Le p�ril terroriste d��Al Qa�da au Maghreb islamique�, Aqmi, fait l�objet d�une conf�rence internationale qui regroupe, mercredi et jeudi � Alger, pas moins de 38 d�l�gations. Incontestablement, il s�agit l� d�une victoire politique et symbolique pour l�Alg�rie qui a longtemps fait face � la d�ferlante terroriste, dans un isolement international quasi-total. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - �Votre pr�sence atteste de l�importance que vous accordez au partenariat pour la s�curit� et le d�veloppement dans notre r�gion� dira, � l�ouverture de la conf�rence, mercredi au palais des Nations � Club-des-Pins, le ministre d�l�gu� charg� des Affaires maghr�bines et africaines, Abdelkader Messahel. �Je veux relever avec vous que notre conf�rence d�aujourd�hui est la premi�re du genre dans son format, parce qu�elle s�ouvre aujourd�hui aux diff�rents partenaires, bilat�raux, organisations r�gionales, syst�me des Nations-Unies et bailleurs de fonds qui seront pleinement associ�s � l�examen sous toutes leurs facettes, et d�une mani�re orient�e vers l�action, des probl�matiques indissociables de la s�curit� et du d�veloppement. � Baptis�e en effet �conf�rence de haut niveau sur le partenariat dans les domaines de la s�curit� entre les pays du champ et les partenaires extra-r�gionaux�, cette rencontre regroupe les quatre pays concern�s, que sont l�Alg�rie, le Mali, le Niger et la Mauritanie aux Etats les plus importants de la plan�te, notamment les cinq membres du Conseil de s�curit� de l�ONU (Etats-Unis, Grande-Bretagne, France, Russie et Chine), et des regroupements r�gionaux comme l�Union europ�enne, ou des institutions internationales comme la Banque mondiale. Cette conf�rence, confi�e par les pays du champ � l�Alg�rie, intervient dans un contexte r�gional particuli�rement d�licat. �Notre conf�rence prend une dimension particuli�re eu �gard aux risques li�s aux r�percussions de la situation en Libye, notamment celui de nouveaux flux incontr�l�s d�armes de tous calibres vers le Sahel� comme le notera Messahel. Un constat, par ailleurs, unanimement �tabli par les intervenants � la s�ance d�ouverture d�hier. Dans une remarquable intervention, le ministre des Affaires �trang�res du Niger, Mohamed Bazoum, notera que la situation d�j� marqu�e par la recrudescence du terrorisme depuis quelques mois sera aggrav�e par �la situation libyenne qui a transform� la r�gion en une v�ritable poudri�re�. En plus des trafics en tous genres qui affectent la r�gion, l�Aqmi qui p�nalise fortement ces pays pauvres les privant de leurs rachitiques ressources comme le tourisme, tire le plus grand b�n�fice de la crise libyenne. �La circulation des armes a augment�. Des petites armes de petits calibres mais on a aussi saisi, en juin au Niger, quelque 500 kg de semtex, un explosif extr�mement puissant. � C�est d�ailleurs ce genre d�explosifs qu�utilisent les terroristes d�Aqmi dans leurs derniers attentats kamikazes. �Il n�est pas impossible qu�il y ait davantage d�explosifs mais aussi des missiles sol-air�. En marge des travaux, le ministre nig�rien a tir� la sonnette d�alarme quant aux risques tr�s graves que fera courir le retour massif d�individus arm�s ayant pris part au conflit libyen sur le sol du Niger. Le Niger qui a, par ailleurs, du mal � s�curiser ses mines d�uranium, les plus importantes dans le monde. Al Qa�da s�est toujours int�ress�e � ce minerai strat�gique et n�a jamais d�sesp�r� de se doter d�armes de destruction massive. �Nous ne comprenons pas les raisons qui font que la s�curisation des gisements de l�uranium incombe au gouvernement du Niger.� La France, qui exploite ces gisements n�ayant pas jug� utile de participer � l�effort de s�curit� comme le souhaite le gouvernement du Niger. �L�Alg�rie exposera sa strat�gie militaire� L�Alg�rie, qui s�est toujours oppos�e � une implication militaire �trang�re directe dans la lutte antiterroriste dans la r�gion du Sahel, a fini par �tre unanimement soutenue dans sa position. Par les Am�ricains d�abord, et l�Union europ�enne ensuite comme le diront leurs repr�sentants respectifs � la conf�rence. �Nous devons d�velopper nos moyens car notre s�curit� nous devons l�assurer nous-m�mes. Cependant, nous avons besoin d�un partenariat. Nous avons besoin de financement. Nous avons besoin de formation, d��quipements et de renseignements �, affirmait Messahel. Jadis au banc des accus�s s�agissant de la lutte contre le terrorisme assimil�e, durant la d�cennie 90 � �une atteinte aux droits de l�homme�, l�Alg�rie exposera son exp�rience lors de cette rencontre. �Nous avons une strat�gie militaire. Elle va �tre pr�sent�e et nous avons aussi une strat�gie contre le crime organis� qui sera �galement pr�sent�e � nos partenaires au cours de cette conf�rence. C�est la premi�re fois qu�ils d�couvrent notre strat�gie�, r�v�lera Abdelkader Messahel. Bien �videmment, cela se fera en s�ance � huis clos.