Invit� hier par le forum des citoyens qui s�est tenu au si�ge du journal Minbar El Gharb, l�ancien chef du gouvernement, M. Sid-Ahmed Ghozali, s�est exprim� au sujet de l�information relay�e depuis le d�but de ce mois quant � l�agr�ment qui aurait �t� accord� � son parti. Amel Bentolba - Alger (Le Soir) - �C�est faux ! Et d�ailleurs il faut exercer son esprit critique, vous �tes le pouvoir, vous violez une loi pendant 10 ans et vous emp�chez un parti accept� par la loi d�exercer et vous venez aujourd�hui proposer de changer des lois ? Faudrait d�abord appliquer les pr�c�dentes.� Et d�ajouter : �Lorsque j�ai rencontr� Abdelkader Bensalah, il m�avait dit : le pr�sident de la R�publique juge que le moment est venu d�ouvrir le champ politique et donc nous allons faire de nouvelles lois sur les partis. Je lui ai r�pondu que ceci est un gros mensonge, car le champ politique est d�j� ouvert depuis 1989 !� L�intervenant demeure sceptique quant � la bonne volont� de l�Etat. �Le pouvoir qui a �labor� une Constitution et instaur� le pluralisme, c�est le m�me qui a viol� cette loi, et quand il vient vous dire maintenant je vais faire de nouvelles lois pour ouvrir le champ politique, c�est un grand mensonge, ou il fait semblant. Pour moi, cette nouvelle loi que je n�ai pas lue, et a priori je n�ai pas � lire, n�a pas de sens. Vous m�avez priv� de mon droit et maintenant vous venez me promettre que mon parti va obtenir un agr�ment ? Mais le Front d�mocratique l�a d�j� ! Je veux m�en tenir aux faits et au bon sens.� Abordant d�autres questions li�es � l�actualit�, l�ancien chef du gouvernement a dit qu�il ne croit pas un instant � la th�se de la guerre de succession en Alg�rie. �Est-ce que nous sommes dans une situation o� le probl�me, c�est de savoir qui va �tre pr�sident de la R�publique ? Ce n�est pas la premi�re fois qu�on parle de succession. Notre probl�me, ce n�est pas Bouteflika et si on essaye de vous faire croire que notre probl�me c�est Bouteflika on vous trompe, je suis bien plac� pour le dire�, a soulign� Sid- Ahmed Ghozali. Et d�ajouter : �La question fondamentale est celle de savoir si ce pouvoir va changer ou non ? S�il ne change pas, quelle importance y a-t-il de savoir qui sera �lu ? �a n�a aucune esp�ce d�importance.� Tout en se d�solant qu�� la veille du 50e anniversaire de l�ind�pendance, il y a ce constat amer que le pays a �norm�ment de difficult� � entrer dans l�Etat de droit, il imputera cela � trois p�ch�s capitaux que le syst�me de fonctionnement a commis. Car, dit-il, �il est fond� sur l�id�e que la soci�t� qui fonctionne sous des ordres, c�est faux. Second p�ch�, la non-responsabilit�. Nous sommes dans un r�gime o� celui qui prend les d�cisions ne rend jamais compte de ses d�cisions. Or, seul Dieu n�est pas comptable de ses d�cisions�. Enfin, pour le dernier p�ch�, l�intervenant parle de non-respect de la loi, citant l�exemple de son parti. �A chaque fois que je r�clamais mon droit, l�on me r�pliquait : votre dossier est � l��tude. M�me s�il y a un d�lai de deux mois pour rendre la r�ponse, ce n�est pas suffisant pour rendre une r�ponse. C�est un langage que vous ne pouvez pas entendre dans un pays normal, qu�un ministre de la R�publique dise que la loi stipule ceci, eh bien, moi je marche dessus parce que ce n�est pas suffisant. Il aurait pu changer la loi !� R�agissant au sujet de l�interpellation dont avait fait l�objet Khaled Nezzar en Suisse, Sid- Ahmed Ghozali a dit : �Je tiens tout d�abord � dire que je le consid�re comme un patriote. Quant � son audition, je pense qu�elle a plusieurs origines. Il y a des pays qui se donnent la comp�tence universelle, derri�re cela, il y a de la manipulation. Pourquoi justement Khaled Nezzar ? Je n�exclus aucune hypoth�se et cette manipulation peut venir de partout. Moi, si j�avais �t� � sa place, je ne pense pas que j�aurais donn� les r�ponses qu�il a donn�es et, d�ailleurs, je pense que je n�aurais m�me pas reconnu la comp�tence de ce tribunal.