Dans un entretien paru lundi dernier dans l'�dition en ligne de l'hebdomadaire fran�ais Le Point, l'historien Benjamin Stora affirmait qu'�il n'y a pas eu de pr�m�ditation, de planification de ce massacre. Ce fut un terrible engrenage de vengeance, de repr�sailles et de violence de la part des policiers�. Et d 'ajouter : �Il ne faut pas oublier que dans la seule ann�e de 1961, 21 policiers ont trouv� la mort dans des affrontements avec les militants du FLN�, a-t-il soulign�. Interrog� sur ce qui s�est r�ellement pass� dans la nuit du 17 Octobre 1961, il a indiqu� que �la F�d�ration du FLN a organis� une manifestation pour protester contre le d�cret du 5 octobre pris par le pr�fet de police Maurice Papon, interdisant aux Alg�riens de sortir apr�s 20 heures. C'�tait un couvre-feu qui ne disait pas son nom. Comme la majorit� des Alg�riens vivaient en banlieue, dans les bidonvilles de Nanterre et de Gennevilliers, les affrontements avec la police se sont produits essentiellement sur les ponts de Neuilly et de Clichy avec des tirs � balles r�elles. Dans Paris, il y eut �galement de violents heurts � la place de l�Etoile et sur les grands boulevards. 11 500 Alg�riens furent arr�t�s et parqu�s dans des centres de tri, � Vincennes et au Palais des sports. Le bilan officiel fait �tat de deux morts alors que d'apr�s des travaux men�s, entre 50 et 120 Alg�riens furent tu�s�. Interrog� quant � l'attitude de l'Etat fran�ais sur ces �v�nements, Stora rejette, � l'instar de la majorit� de la classe politique fran�aise, l'id�e de repentance mais l'Etat fran�ais doit, dit-il, reconna�tre ce qui s'est produit dans la nuit du 17 Octobre.