Par M�hamed Abaci, directeur financier, membre de l�Union des comptables alg�riens L�incapacit� des entreprises publiques (EPE) � apporter leur contribution au d�veloppement �conomique du pays et ce, malgr� les milliards engag�s � travers les diff�rentes mesures de restructuration organique et d�assainissements financiers, alors que ces derni�res ont de grandes capacit�s install�es qui constituent le fleuron de l�industrie alg�rienne et d�une valeur mondiale appr�ciable � faire valoir dans la croissance et la cr�ation d�activit�s �conomiques, ce qui pouvait �tre, donc, un bon levier de croissance plus pour l��conomie nationale. Cela am�ne in�vitablement � s�inqui�ter et � s�interroger sur se grand corps malade de l��conomie nationale dont son traitement demeure li� au soutien financier public et par ailleurs est en train de peser sur les attentes de la soci�t�. C�est tout l�enjeu de cet important soutien financier de l�Etat devant se traduire n�cessairement par une croissance, la cr�ation d�emplois, l�am�lioration du pouvoir d�achat et du progr�s en g�n�ral. Ceci dit, est une question d�importance majeure dans la politique �conomique et sociale du pays, effectivement, le d�veloppement ne tient pas au seul facteur argent. Et nous devons nous poser la grande question : comment peut-on mener une bonne politique �conomique et budg�taire sans avoir � la base une fiscalit� ordinaire en puissance et des entreprises en technologie, performantes et comp�titives � l�international ? Car leur rigueur et leur prise en charge en d�pendent de l�avenir de l��conomie alg�rienne. En effet, face aux �volutions mondiales notamment l�acc�l�ration de la mondialisation et la globalisation, il est devenu aujourd�hui urgent pour la p�rennit� du secteur public �conomique de la n�cessaire adaptation pour une nouvelle �re de r�formes de l�entreprise et de l�administration �conomique afin que notre pays peut s�ins�rer �conomiquement et socialement, car l��conomie s�est globalis�e dans ce contexte avec plus de rapports de forces, de syst�mes d�mocratiques et �conomiques. Ainsi, rompre avec la pratique renti�re qui continue � pr�dominer les mentalit�s des dirigeants �conomiques et la gestion des entreprises publiques �conomiques (EPE). D�o� aujourd�hui la n�cessit� d�une remise en question de notre mod�le de gestion et de gouvernance ayant atteint ses limites. Cette situation doit �tre corrig�e imp�rativement car les investisseurs �trangers (IDE) exigent qu�il y ait une coh�rence et une harmonie avant de venir en Alg�rie investir ou passer des contrats de partenariats au moment o� le monde actuellement �volue sans cesse tout comme les technologies et le savoir-faire. Pour ainsi dire, l�importance et l�enjeu d�une meilleure autonomie de gestion, de meilleures m�thodes de gestion et de gouvernance, d�un cadre juridique et r�glementaire ad�quat pour projeter l�entreprise alg�rienne dans une autre vision qui est celle des relations internationales notamment, il faut faire �voluer cette derni�re vers plus d�ouverture afin d�attirer plus d�investisseurs �trangers (IDE) et par cons�quent d�augmenter et d�velopper nos activit�s industrielles, commerciales et financi�res est le point fort pour le d�veloppement �conomique du pays. C�est l�une de nos premi�res pr�occupations pour pr�parer l�apr�s-p�trole (rente) et pour pouvoir mieux g�rer et mieux s�armer � la veille des nouvelles exigences nous liant � l�OMC, l�UE et la Zale. D�s lors, parler du secteur public �conomique en Alg�rie revient effectivement � l�aborder dans cette nouvelle projection du monde de l��conomie et de la finance. D�cid�ment, s�inscrire � cette ouverture n�est point un choix, mais une exigence de la mondialisation et par voie de cons�quence b�n�ficier du transfert technologique, acqu�rir le savoir-faire et bien s�r faciliter � notre pays son adh�sion � l�OMC, car la nouvelle �conomie ne profite pas aux pays rentiers, mais aux pays du savoir et du savoir-faire technologique. Pour rappel, les entreprises publiques �conomiques remontent aux ann�es 1965/1984 dans le cadre d�un