De notre bureau de Paris, Khadidja Baba-Ahmed D�cid�ment, l�on ne finit pas avec le d�bat sur l�immigration en France : il semble d�cid� ici, par le parti au pouvoir � UMP � comme par l�ex�cutif que ce th�me occupera la sc�ne � n�en plus finir. Avec une nouvelle distribution des r�les cependant : � l�UMP et � ses militants les plus radicaux � la droite populaire � de faire entendre une voix plus forte encore et plus radicale que celle du Front national et au gouvernement, au travers de son ministre de l�Int�rieur, Claude Gu�ant, de souffler le chaud et le froid, l�essentiel �tant d�occuper l�espace. Mais plus que les voix du FN que l�on compte engranger en vue du scrutin de 2012, ce sont tous les maux de la France qui �ont pour origine ces �trangers non communautaires � que l�on compte encrer profond�ment dans les opinions. Pour s�en convaincre, deux �v�nements ont fait l�actualit� cette semaine : la convention sur l�immigration de l�UMP qui s�est tenue jeudi 7 juillet et le m�me jour les d�clarations de Claude Gu�ant sur RMC. Faut-il ouvrir un d�bat sur la binationalit�, a-t-il �t� demand� � Claude Gu�ant. Si l�on n�y prend pas garde, son d�but de r�ponse est surprenant : �C�est un faux probl�me. � Mais le ministre de l�Int�rieur et de l�Immigration poursuit : les binationaux n�ont pas le choix parce qu�ils sont binationaux du fait des l�gislations des Etats et selon lui, si l�on demandait � ces binationaux d�abandonner leur nationalit� d�origine, ils le feraient. S�il s�agit donc d�un faux probl�me, il y a cependant une question qui, elle, m�rite selon le ministre d��tre �voqu�e, m�me s�il compte d�j� la r�gler � coups de directives : �La r�alit� du probl�me est celle des conditions dans lesquelles on entre dans la nationalit� fran�aise�, a rajout� Gu�ant qui annonce des d�cisions d�j� prises par lui : �Je vais adresser ces jours prochains une circulaire aux pr�fets pour leur demander d��tre plus vigilants, plus exigeants sur les crit�res de l�assimilation.� Et voil� que l�on ne parle plus d�int�gration mais d��assimilation�. Gu�ant ne se prive pas d�ailleurs d�expliquer ce qu�est cette assimilation : �La question est de savoir s�il (le candidat � la nationalit�) �pouse compl�tement notre style de vie. S�il a bien int�gr� les principes r�publicains les plus fondamentaux, s�il ma�trise le fran�ais� et pour cette derni�re exigence Gu�ant pr�cise que dor�navant les postulants � la nationalit� fran�aise devront avoir un niveau de connaissance du fran�ais qui soit celui que l�on ma�trise au coll�ge. Ce sont l�, sans tambour ni trompette, les nouvelles dispositions sur la nationalit� et l�on comprend mieux pourquoi Gu�ant affirme dans cette interview � RMC que �le gouvernement n�a aucune intention de modifier la loi dans ce domaine�. En a-t-il vraiment besoin dans la mesure o� il va agir, et tr�s profond�ment, � coups de circulaires ? Il le fera aussi, semble-t-il, pour le regroupement familial dont il convient de lutter �contre les exc�s�, parce que, dit-il, �il y a des fraudes et des abus�. Plus globalement, Gu�ant s�est dit voir un immense int�r�t dans la convention UMP qui se d�roulait le m�me jour, sous la pr�sidence de J.-F. Copp� et qu�il allait rejoindre dans la journ�e : �J�y vois un immense int�r�t� Les propositions qui vont y �tre faites vont nourrir la r�flexion du gouvernement. � Et justement lors de cette convention d�une journ�e, beaucoup de parlementaires UMP se sont donn�s � c�ur joie pour invectiver, insulter cette �migration. Des journalistes pr�sents dans la salle rapportent certaines gentillesses comme celle-ci, par exemple : �Vous habitez dans l�un des pays les plus g�n�reux�, a soulign� le d�put� du Rh�ne, Philippe Cochet. �H�las ! h�las�, r�pondent certains dans la salle. �Il y a ceux qui travaillent et ceux qui bouffent�, rench�rit un militant. Quant aux propositions sorties de cette honorable assembl�e de d�put�s, elles sont au nombre de 23 et touchent � tous les aspects pouvant limiter d�une mani�re drastique l�immigration l�gale : un syst�me � points destin� � s�lectionner les immigr�s en fonction de comp�tences sp�cifiques ; l�interdiction, sauf cas tr�s exceptionnel, des r�gularisations ; le renforcement de l�agence europ�enne de surveillance des fronti�res, Frontex ; la mise en place d�un contrat � dur�e d�termin�e de 3 � 5 ans pour les �migr�s, ou encore pour les employeurs qui envisagent de recruter des immigr�s, le paiement d�une taxe et l�obligation faite � ces employeurs d�assurer des actions de formation en langue fran�aise, autrement dit d�courager le plus t�m�raire � recruter un �tranger. Gageons que dans les prochaines directives Gu�ant en direction des pr�fets, nombreux de ces points se verront inscrits. Et pour tous ceux qui douteraient sur la volont� de durcissement des conditions � l��migration, il suffit de dire que l�UMP vient de d�cider d�une �Convention sur la nation�. C�est l� le cadeau que fait J.-F. Cop� � Lionel Lucas qui exigeait en �change de son retour sur sa d�mission de charg� de l�immigration de son parti, de maintenir le d�bat sur la binationalit�. Toute cette agitation, avec la b�n�diction du gouvernement qui va, l� aussi, �se nourrir des propositions�.