�Ouahed ou A3chrine� et de 21 pour un garnement de la peinture !� est un titre peu banal pour une expo de peinture. L�auteur de cet �cart de conduite et de langage n�est autre que l�artiste peintre, dessinateur, �crivain et journaliste, � ses heures perdues, Jaoudet Gassouma. L�homme selon Mordjana Chaouch, critique d�art, est �un de ces garnements qui se sont calm�s avec le temps, laissant l�underground pictural se faire un chemin ailleurs�. Mais un d�tour par la galerie Racim o� se tient, jusqu�au 15 mai 2011, son �trange expo nous fait demander ce qu�il aurait fait s�il ne s��tait pas �assagi�. La peinture est inclassable, parfois proche du graffiti et souvent �rigolarde �, le degr� sup�rieur de l�humour. Jaoudet a r�ussi la prouesse de faire un �autoportrait d�un autre�. Comme la plupart des artistes plasticiens, il ne manque pas de rendre hommage � la femme � travers des �uvres comme �Papicha�, �M�ra� (femme) ou �Maddama�. L�amour toujours l�amour ! L�amoureux est un �Mejrouh le qalb� (c�ur bris�) qui �Yemchi fel lil� (erre la nuit), �La t�te dans les �toiles� sans pour autant �tre un �Bahlool lemdina� (idiot de la ville). L��Ichoomar � (ch�meur en francoberb�re), lui, passe son temps dans une �J�nina� (jardin public). �Vuvuzela et Jabulani� nous rappellent le Mondial sud-africain 2010. Mais en Afrique, il y a aussi un �Masa� yedjri f�la savane� (masa� qui court dans la savane) ou un �Nigroo harragoo�. Mohamed Jaoudet Tarek Gassouma est n� en 1966 � Bourjoin Jalieu (Is�re), en France. A ceux qui lui demandent de d�finir son art, il r�pond qu�il est �post-n�o-pop-artiste � tendance cha�bi alternatif �. Mais avant d�en arriver l�, il a fallu �naturellement � grandir. Avant m�me d�avoir son dipl�me � l�Ecole sup�rieure des beaux-arts d�Alger en 1993, il est aide-d�corateur dans le film Lumi�res (1988) de Jean-Pierre Lledo. Viendra ensuite le temps des expos tous azimuts dont celles au mus�e de la Ciudad (Palacio Marquez) de Valence en Espagne en 1992, � la galerie Z�nit-Deposito d�Arte � Turin en Italie la m�me ann�e et � la galerie Nikki-Diana-Marquardt de Paris en 1997. A la maison de la presse Tahar-Djaout (il travaillait au quotidien la Nouvelle R�publique), on l�appelait �Joe� ou �El-Djo�. En plus des articles dans la presse il aura le temps d��crire trois bouquins : L�artisanat (Anep, 1998), Zorna (Chihab 2003) et Tseriel ou les yeux de feu (Ed. Alpha 2008). Quand il pose sa plume, c�est pour prendre son pinceau comme d�ailleurs tous ses amis du groupe �Essebaghine�, mot qui dans le langage populaire veut dire �les peintres en b�timent�.