plan d�industrialisation initi� par l�Etat et �tabli sur quatre p�riodes planifi�es 1965/1967, 1970/1973, 1974/1977, et 1980/1984 aujourd�hui, sont des soci�t�s par actions (SPA) suivant la loi 88- 01dont l�Etat est le seul actionnaire et garant du capital social. Mais � vrai dire, nos EPE, dans une large majorit�, n�ont jamais �t� g�r�es et gouvern�es comme de vraies soci�t�s commerciales en conformit� du droit priv� et des fondamentaux de l��conomie. Voire restant �loign�es du syst�me universel d�une �conomie de march� et par cons�quent financ�es quasiment sur concours d�finitifs (dettes publiques). La probl�matique du secteur public �conomique demeure donc un sujet bien difficile, complexe et appelle aujourd�hui � l�urgence et n�cessit� d�organiser des grands d�bats pour de nouvelles id�es qui d�veloppent l�offre, les capacit�s install�es et les ressources humaines pour faire des mesures de l�assainissement financier engag�es au profit des EPE ces dernier mois, un enjeu �conomique et fixant comme objectif : un r�f�rentiel �conomique et un projet de gouvernance nationale plus conforme au concept de l��conomie de march�, ceci afin de s�inscrire au mieux dans une �conomie viable, ouverte, attractive, performante et comp�titive. Ainsi, c�est lib�rer l�EPE dans la nouvelle �conomie au profit de l��conomie dont notamment le financement et le d�veloppement ont pour source les m�canismes des march�s � savoir : la Bourse, la banque et le partenariat. L�Etat ne peut, d�s lors, s�accommoder plus longtemps d�une politique de financement du secteur public �conomique, car nous consid�rons anormal de financer continuellement en concours d�finitifs sur les fonds publics une entreprise r�gie par le droit priv�. Ceci pour dire encore une fois que c�est l� que doit intervenir la r�forme de l�entreprise et par voie de cons�quence r��quilibrer les comptes du budget de la nation. En effet, la crise financi�re que traverse les pays de l�Union europ�enne offre � l�heure actuelle des opportunit�s d�affaires en mettant en �uvre des plans business dont notamment des entreprises alg�riennes peuvent lancer des offres publiques d�achats (OPA), et ce, afin de cr�er et d�velopper des activit�s �conomiques et commerciales pour s�inscrire dans le monde de l��conomie au profit de l��conomie nationale en mati�re de rachats ou de d�localisations d�entreprises, de partenariats, de prise de participation : titres ou actions de capital. Ainsi, donner un r�le �conomique plus actif dans l�exercice des r�gles et m�canismes de l��conomie de march�. De l�, les dirigeants des EPE doivent exercer leur m�tier de chef d�entreprise ou d�entrepreneur, plus attach�s � l�esprit d�entreprise et � la culture �conomique. Dans cet esprit de culture �conomique, nos EPE doivent souscrire annuellement au versement d�une contribution comme participation aux fonds de r�gulation du Tr�sor. En d�autres termes, le versement de dividendes qui revient � l�actionnaire unique (Etat) repr�sentant un droit sur la r�mun�ration des actions d�tenues sur le capital des EPE ou du moins, elles se placent sur le march� obligataire du Tr�sor. C�est cela que nous appelons faire preuve d�une bonne gouvernance politico-�conomique et d�un patriotisme �conomique dont le r�le des conseils d�administrations est d�terminant voire capital pour donner un sens r�el au statut des EPE qui rel�ve aujourd�hui du droit priv�, par qui on ne peut remettre en cause les r�gles, les m�canismes et les fondamentaux de l��conomie de march�. La raison est d�abord li�e au fait que nos EPE ont d�velopp� une culture beylicale notamment, tr�s peu d�EPE mobilisent leurs ressources internes ou cherchent � se d�velopper par une strat�gie de croissance externe en amont : le march�. Mais cette mani�re de penser aux restructurations ou plans de redressements qu�en termes d�assainissements financiers sur les fonds publics est tributaire du choix des hommes appel�s � �tre PDG ou gestionnaires sans �tre des managers effectivement, les vrais sont ceux qui prennent au sens du professionnalisme et la notion de responsabilit�s