p�nales. C�est �une avanc�e. Un grand pas�, affirme-t-il, rappelant notamment l�affaire Sider ou l�incarc�ration injuste de managers d�un groupe public. Cela m�me si notre interlocuteur estime qu�il faut �personnaliser� les responsabilit�s manag�riales, le P-dg d�une entreprise ne devant pas assumer p�nalement les erreurs involontaires de son subordonn�, et r�ciproquement. Cette disposition gouvernementale est �galement une �bonne d�cision. Un acte souverain� pour le P-dg de la Soci�t� nationale des assurances (SAA), Lamara Latrous. Cette d�cision �va encourager les gestionnaires � prendre des initiatives, assumer pleinement leurs responsabilit�s �, dira-t-il. N�anmoins, elle �ne signifie pas d�responsabilisation, l�encouragement de la permissivit�, pr�cise le dirigeant de la SAA. A contrario, les gestionnaires des entreprises publiques devront continuer � bien g�rer les deniers publics, �en bons p�res de famille. Dans l�int�r�t de l�entreprise et de l�int�r�t national�, affirme ce manager. Voire, ces responsables �devront veiller � renforcer les syst�mes d�audit et de contr�le, � tous les niveaux de l�entreprise�, rel�ve-t-il. C�est une avanc�e, une mesure qui permettra de favoriser, r�ellement, l�autonomie de gestion entrepreneuriale, laisse-t-il entendre. En attendant de conna�tre la teneur des dispositions l�gislatives et r�glementaires qui seront �labor�es, la plupart des managers publics semblent, donc, satisfaits par la d�cision de d�p�nalisation. N�anmoins, certains op�rateurs craignent que les futures dispositions soient insuffisantes, limit�es, sans effets r�ellement contraignants. Voire, que les mesures annonc�es constituent des artifices juridiques, pouvant �tre contourn�es par d�autres dispositions l�gales ou r�glementaires r�ellement contraignantes et p�nalisantes pour les entreprises publiques. En d�autres termes, c�est l�application sur le terrain qui permettra de juger de la pertinence et de la v�racit� de l�annonce pr�sidentielle.