A 48 ans, Kafi Choua�b exerce le m�tier d'entra�neur de handball au Qatar, et ce, depuis 2006. Kafi n'est pas un nom connu par les adeptes de la petite balle puisqu'il n'a jamais port� le maillot national, mais il n'en demeure pas moins qu'il fr�quente le monde du handball depuis presque quarante ans. Durant toutes ces ann�es, il a d'abord �t� joueur pendant une quinzaine d'ann�es, carri�re entam�e � l'�ge de huit ans, a entra�n� plusieurs clubs aussi bien en Alg�rie qu'� l'�tranger, occup� plusieurs postes de responsabilit�s et fait des �tudes sup�rieures � l'ex-ISTS (sp�cialit� handball) sans compter les nombreuses formations et stages de recyclage. Pour Choua�b, toutes ces ann�es de labeur expriment l'attachement d'un homme � une pratique qui a failli dispara�tre en Alg�rie, au moment o� le monde entier s'attendait � ce que le handball alg�rien tr�ne durablement sur le continent et rivalise, au moins, avec les grands. Dans l'entretien qui suit, le natif d'El-Harrouch donne l'impression d��tre quelqu'un de s�rieux, volontaire et � la modestie �prouv�e sur les terrains et en dehors. Un mod�le du technicien qui veut r�ussir gr�ce � son travail, mais pas � n'importe quel prix. Le Soir d'Alg�rie : D'abord, on tient � vous f�liciter pour ce double championnat et coupe cette saison chez les juniors d'Al- Ahly du Qatar. Kafi Choua�b : Je suis vraiment combl� car ces deux titres remport�s haut la main sont le fruit d'un travail sans rel�che avec des jeunes que je ne connaissais pas auparavant. La prise en main de cette �quipe s'est faite en d�but de saison lorsque j'ai sign� mon nouveau contrat avec le club d'Al-Ahly. D�s le d�part, j'ai �t� tr�s exigeant avec ces jeunes car j'avais tout de suite compris lors des premiers entra�nements qu�ils avaient des qualit�s ind�niables pour s'�panouir et aller de l'avant. Ce constat s'est av�r� finalement fond� puisque ce groupe a donn� enti�re satisfaction en s'imposant d'une mani�re magistrale dans les deux challenges o� il �tait engag�. Vous �tes l�entra�neur des juniors et en m�me temps l�entra�neur adjoint de l'�quipe seniors au sein de laquelle vous secondez votre compatriote Sofiane Draouci... Cette exp�rience avec mon fr�re Sofiane a �t� b�n�fique au sens le plus large du terme, d'o� la compl�mentarit� et l'entente parfaite entre nous deux. Cette communion nous a permis de faire du bon travail et, mieux, de r�aliser un bon parcours. Parlez-nous justement du parcours de votre �quipe A ? On est class�s 3e dans le championnat et on a atteint la demi-finale de la coupe du Prince h�ritier. Nous sommes toujours en course pour la coupe de l�Emir du Qatar qui vient de d�buter. Ce parcours demeure tr�s satisfaisant au vu de nos moyens tr�s limit�s comparativement � d'autres clubs. Avant d'atterrir cette saison � Al Ahly, vous avez entra�n� un autre club au Qatar... Ma premi�re exp�rience au Qatar remonte � 2006 lorsque j'ai b�n�fici� d'un d�tachement de l'Institut sup�rieur de technologie et des sports en Alg�rie pour coacher le club d'Al- Khor, club avec lequel j'ai pass� trois saisons et accompli un travail qui consistait � prospecter de jeunes �l�ments en vue de relancer cette discipline dans ce club pour lui permettre de rivaliser avec les meilleures �quipes du pays. Donc ma t�che, au d�part, n'�tait pas de jouer les premiers r�les dans le championnat. Vous avez eu, par ailleurs, une autre exp�rience dans un autre pays du Golfe... Effectivement, ma premi�re exp�rience en dehors du pays s'�tait produite en Arabie saoudite. C'�tait en 1992 avec le club d'El-Khouloud avec lequel j'ai pass� 2 saisons. J'ai r�ussi � faire remonter l��quipe en premi�re division apr�s avoir remport� le championnat de 2e division. Revenons, si vous le voulez bien, � vos d�buts comme entra�neur en Alg�rie... Juste apr�s l'obtention de mon premier dipl�me � l'Institut de technologie de sport en 1989 (major de promotion), j'ai �t� d�sign� comme directeur technique de l'�quipe de ma ville natale, l'IRB d'El-Harrouch, avec laquelle j'ai acc�d� en division sup�rieure. La saison d'apr�s, j'ai