les risques et les initiatives �conomiques dans le processus de gestion et de d�veloppement. A dire vrai, ne peuvent �tre les cerveaux ou les artisans du progr�s, du d�veloppement �conomique et de toute r�ussite de r�formes ou restructurations. A quand donc, ce profil d�hommes � valeur grand H pouvant constituer l��lite de l�avenir de l��conomie alg�rienne ? En effet, quel que soit l�importance du montant de l�assainissement financier, voire la taille d�un investissement, ne remplacera jamais le travail intellectuel ou le capital humain, un atout s�r mais demeure totalement ignor� dans les ressources de nos entreprises, alors qu�il constitue l�enjeu strat�gique national du progr�s et du d�veloppement. Il est important de faire un point sur l��tat critique des lieux dont l�objectif est d�approfondir l�analyse et la r�flexion sur les voies et moyens pour assurer une meilleure mise en �uvre de l�assainissement financier pour stopper l�h�morragie des finances publiques et croissance plus, car les EPE fonctionnent toujours sur de vielles id�es notamment avec l�id�e du tout Etat (beylek) et des pratiques du dirigisme qui ont fini par d�mobiliser les bonnes volont�s et favoriser l��mergence de la passivit�, le carri�risme et les rapports d�int�r�ts personnels. En effet, l�EPE ne peut pas �tre g�r�e avec l�esprit et la forme qui pr�sident � la gestion d�une administration ou encore � caract�re de services publics. Sinon, on ne fait qu�augmenter l�ampleur de notre crise �conomique et aggraver la facture des assainissements financiers (dette publique). Effectivement, ce mod�le de gestion mis dans les EPE reste en de�� des ressources financi�res mobilis�es et tr�s co�teux pour la collectivit� nationale. Il est consid�r� dans ce contexte que les EPE cr��es au cours de ces quatre derni�res d�cennies semblent en effet avoir �t� per�ues dans le seul objectif de fournir un service public notamment r�pondre � la satisfaction des besoins sociaux et des commandes des collectivit�s locales. C�est bien pourquoi nos EPE sont r�solument d�pourvues aujourd�hui, d��conomie politique, de strat�gies de march�s et de capitaux. D�o� la politique �conomique du pays reste centr�e sur le r�le important du syst�me financier de l�Etat qui tire en grande partie sa puissance de la macro-�conomie, alors que les d�fis �conomiques et financiers doivent �tre centr�s au niveau de la micro�conomie. Cet important programme d�assainissement financier engag� par l�Etat appara�t d�une r�elle volont� d�aide � la relance de l��conomie et sauver les emplois ainsi comme un fait � la fois marquant et important de la politique �conomique du pays et rien ne peut justifier cet immobilisme �conomique pour nos EPE qui n�ont pas d�autre choix que d��uvrer pour op�rer un changement profond aux plans fonctionnel et op�rationnel dont notamment elles doivent se remettre en question pour permettre d�avancer vers l�avenir avec un bon esprit d�entreprise. Et cela devrait �tre une occasion de proc�der � une premi�re �valuation, car aujourd�hui une entreprise ne vaut que par ses performances �conomiques et aussi et surtout par sa contribution aux technologies, la cr�ation d�emplois, l�exportation et enfin l�investissement, qui nous permet en fait d��tre au diapason de l��conomie mondiale et de ce qui se fait de par le monde. En effet, il y a en premier lieu leur difficile gestion et leurs multiples faiblesses d�un dynamisme �conomique et d�une incapacit� de management, dont notamment les EPE n�arrivent toujours pas � rentabiliser et d�velopper leurs capacit�s install�es qui sont les plus importantes de l��conomie nationale et qui demeurent exploit�es � moins de 55% et comme elles peuvent contribuer jusqu� � 15% du PIB, causant ainsi d�importants manques � gagner � l��conomie nationale au niveau de cr�ations d�emplois, de production, de rentabilit� financi�re. Et enfin, d�une force de travail peu qualifi�e, faible ma�trise de la maintenance pr�ventive que curative et d�un faible taux d�int�gration qui stagne entre 20% et 25%. En second lieu, leur fort potentiel