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Tant qu�il y aura des femmes
Publié dans Le Soir d'Algérie le 26 - 03 - 2012

�La femme na�t libre et demeure �gale � l�homme en droits. Les distinctions sociales ne peuvent �tre fond�es que sur l�utilit� commune.� Article 1er de la D�claration des droits de la femme et de la citoyenne de 1791.
Elles s�appellent Nefertiti, Cl�op�tre, Meriem, Khadija, Fatima, Tin Hinan, Kahina, Elisabeth, Victoria, N�Soumer, Marie Curie, Indira Gandhi, Bandaranaike, Benazir Bhutto, Corazon Aquino, Aung San Suu Kyi, Angela Merkel, Hillary Clinton, Royal, Hanoune ou tout simplement Nacera, Ratiba, Souad, Linda ou Hiba. Elles ont dirig�, dirigent ou vont diriger leurs pays respectifs ou r�vent de devenir ministres, ambassadeurs, juges, pilotes, professeurs ou championnes du monde, � l�instar de Hassiba Boulmerka et tant d�autres femmes, qui ont influ� positivement sur le destin de leurs pays respectifs. �Eduquez bien vos filles et laissez-les faire�, dit un vieil adage de chez nous car aucune laisse, aucune ceinture de chastet� et aucun corset ne peuvent emp�cher une femme de faire ce qu�elle a envie de faire, quand le diable habite son esprit ou son corps. Ce sont souvent les �ducations rigoureuses, humainement insupportables, qui ont �t� � l�origine des scandales qui ont d�fray� les chroniques sociales et donn� lieu aux monstruosit�s les plus incroyables. Des textes comme notre statut de la famille, malgr� le l�ger toilettage qu�il a r�cemment subi, inhibent consid�rablement nos filles et nos femmes et privent le pays d�un potentiel formidable que la r�ussite incontestable de certaines de nos s�urs ne saurait �clipser. Jadis, parents pauvres des l�gislations internes, les femmes sont aujourd�hui, au m�me titre que les enfants d�ailleurs, bien prot�g�es par des conventions internationales qui �num�rent et garantissent leurs droits fondamentaux et cherchent � les mettre � l�abri de fl�aux comme la drogue et la prostitution, qui minent notre soci�t� profond�ment marqu�e par les m�faits du terrorisme dont elle garde encore les s�quelles physiques et psychologiques et de toute exploitation avilissante de leurs corps, qui continuent � �tre utilis�s comme app�ts par les agences publicitaires, touristiques et de loisirs. La �question� de la femme n�est donc pas seulement une affaire de �genre� ou de �discrimination positive� mais une affaire de culture et de d�veloppement, dans tous ses aspects. L��ducation et la justice, sociale et �conomique, permettent aux pays, qui en ont fait la cl� de vo�te de leurs institutions et des axes majeurs de leur d�veloppement, d�enregistrer des avanc�es ind�niables dans tous les domaines et de b�tir une coh�sion sociale et une stabilit� politique durables qui r�duisent sensiblement leur vuln�rabilit� face aux al�as de la vie.
Quelle d�pravation des m�urs politiques et sociales !
Au plus fort de la crise, qui a failli emporter l�Etat alg�rien, dans les ann�es 1990, ce sont justement ces valeurs ancestrales, bien gard�es par nos grands-m�res, m�res, �pouses, s�urs ou filles, qui ont permis � notre soci�t� de transcender la trag�die qui a frapp� le pays � cause des n�gligences coupables des uns, qui ont engendr� la folie destructrice et nihiliste des autres, qui a consid�rablement fait reculer le pays dans tous les domaines. Ce sont, pr�cis�ment, ces �n�gligences� qui ont permis � Khalifa, un blanc bec trentenaire, de se jouer de toutes les institutions politiques, administratives et financi�res du pays, en corrompant les uns, en amadouant les autres et en achetant le silence de certains avec, ironie du sort, des sacs � ordures pleins de billets de mille dinars. Quelle d�pravation des m�urs politiques et sociales ! Hasard ou n�cessit�, c�est � une femme, dont les qualit�s morales et professionnelles font l�unanimit�, qu�a incomb� la lourde t�che de d�m�ler ce m�li-m�lo indescriptible. Ce sont des scandales comme ceux de Khalifa, BRC, BCIA, BNA, Sonatrach et autoroute Est/Ouest etc. qui, comme les affaires du �Don chinois�, d��El Paso� et des �26 milliards �, jadis, portent un pr�judice consid�rable � l�image de l�Etat alg�rien et � sa cr�dibilit� interne et externe, notamment vis-�vis des investisseurs nationaux et �trangers d�sireux de s�implanter dans un pays qui offre pourtant des opportunit�s commerciales exceptionnelles. Sans aucun doute, nos partenaires �trangers vont nous juger sur notre mani�re de �r�gler� ces affaires. Par ailleurs, Madame Louisa Hanoune, candidate malheureuse aux �lections pr�sidentielles d'avril 2004 et 2009, commun�ment appel�e la �Arlette Laguiller� alg�rienne, du nom de la dirigeante du parti trotskiste fran�ais, �ternelle candidate � l'�lection pr�sidentielle de ce pays, ou �la pasionaria alg�rienne �, en raison de son opposition farouche au lib�ralisme �conomique et social d�brid� du gouvernement et de son fameux �no pasaran� aux r�formes de Khelil et de Temmar, fait pratiquement office de chef du �gouvernement fant�me�, ailleurs constitu� par l�opposition officielle et dont notre pays a tant besoin pour briser cet unanimisme de fa�ade qui lui fait beaucoup de mal. Paradoxalement, la femme alg�rienne qui a commenc� � jouir de ses droits politiques bien avant ses cong�n�res des pays arabes et de certains