Le Premier ministre, M. Ahmed Ouyahia, a appel� hier les partis de l'opposition � prendre part �de mani�re forte et active� aux consultations en cours sur les r�formes politiques et mettre ainsi � l'�preuve les engagements pris par l'Etat dans ce domaine. L�appel a �t� lanc� lors de la conf�rence de presse anim�e � la r�sidence El Mithak, soit au lendemain de la fin des travaux du sommet de la tripartite r�serv�e � la question �conomique. Abder Bettache � Alger (Le Soir) -Pour le Premier ministre, �l'opposition mettra � l'�preuve les engagements pris par l'Etat et le gouvernement aura, d�s lors, toute latitude de mettre en �uvre ces engagements.� Il a affirm� que l�Alg�rie n'est pas �en crise� et a d�cid� de ces r�formes �en toute souverainet�. M. Ouyahia a assur� que le pr�sident de la R�publique est �d�termin� � mener � terme les r�formes qu'il a engag�es. Poursuivant son argumentaire, il a affirm� que les r�formes engag�es par le pr�sident de la R�publique reposent sur des d�cisions souveraines et ne sont, en aucun cas, dict�es par des forces �trang�res. �Le pr�sident de la R�publique a d�cid� d��impulser� les r�formes politiques et il est d�termin� � aller de l'avant dans ces r�formes et � achever son mandat pr�sidentiel qui s�ach�vera en 2014�. �Nous n'avons nul besoin d'une d�mocratie de blind�s �, a poursuivi le Premier ministre, qui a salu�, au passage, le r�le de l'arm�e dans la lutte contre le terrorisme et le r�tablissement de la paix � travers l�ensemble du pays. Sur un autre plan, il dira que les propos tenus par Khaled Nezzar �n�engagent� que sa personne. Le conf�rencier a longuement comment� les r�sultats de la tripartite en indiquant d�embl�e : �Mon bilan sur le climat des affaires n�est pas un constat d��chec�. �J'ai vu certains titres se d�lecter : constat d'�chec, aveu d'�chec. Il n'y a ni constat d'�chec ni aveu d'�chec. Il y a une r�alit� que le gouvernement assume au c�t� du monde des affaires�, et d�ajouter : �Nous enregistrons des retards en mati�re de climat des affaires, et le bilan que j'ai cit� hier est le fruit d'une �tude de la Banque mondiale, command�e par la Banque d'Alg�rie.� �L'Alg�rie a pu ma�triser l'ordre public� Pour rappel, lors de son intervention devant le patronat (public et priv�) et le SG de l'UGTA, M. Ouyahia avait propos� l'ouverture d'un chantier commun relatif � l'am�lioration du climat des affaires, sur la base de crit�res identifi�s par la Banque mondiale. Sur un autre chapitre, le Premier ministre a soulign� que l'Alg�rie a pu ma�triser l'ordre public gr�ce � sa bonne gouvernance. �L'Alg�rie est parvenue � ma�triser l'ordre public gr�ce aux instructions fermes du pr�sident de la R�publique� et gr�ce aussi � l'action engag�e et au sens de l'initiative �, a-t-il ajout�. Selon lui, il dira que les protestations ayant marqu� le front social sont dues principalement aux probl�mes de logement et de ch�mage auxquels s'ajoutent �les conflits d'int�r�t des lobbies de l'�conomie factice qui luttent pour leurs int�r�ts au d�triment de ceux de l'�conomie nationale�. Il a rappel�, en cette circonstance, que la Wilaya d'Alger avait enregistr� 120 000 demandes de logements sociaux et des milliers de demandes d'emploi �manant des jeunes. Par ailleurs, Ahmed Ouyahia a affirm� que la police �n'a m�me pas fait usage de grenades lacrymog�nes� saluant "le r�le des forces de l'ordre dans le r�tablissement de l'ordre public et le respect des personnes�. Il a rappel� dans le m�me contexte que �l'�tat d'urgence n'a jamais �t� un obstacle pour le processus d�mocratique et de d�veloppement, mais il est temps de passer � une autre �tape�, a-t-il soutenu. �L�ouverture des fronti�res avec le Maroc n�est pas � l�ordre du jour� Interrog� sur la question de l�ouverture des fronti�res avec le voisin marocain, le Premier ministre a indiqu� que �l�ouverture des fronti�res terrestres entre l�Alg�rie et le Maroc n��tait pas � l�ordre du jour�. �Cela arrivera un jour ou l�autre�, s'est content� de r�pondre M. Ouyahia, tout en affirmant que la r�ouverture de ces fronti�res n��tait �pas conditionn�e par la question du Sahara occidental�. �Nous avons besoin d'un climat empreint de bonne foi et de confiance mutuelle entre voisins (...) mais les derni�res d�clarations officielles marocaines accusant l�Alg�rie de financer des mercenaires africains en Libye n�encourageaient malheureusement pas cette tendance�, a relev� Ahmed Ouyahia. Il a tenu � faire remarquer qu�en d�pit des fronti�res ferm�es, le volume des �changes commerciaux officiels entre les deux pays demeurait ��lev� et se classait �en premi�re position dans la balance commerciale alg�rienne avec les autres pays africains�. Quant � la situation en Libye, il a tenu a souligner que la position de l�Alg�rie � l��gard de ce qui se passe en Libye est "claire" et s�en tient � la positon de l�Union africaine comme elle respecte les d�cisions du Conseil de s�curit� de l�ONU, y compris celle portant sur l�embargo a�rien contre ce pays�. �Notre position est claire, elle est bas�e sur des principes bien connus. Nous nous en tenons aux d�cisions du Conseil de s�curit� et � la position de l�UA qui appelle � l�arr�t des combats et � une solution politique du conflit�, a-t-il soulign�. Et d�ajouter : �l�Alg�rie reconna�t des Etats et non des r�gimes, et cela a �t� constat� avec ce qui s�est pass� en Tunisie et en Egypte et les tr�s bonnes relations que nous entretenons avec les nouveaux gouvernements de ces deux pays�, a-t-il ajout�. M. Ouyahia a tenu � signaler, � l'occasion, que le gouvernement alg�rien avait re�u des op�rateurs libyens des demandes d'achat de produits alimentaires et de m�dicaments et que la r�ponse avait �t� �positive�, mais sous conditions. �Nous avons soumis le dossier au comit� de sanctions de l�ONU pour v�rifier si ces op�rateurs se conformaient aux r�gles et pour emp�cher la sortie de notre territoire de produits autres que ceux de premi�re n�cessit� et les m�dicaments�, a-t-il expliqu�.