industriel compos� d�importants actifs productifs d�une valeur technologique appr�ciable, mais n�cessitant des investissements de valorisation. Auxquels, il faut ajouter leur importante place dans de nombreux secteurs strat�giques notamment l�agro-alimentaire, l��lectronique, la m�canique, le ciment, le plastique, la p�trochimie et l��nergie, qui p�sent de tout leur poids pour sortir de l�immobilisme �conomique et d�velopper des opportunit�s d�affaires �conomiques et financi�res pour la reconstruction de notre �conomie de production. A cela il faut ajouter l�existence d�un march� potentiel, porteur et favorable pour nos EPE dont notamment b�n�ficient de march�s publics importants de gr� � gr�, de marges pr�f�rentielles, de subventions. Et disposant aussi d�un r�seau de distribution pr�sent sur l�ensemble du territoire national, d�un savoir-faire de plus de quarante ans (40) � pouvoir faire beaucoup de choses pour am�liorer et d�velopper la croissance, et par cons�quent assurer leur ind�pendance financi�re vis-�-vis de l�Etat et des banques. C�est ainsi un secteur industriel et commercial strat�gique pour g�n�rer des emplois et des richesses � l�heure o� le ch�mage bat son plein sur l�avenir des jeunes. En troisi�me lieu, leur r�gression morale � savoir l�apparition de plusieurs facteurs n�gatifs comme la notion de responsabilit�s qui a disparu du langage de gestion des EPE, l�absent�isme, le faible rendement dans le travail, le d�part massif de cadres exp�riment�s et enfin d�une gestion par la recherche de satisfactions personnelles constantes, notamment o� il est difficile de mobiliser les travailleurs et cadres pour la r�alisation des objectifs physiques et financiers ou encore d�imposer des sacrifices n�cessaires. En quatri�me lieu, le soutien financier apport� par l�Etat apr�s plusieurs mesures d�assainissement financiers aux entreprises publiques �conomiques n�a jamais �t� un facteur structurant ou r�volutionnaire dans le d�veloppement �conomique, mais est en r�alit� motiv� � chaque fois par l��quilibre des comptes financiers, la solvabilit� bancaire et guid� par l�enjeu de sauver les emplois et d��viter des liquidations anticip�es. C�est une d�marche qui n�incite pas � notre sens � l�effort en conformit� avec l�esprit d�entreprise notamment se rapportant � un mode de fonctionnement d�une �conomie administr�e appliqu�e toujours dans une �conomie de march� enfon�ant davantage nos EPE dans une gestion statique plut�t que dynamique, notamment plus d�actions et d�efficacit� dans l��conomie nationale. En cinqui�me lieu, nos EPE ne font pas preuve d�un nouveau mod�le d�entreprise pour innover et investir dont notamment le potentiel national de croissance ne cesse de subir les contrecoups d�une gestion beylicale et de l�absence d�une gouvernance �conomique intelligente et plus comp�tente. Et d�une fa�on g�n�rale sans base sociale, sans id�es de progr�s et enfin l�EPE traditionnellement reste attach�e � une culture �tatis�e et cr�ant davantage de situations difficiles � l�Etat en tant qu�actionnaire unique dans la mesure o� cette situation des EPE a particuli�rement affect� le climat social (conflits sociaux, gr�ves�), les �quilibres budg�taires qui ne cessent d�alimenter les craintes de nos experts �conomistes et financiers, l��conomie ne fonctionne pas suffisamment dans l�organisation des EPE longtemps rest�es � la tra�ne. Vingt-trois ans (23) apr�s leur passage � l�autonomie en 1988, la situation des EPE ne cesse de se d�grader d�ann�e en ann�e. Notre �conomie, comme tout le monde sait, se tient relativement gr�ce aux revenus des hydrocarbures, qui repr�sentent 98% environ � eux seuls, mais ne r�glent rien de fondamental sachant que l�importance �conomique d�un pays se cr�e et se d�veloppe au niveau de l�entreprise qui est le fondement de la transformation et le d�veloppement de nos ressources. Autrement dit, selon le vieil adage populaire, l�argent ne fait pas le bonheur, m�me s�il contribue, ou encore l�argent, le nerf de la guerre. Seules les ressources humaines font les forces motrices de la politique �conomique du pays. En effet, cet �ni�me assainissement financier est d�j� r�v�lateur et est le fruit amer d�une politique financi�re du secteur public �conomique qui s�av�re notamment inefficace et sans pour autant avoir g�n�r� une transformation en termes de d�veloppement �conomique et d�innovation. Sinon les pr�c�dents assainissements financiers auraient d� �tre et depuis longtemps la cl� de la r�ussite. A la lumi�re de ce qui pr�c�de, nos EPE ont montr� leur fragilit�, voire perdu l�esprit d�entreprise. Un changement s�impose � tous les niveaux face � l��volution rapide caract�risant la vie �conomique et sociale, dans l�unique perspective de se doter d�une �conomie politique des EPE claire, d�finie et capable de nous int�grer dans l��conomie mondiale � l�exemple des pays comme la Chine, la France, l�Italie ayant un secteur public �conomique performant, efficace, ouvert et fortement int�gr� dans l��conomie de march� et de capitaux. Ce constat anachronique assez simple signifie un manque d�anticipation dans la gouvernance et la gestion de nos EPE d�une �conomie qui demeure peu capitalis�e en valeurs boursi�res, technologiques, ressources humaines et peu rentable, servira comme un indicateur de dysfonctionnement organique dont notamment les mesures d�assainissement financier en question ne sont pas en parfaite harmonie avec les r�alit�s manag�riales sur le terrain et comme �tant des solutions �conomiques. D�o� la n�cessit� vitale d�une r�forme profonde de l��conomie des EPE devant reposer sur les axes fondamentaux qui sont les nouvelles formes d�entrepreneuriat, les valeurs humaines, la mondialisation, la libert� de l�initiative �conomique, la transparence et le droit �conomique pour faire de l�entreprise alg�rienne un vecteur du d�veloppent �conomique de l�Alg�rie notamment, valorisation et d�veloppement des ressources du pays, �vitant ainsi toutes les proc�dures et r�glementations bureaucratiques qui limitent l�efficacit� et l�efficience �conomique, le professionnalisme ou qui paralysent l�exercice des r�gles et m�canismes de l��conomie de march�, voire incompatibles avec les sciences �conomiques et les �volutions mondiales. C�est ainsi restaurer la confiance et le bon pouvoir �conomique comme �l�ments d�terminants pour susciter un grand int�r�t pour les investisseurs et tout particuli�rement d�velopper une fonction strat�gique entre la croissance interne et externe o� �mergeront des perspectives ouvertes pour de grands projets d�entreprises d�int�r�ts communs pour d�velopper une int�gration �conomique interne et des �conomies d��chelles de croissance, qu�il faut absolument cerner dans ce nouveau contexte de l�ouverture �conomique du pays. C�est l� un v�ritable creuset canalisant la croissance, l�emploi et le d�veloppement �conomique qui doit retenir plus d�attention les pouvoirs publics pour accro�tre le nombre et la taille de nos entreprises et non pour accro�tre la domination d�une �conomie de rente. C�est la voie la plus indiqu�e aujourd�hui pour cr�er un environnement propice � la pleine participation des EPE disposant d�un atout industriel restructurant des secteurs agricole et hydraulique incontournable pour le d�veloppement �conomique durable. Et ne peuvent continuer � cet effet � demeurer l�otage d�une �conomie administr�e synonyme de centralisation et de bureaucratie qui influent d�une mani�re n�gative sur l��conomie de l�entreprise. Cela dit, l�EPE doit avoir son projet �conomique pour s�imposer au lieu de continuer � subir au moment o� l��conomie de l�Alg�rie se retrouve d�pendante de l�ext�rieur et a une demande plus forte que l�offre. L�Alg�rie int�resse aujourd�hui l��conomie mondiale au regard de ses plans �normes de relance, de ses potentialit�s et de sa position g�ostrat�gique et g�o-finance. Doivent se cr�er � cet effet toutes les conditions n�cessaires pour mieux int�grer les EPE dans cette nouvelle donne. Parmi les plus importantes, il y a d�une part casser les mentalit�s beylicales et placer ces derni�res au c�ur des march�s pour faire avancer et r�ussir nos r�formes �conomiques qui sont