pays d�Europe, les a vus, � cause d�une conjonction de facteurs sociaux et bureaucratiques n�gatifs, se r�tr�cir comme peau de chagrin parce qu�ils n�ont pas �t� consolid�s par d�autres acquis. Qui n�avance pas recule. S�ils ont permis de �secouer le palmier�, les combats solitaires men�s par des organisations ou des personnalit�s nationales pour accro�tre ces droits n�ont pas encore donn� les r�sultats escompt�s. En tout �tat de cause, pour pouvoir accompagner efficacement le processus de d�mocratisation titubante, les associations et m�dias �crits priv�s alg�riens doivent �tre encourag�s et renforc�s et non pas entrav�s et divis�s. Les champs politique et m�diatique doivent leur �tre ouverts et accessibles. Sinon, en ces temps de printemps arabe, qui autorise toutes les ing�rences, ce sont leurs cons�urs et confr�res �trangers, d�ob�dience diverse, qui ne cachent pas leur hostilit� � notre pays et qui se nourrissent de nos contradictions internes et de nos faux probl�mes, qui exploiteront ces d�faillances pour exercer sur nous toutes sortes de pressions et nous obliger � accorder des concessions importantes de notre souverainet� et de nos ressources naturelles non renouvelables aux organisations internationales et aux multinationales majoritairement contr�l�es par les pays occidentaux, qui financent �galement la plupart des ONG internationales. A l�heure de la mondialisation, ce que les ONG et m�dias nationaux ne pourront pas dire ou faire, sera dit et fait, de mani�re amplifi�e et avec tous les risques de manipulation possibles, par les ONG et m�dias internationaux, qui terrorisent les gouvernements qui ont �de la paille dans leur ventre�. En effet, la ruse, la malice et les fourberies utilis�es pour tromper et priver leurs propres peuples des droits et libert�s fondamentaux pr�vus par la D�claration universelle des droits de l�Homme frisent parfois le ridicule et prouvent que ces dirigeants se trompent dramatiquement d�ennemi. L�Etat a la responsabilit� et le devoir de cr�er l�environnement juridique, �conomique et social le mieux � m�me de favoriser l��mergence d�une soci�t� civile saine qui assumera les charges dont il s�encombre inutilement. En jouant pleinement son r�le de contrepouvoir cr�dible, la soci�t� civile ne pourra que susciter l�int�r�t et l�adh�sion des citoyens d��us par les partis politiques, qui se sont av�r�s n��tre, � une ou deux exceptions pr�s, en fait, que des clans organis�s autour de leurs ind�tr�nables �zouama�. Un Etat fort, qui assure la s�curit� des personnes et de leurs biens, l��ducation et la justice sociale � ses citoyens et respecte les principes de base de la d�mocratie, c'est-�-dire l�alternance au pouvoir, a besoin d�une soci�t� civile forte qui assume sa part de bonne gouvernance politique, �conomique et sociale du pays. Si nous ne mettons pas de l�ordre dans notre maison commune, d�autres, qui convoitent nos territoires et les formidables ressources naturelles qu�ils renferment, se chargeront, sous un pr�texte ou un autre, de le faire � notre place et nous imposeront leur ordre cruel, comme ils l�ont fait en Irak, ruin� par l�esprit tribaliste de ses dirigeants successifs, et ailleurs, notamment dans les pays arabes et musulmans du Maghreb, du Moyen et de l�Extr�me-Orient pour s�accaparer de leurs territoires et de richesses naturelles, notamment ces produits strat�giques que sont le p�trole et le gaz. Notre pays est immense et a besoin pour sa d�fense et sa bonne gouvernance durable d�hommes et de femmes aux qualit�s morales, physiques et intellectuelles �lev�es. Ce sont les d�fis majeurs auxquels il fait face qui l�exigent. A cause du terrorisme, de la pauvret� et de pr�jug�s sociaux absurdes, beaucoup de nos filles en �ge d��tre scolaris�es ou de travailler ne vont pas � l��cole et trouvent d��normes difficult�s � se procurer un emploi conforme � leur profil alors que la Constitution leur reconna�t le droit d��tudier et de travailler pour vivre d�cemment. Tant qu�il y aura des femmes de la trempe de celles qui ont �t� cit�es pr�c�demment, notre pays r�ussira toujours � sortir des abysses dans lesquels la mentalit� cupide et obstin�e de ses hommes politiques l�a plong�, � maintes reprises. Dignes h�riti�res des h�ro�nes l�gendaires qui ont marqu� d�une mani�re ind�l�bile l�histoire contemporaine et ancienne de notre pays, nos femmes continueront � illuminer le ciel de l�Alg�rie et � constituer le socle de sa p�rennit�. D�cid�ment, on ne leur rendra jamais assez hommage. Pour honorer leur m�moire, le gouvernement alg�rien, qui repr�sente, quelle que soit sa couleur politique, en ces temps de multipartisme �dulcor�, un pays, dont la noble R�volution du 1er Novembre 1954, l�une des plus importantes r�volutions que le monde ait jamais connue, a permis � de nombreux pays d�Afrique et d�Asie d�acqu�rir leur ind�pendance et a soutenu diplomatiquement, financi�rement et militairement toutes les causes justes, � travers le monde, doit aider les associations et organisations non gouvernementales nationales cr�dibles dans leur combat pour une v�ritable �mancipation de la femme alg�rienne. C�est le moins qu�il puisse faire pour celles dont les �normes sacrifices ont souvent �t� injustement ignor�s ou ni�s.


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