entra�n� les juniors du Mouloudia d'Alger avec lesquels j'ai remport� le titre de championnat. Je suis retourn� dans ma r�gion en 1992 pour diriger la JSM Skikda qui �tait encore en deuxi�me division. On a �t� promus aussit�t en premi�re division et 1994 a �t� ma derni�re ann�e en Alg�rie avant de quitter le pays. Je suis retourn� une deuxi�me fois au club d'El Harrouch avec lequel j'ai acc�d� en division excellence. Vous aviez aussi occup� d'autres responsabilit�s aussi bien au niveau de l'ISTS qu'� la Ligue de handball et de la s�lection r�gionale de Constantine. En tant que conseiller en sport, j'�tais professeur de m�thodologie � l'ITS de Constantine. J'ai occup� �galement le poste de chef de d�partement des sports collectifs et des sports de combat dans le m�me institut et formateur d'entra�neurs � l'ISTS de 1999 � 2003. Au niveau de la Ligue de Constantine, j'�tais pr�sident de la commission technique de 2001 � 2004 et entra�neur de la s�lection r�gionale de Constantine de la cat�gorie cadette de 2001 � 2003. Et comme joueur, quel a �t� votre parcours ? J'ai pratiqu� ce sport durant douze ans dans deux clubs. D'abord, avec le club de ma ville (l�IRBH, ndlr) de 1978 � 1988 en passant par toutes les cat�gories ensuite avec le club d'El-Biar (HCBEB) de 1990 � 1992 alors que j'�tais encore �tudiant � l'ISTS. La r�gion de Skikda a enfant� de tr�s grands noms par le pass� qui ont fait les beaux jours de la s�lection nationale et des clubs du Centre. O� en sont les choses actuellement ? Ce n'est pas �vident d'avoir la m�me g�n�ration des Mokhnache, Sayed, les fr�res Tsabet de Skikda et les Dali, Taoutaou et Hacene Djaballah d'El-Harrouch, pour ne citer que ceux-l�. La r�gion a form� d'autres encore, et la liste est longue. Ces noms ont brill� de mille feux et ont beaucoup donn� au handball alg�rien gr�ce � leur grand talent. Il est vrai aussi que des joueurs de cette esp�ce n'ont pas �merg� depuis dans cette r�gion o�, pourtant, le handball occupe une place de choix. Il faut, cependant, mettre en exergue la deuxi�me place de Skikda cette saison en championnat national. Ce qui d�montre que cette �quipe a les moyens d��taler son talent et qu'un retour en force au premier plan dans les ann�es � venir est dans les cordes des Skikdis. Vous avez tr�s certainement une id�e sur le niveau du championnat alg�rien de cette saison. Je peux vous dire qu'il y a eu des hauts et des bas. La domination du GSP �tait claire et les autres clubs, comme d'habitude, jouent les outsiders. Une chose est certaine : il reste beaucoup � faire pour avoir un tr�s bon niveau. Cependant, les choses peuvent changer en mieux si les v�ritables moyens sont mis � la disposition des clubs car le handballeur alg�rien a des qualit�s � faire valoir. Quel est votre point de vue sur l'EN alg�rienne actuelle driv�e par Salah Bouchekriou ? La derni�re sortie de notre s�lection nationale lors des Championnats du monde qui se sont d�roul�s en Su�de m'a donn� une id�e pr�cise sur la valeur du joueur alg�rien. Il est certain que ce dernier a un potentiel extraordinaire qui peut lui permettre de rivaliser avec les meilleurs si l�on arrive � le mettre dans les meilleures conditions. C'est sur le plan mental surtout que repose la diff�rence entre notre s�lection et les autres �quipes et c'est l� o� �choue souvent notre sept lors des comp�titions de haut niveau. Pour conclure, on voudrait bien savoir si vos trois enfants (des gar�ons, ndlr) vont pratiquer le sport de la famille car chez les Kafi, le handball est transmis de g�n�ration en g�n�ration... En effet, mes cinq fr�res ont tous pratiqu� le handball. Pour ce qui est de mes enfants, je mettrais les bouch�es doubles ainsi que tous les moyens voulus pour leur assurer d'abord et avant tout une instruction de qualit� qui leur garantira un meilleur avenir inch�Allah. En sport, par contre, je les oriente au d�but, par la suite, c'est � eux de voir et de choisir quelle est la discipline dans laquelle ils peuvent r�ellement r�ussir. Propos recueillis par Abdelkader Cheniouni, journaliste � Al-Jazeera Sport