le v�ritable sujet de crise dans les nouveaux espaces de l��conomie mondiale car nous avons un mod�le social et �conomique qui nous revient tr�s cher et peut �tre fatal en cas de baisse des prix du p�trole. D�autre part, il y a une mesure fondamentale que devraient prendre en consid�ration les pouvoirs publics, � savoir la valeur humaine contrairement aux autres aspects mat�riels et financiers. Et ce, par la mise en place d�une bourse des cadres ou des comp�tences de haut niveau qui consiste � mettre en �uvre un march� des comp�tences au service de l��conomie nationale pour se doter d�une expertise interne pour une gouvernance �conomique plus comp�tente et d�un niveau d�excellence qui incarne les valeurs afin de professionnaliser et revaloriser tous les m�tiers de l�entreprise et promouvoir un r�el projet d�entreprise qui nous projette dans l��tape de l�apr�s-p�trole. C�est dire que cette �ni�me restructuration organique et financi�re initi�e pour les EPE ne peut �tre l��uvre de fonctionnaires ou de responsables n�ayant aucune comp�tence technique et manag�riale. Cela dit, c�est la valeur homme qui fait l�entreprise, plut�t la loi de l�argent ou de l�importance des investissements. Alors, il faut le dire en toute honn�tet� intellectuelle et professionnelle, qu�on cesse de placer les amis et les proches ou sur des bases r�gionalistes. Effectivement, la qualit� des ressources humaines doit �tre d�sormais au c�ur de tous les enjeux de l��conomie nationale. C�est dire que la ressource humaine devient plus importante que la propri�t� ou le capital social de l�entreprise. Il va sans dire que nous avons besoin davantage de strat�ges, de vision, et de forte personnalit�, un meilleur recrutement de cadres comp�tents, honn�tes et int�gres. En clair, la question de l�homme vient avant l�argent, la machine avant toute restructuration, voire tout financement ou subvention et, enfin, il n�y aura pas de d�veloppement sans la r�habilitation du savoir et du savoir-faire. En effet, le plus difficile n�est pas de disposer de l�argent qu�il faut pour assainir le passif et rendre nos EPE solvables ou bancables, mais plut�t trouver les bonnes solutions et r�unir toutes les conditions pouvant renforcer et d�velopper leur capacit� de management pour, notamment, d�velopper en bon pouvoir �conomique l�esprit d�entreprise, les valeurs du travail et humaines qui font sans doute le g�nie de l��conomie alg�rienne. Il faut donc revoir en profondeur cette politique de financement du secteur public qui demeure plus proche de l�id�ologie socialiste car l�entreprise c�est le march�, et le march� c�est l�entreprise. C�est l� le souci de la chose d�int�r�t public et l�approche de l�id�e du patriotisme �conomique ou du sujet �conomique tout court qui revient aux pouvoirs publics de mettre l�entreprise au c�ur du monde de l��conomie. Voil� un vaste sujet de l�heure qui rev�t une importance nationale qui doit permettre d�ouvrir une r�flexion et un d�bat politico-�conomique, car il tient � un constat douloureux et pr�judiciable dans la mesure o� actuellement nous sommes oblig�s d�importer presque tout, gr�ce aux recettes des hydraucarbures. Alors que l�Etat a mobilis� plusieurs milliards de dinars sous forme de restructurations et d�assainissements financiers, voire m�me les salaires ont �t� subventionn�s pour d�velopper et maintenir nos EPE en activit� ou leur �viter le d�p�t de bilan. Il appara�t �vident que ce d�bat doit permettre d�instaurer le dialogue sur de nouvelles id�es avec les entreprises et de mieux appr�hender l��v�nement �conomique dans cet �ni�me assainissement financier au profit des EPE dont il faut souligner au passage qu�il ne s�agit pas d�une nouveaut� d�ing�nierie financi�re, mais d�un choix politique du pass� toujours pr�sent dans la politique �conomique du pays, au risque d�aggraver les d�ficits budg�taires et par cons�quent l�inflation, p�nalisant les entreprises en mati�re de co�t d�exploitation et des m�nages dans leur pouvoir d�achat. D�o� l�importance d�agir afin d��viter d�une part de revenir � un autre programme