Par Kader Bakou On se croyait au th��tre lors de la projection du film Essaha (La place) lundi � la salle El-Mouggar. Un jeune dresse une potence. Ses amis lui disent que l�islam interdit le suicide. �Je sais, mais le suicide est interdit pour les vivants, pas pour des morts-vivants comme nous�, r�pond-il. Le public applaudit. Autre sc�ne, un groupe d�artistes est devant une �embassy� avec deux entr�es : Hollywood et Schengen. �Nous allons demander un visa pour aller chez le garde-champ�tre de la d�mocratie �, explique un de ces jeunes. Le public applaudit. �Nous voudrions offrir � Bush une paire de chaussures et nous voulons aller combattre en Palestine�, dit un autre jeune. Le public applaudit. Ses amis expliquent qu�ils sont en r�alit� un groupe d�artistes qui demande des visas pour une tourn�e aux USA ou en Europe. La r�ponse est n�gative car �l�Occident ne peut pas accueillir toute la mis�re du monde�. Pas de visas �galement pour aller � Bollywood, car en Inde, il y a trop d�artistes et ce sont les Indiens qui pensent chanter le rai et produire des feuilletons en arabe, dans le but d�investir le march� alg�rien. Les Chinois, eux, sont ravis d�aider �les amis alg�riens�. Aussi, ils leur offrent des pelles et des pioches. Le public applaudit. Le groupe d�artistes d�cide, alors, de tenter une harga, une travers�e clandestine de la M�diterran�e. Mais deux �tranges personnages sortent brusquement de l�eau et vont mettre le feu � l�embarcation des harraga. �La mer est derri�re vous et les probl�mes sont devant vous !� leur lancent-ils, le public applaudit encore plus longuement cette allusion � Tarik Ibn-Ziyad. Du cin�-th��tre ou est-ce la premi�re projection interactive du cin�ma alg�rien ? K. B.