d�assainissement financier, notamment une �quipe dirigeante qui r�alise deux fois cons�cutives un d�ficit comptable ou du moins n�atteint pas les objectifs �conomiques strat�giques doit imp�rativement d�poser sa d�mission. D�autre part, � l�heure actuelle, l��conomie d�entreprise est le d�fi majeur et incontournable pour l�apr�s-p�trole. Gr�ce � ce choix politique qui s�av�re d�une n�cessit� socio�conomique compte tenu de la crise sociale actuelle, nos EPE ont retrouv� donc leur bonne sant� financi�re qui leur permet de renforcer leurs fonds propres, d�assurer dans de meilleures conditions les �quilibres budg�taires et de fonctionner d�une mani�re optimale pour atteindre le niveau de fonctionnement et de gestion de l�actif de production ou de r�alisation. En effet, il est pr�vu au titre des mesures de l�assainissement financier au profit des EPE : l�effacement par l�Etat des dettes, d�un apport en fonds frais et d�un plan d�investissement (renouvellement des �quipements et moyens mat�riels). Cependant, cela ne semble pas suffire car ces mesures peuvent ne pas aboutir en termes de perspectives d��volution en raison de mentalit�s de l�Etat dans l�Etat acquises dans la gestion des EPE notamment elles sont beaucoup plus per�ues d�un point de vue de tr�sorerie qu��conomiques pour en tirer profit dans une vision d��conomie de march� ou du moins dans quelles perspectives �conomiques. C�est pourquoi les EPE doivent �tre r�ceptives aux objectifs de la politique �conomique du pays et ne peuvent ainsi se dispenser de l�obligation de mettre en place une d�marche de transparence et de communication vis-�-vis de l�actionnaire unique (Etat), l�environnement imm�diat et du grand public en g�n�ral sur la situation g�n�rale et les perspectives �conomiques attendues. De m�me la publication des comptes sociaux (bilan, comptes de r�sultats et l�annexe). Mais il est clair que l�Etat doit accorder en priorit� tout ce qui concerne et int�resse la micro�conomique pour que nos entreprises puissent �merger et se d�velopper au profit de la croissance et de l�emploi car restructurer et assainir, c�est d�velopper, moderniser et, enfin, rendre plus efficace et plus performant. Dans cet esprit, nos EPE n�ont pas �t� suffisamment bien cern�es dans leur statut de doit priv� en tant que bon pouvoir �conomique, pouvant conforter et appuyer leur management par une meilleure perception du risque de gestion en mati�re de p�nal quand il s�agit de g�rer les capitaux publics dans l��conomie de march�. Alors, l��conomie consiste � prendre des risques dans la gestion, mais bien entendu au sens du professionnalisme les bonnes r�gles de la commercialit� et l�int�r�t du d�veloppement �conomique de l�entreprise qui se fondent notamment sur la n�gociation, le contrat et le partenariat pour l�optimisation de profits, s�curit� juridique des investisseurs et des actionnaires. Ce sera la voie la plus rassurante pour notre pays de mieux s�ins�rer dans la mondialisation et par voie de cons�quence de b�n�ficier des investissements directs (IDE), du transfert technologique et du savoir-faire d�une part, et outiller juridiquement les dirigeants d�entreprises pour se renforcer davantage dans cette voie pour plus d�initiatives �conomiques d�autre part. La l�gislation �conomique actuelle s�av�re � notre avis proche d�une idiologie socialiste et par ailleurs surcharg�e notamment tant�t de droit public, tant�t de droit priv� constituant un frein pour les cadres dirigeants pour se donner un r�le �conomique bas� sur la libert� de l�initiative �conomique plus prot�g� et renforc� sachant que plus l��conomie progresse efficacement, plus notre pays se d�veloppe rapidement dans un bon esprit d�entreprise, la n�cessit� d�un cadrage juridique plus flexible et clairement �tabli s�impose entre l�abus de biens sociaux et de dilapidation des biens publics pour plus d�action et d�efficacit� �conomique en sachant que l�EPE jouissant suivant la loi 88-01 de la configuration juridique de soci�t� morale et de l�autonomie financi�re. Sa composante, son fonctionnement, ses attributions et son contr�le sont fix�s dans ses statuts relevant du droit priv� dont ses capitaux sont marchands, ce qui suppose donc un cadre juridique d�harmonisation pratique qui vise � d�velopper l��conomie selon les lois du march�, garantir la propri�t� et pr�server la p�rennit� de l�entreprise. Ainsi, on doit s�adapter � la jurisprudence et aux nouvelles normes comptables internationales IAS/IFRS intervenues dans le cadre de la r�forme comptable promulgu�e par loi 07-11 du 25/11/2007 qui expose le principe de la primaut� de l��conomie sur la nature juridique, politique, voire fiscale dont notamment quand l��conomie d�entreprise va, tout va comme aussi il est important de rappeler � ce propos que l�Alg�rie est engag�e dans un processus d�ouverture et de mise en place d�un march� de libre-�change o� se fondent l�autonomie de l�entreprise et la libert� d�initiative �conomique. C�est bien pourquoi l��conomie alg�rienne ne pourra pas fonctionner efficacement sans cette harmonisation de la l�gislation �conomique adapt�e aux lois de march� et � la r�alit� internationale. Effectivement l��conomie administr�e (droit public) et l��conomie de march� (droit priv�) sont deux notions incompatibles. En d�autres termes, deux lignes parall�les qui ne se rencontrent jamais. C�est ainsi le grand objectif politico-�conomique de l�heure en tenant compte de la compl�mentarit� de toutes les variantes nationales et internationales, l�apr�s-p�trole oblige. C�est ainsi l�importance et la place de l�entreprise alg�rienne. Cet objectif remet en question pour une nouvelle r�forme impliquant un mod�le et un regard nouveau. En effet, dans ce contexte de la nouvelle �conomie, ce ne sont pas les coups de milliards, de circulaires, de notes et d�instructions, mais bien dans les actions, les initiatives et les r�flexions. C�est ce qui manque le plus aujourd�hui pour redresser l��conomie du pays au diapason de l��volution rapide de l��conomie mondiale. Restent alors les grandes questions qui m�ritent d��tre pos�es sur le r�le et la place de l�EPE pour une nouvelle gouvernance du secteur public �conomique dans l��conomie alg�rienne, � savoir : nos EPE ont-elles les moyens de leur strat�gie pour r�ussir cet important programme d�assainissement financier ? Y a-t-il une nouvelle strat�gie de l��conomie d�entreprise face aux �volutions mondiales ? Y a-t-il une �conomie de march� qui fonctionne dans nos EPE et qu�en est-il aujourd�hui � l�heure de ces grands rendez-vous de la globalisation de l��conomie ? Nos entreprises pr�sentent-elles un nouveau visage et affichent-elles des ambitions et des perspectives dans la nouvelle �conomie � l�heure de cet important programme national d�assainissement financier ? Avons-nous une �lite dirigeante dans le fonctionnement des structures de l��conomie nationale et de l�entreprise ? Dans l�esprit de beaucoup, l��conomie c�est l�Etat. Quel est alors pr�cis�ment le r�le de l�entreprise en Alg�rie ? Enfin, quel avenir pour l�entreprise publique dans le nouveau paysage politico-�conomique de la mondialisation ? En r�sum� donc, ce sont l� les enjeux et les d�fis d�un nouvel ordre �conomique et financier de la vision future de l�EPE en Alg�rie pour la porter � un niveau d�excellence qu�il faudrait y travailler et mettre en place pour lui assurer son r�le dans l��conomie de march� et l�avenir d�une mani�re g�n�rale pouvant, esp�rons-le, contribuer efficacement au d�veloppement �conomique pour que notre pays dispose de suffisamment de richesses, de technologies et d�emplois. En effet, l��conomie nationale ne peut progresser et se d�velopper sans l�entreprise notamment, elle est partie prenante dans la politique �conomique et porteuse de projets de croissance et de stabilit� face � l��volution sociale. Seuls vecteurs garants du progr�s et du d�veloppement d�une nation. Mais il n�y a pas d��conomie p�renne sans un Etat de droit et de d�mocratie �conomique et d�une l�gislation stable et profitable selon les r�gles et les m�canismes de l��conomie universelle dont notamment l�objet social et le statut des EPE d�pendent aujourd�hui.