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L�APR�S-L�GISLATIVES
R�flexions d�sabus�es d�un citoyen �lecteur
Publié dans Le Soir d'Algérie le 04 - 06 - 2012


Par Zineddine Sekfali
Apr�s les envol�es lyriques des uns, les formules incantatoires des autres, l�indignation plus ou moins feinte de certains, les �lections l�gislatives ont eu lieu, leurs r�sultats proclam�s, l�Assembl�e populaire nationale install�e. Le dernier mot est revenu, en d�finitive, aux chiffres absolus publi�s par les autorit�s concern�es ; ces chiffres ont rel�gu� les statistiques � l�arri�re-plan, car, aussi fines soient-elles, celles-ci, en relativisant, ne rendent pas tout � fait compte de la r�alit� brute�
De plus, s�il est plus facile de s�arranger avec les statistiques qui ne sont que le r�sultat de calculs et de se livrer � partir d�elles � des interpr�tations plus ou moins savantes ou fumeuses, cela l�est beaucoup moins avec les chiffres absolus et massifs ; ils sont pour le commun des mortels plus pr�cis, plus significatifs et plus parlants que toutes les statistiques r�unies. Dire en effet qu�il y a eu 53% d�abstention parle moins pour la plupart des gens que lorsqu�ils lisent que 12 millions d��lecteurs sur 21 millions d�inscrits n�ont pas pris le chemin des urnes. 12 millions c�est un nombre brut et massif. Les chiffres et nombres absolus, d�s lors qu�ils sont sans virgules ni d�cimales et ne r�sultent pas d�un calcul, frappent mieux l�opinion publique et sont porteurs de messages non �quivoques. Point n�est besoin de cl� de �d�cryptage� pour les comprendre et par cons�quent pour saisir le sens profond du scrutin, en �valuer la port�e et se faire soi-m�me sa propre opinion sur l�int�r�t ou le d�sint�r�t montr� � ce scrutin par le corps �lectoral. Apr�s cela, le citoyen, qu�il ait vot� ou non, a la possibilit� de se faire une id�e sur ce qui va advenir ou non, dans les prochains mois, dans notre pays, aux plans politique, culturel, �conomique et social... Dar Lokman restera-t-elle en l��tat ? A-t-on chang� tant de textes de lois, tant de d�put�s et tant de ministres pour que rien ne change ? Les freins et les blocages politiques, bureaucratiques et culturels aussi vont-ils �tre d�verrouill�s ou fera-t-on encore du surplace tout en gesticulant et en criant au loup, � l�imp�rialisme, � l�Otan, au Mossad, � la CIA et au KGB ? Va-t-on continuer avec les m�mes �ill�res � suivre obstin�ment les m�mes sch�mas, mod�les et m�thodes de penser, r�fl�chir et travailler ? Nos �cerveaux� � je parle ici des personnes travaillant au sein de nos think tanks � sauraient-ils faire de la prospective sur le long terme, comme cela se fait ailleurs, ou est-ce que notre �horizon intellectuel� est irr�m�diablement ferm� ? Qu�allons- nous faire des r�serves de change que nous th�saurisons comme de vieux Harpagon, au point d�attirer l�attention du FMI qui a fini par nous demander de lui pr�ter une partie, laissant ainsi sous-entendre que lui sait et peut utilement les investir pour le d�veloppement de l��conomie dans le monde ? Va-t-on prendre � bras-le-corps ces grands dossiers que sont notamment : l�industrialisation du pays, le d�veloppement agricole, l�emploi, la r�forme de l�administration pour la mettre au service des citoyens, la r�forme et l�ind�pendance de la justice pour en rehausser l�autorit�, la modernisation de l��ducation nationale, la mise � niveau des universit�s, l�assainissement du service public de la sant�, la moralisation de la vie publique, le maintien de la s�curit� et de la paix publiques, l��radication de la corruption ? O� en sommes-nous avec l�UMA ? A quand la libert� de circulation et d��tablissement des personnes et des biens, l�institution d�un march� commun, la convertibilit� des monnaies en attendant la cr�ation d�une monnaie unique ou d�une monnaie commune, la densification des �changes culturels, scientifiques et universitaires, l�institution de structures d�mocratiques communes de coordination ? Les Maghr�bins vont-ils rester enferm�s dans leurs fronti�res, comme avant les ind�pendances ? L�UMA est-elle mort-n�e ? Serions-nous incapables de faire ce que les Europ�ens ont fait, certes par �tapes, mais ont fini par aboutir � l�UE actuelle ? En r�sum�, va-t-on s�atteler � la r�ponse � ces questions ou va-t-on continuer � patauger sur place, � nous engluer chaque jour un peu plus dans toutes sortes de faux probl�mes, de querelles insipides et d�aller de r�vision constitutionnelle en r�vision constitutionnelle, alors qu�il vaudrait probablement mieux adopter une nouvelle Constitution ? Devons-nous rester les otages de la m�diocrit� et de l�immobilisme ? Tout porte � croire que nous pourrons avoir l�agr�able surprise d��tre fix�s sur la plupart de ces questions, dans peu de temps ! Pour l�instant, contentons-nous d�observer ce qui s�est pass� durant les quinze premiers jours post-�lectoraux, et arr�tons-nous quelques instants sur deux faits flagrants. La proclamation le 12 mai 2012 des r�sultats du scrutin du 10 mai dernier, faite par le ministre de l�Int�rieur, a en effet insuffl� un nouvel �lan � deux mouvements particuliers � la vie politique et partisane alg�rienne, et qui sont apparus avec l�instauration du multipartisme. Le premier mouvement est celui des �ralliements �, qu�on a baptis�s de fa�on assez pittoresque �nomadisme politique� ; le second est celui des �frondes et dissidences fractionnelles �, qu�on l�on connait sous l�appellation d�sormais courante en Alg�rie de �redressements �. Le nomadisme politique a �t� autoris� � au moins implicitement � par l�APN en novembre 2011. En effet, en rejetant � l�issue des d�bats sur le code �lectoral un article propos� par le gouvernement et qui tendait � mettre fin � la pratique d�testable du nomadisme, l�APN, qui �tait en fin de mandat, l�a non seulement autoris� mais a en plus l�galis� d�une certaine mani�re la d�loyaut� en politique et le parjure id�ologique. D�ailleurs, vu le nombre de ralliements qui se sont produits d�s la publication des r�sultats, c�est bien ainsi que notre classe politique en g�n�ral et les nouveaux �lus en particulier ont compris le message lanc� par l�ancienne APN, qui �tait majoritairement compos�e par trois partis dits de l�alliance pr�sidentielle. Or, un parti politique c�est, avant d��tre une structure ou une machine � gagner des �lections, une association de personnes qu�on appelle �militants et adh�rents qui se r�unissent librement et volontairement autour d�un �projet politique� et d�un � programme d�actions �, tout deux sous-tendus par une id�ologie qui peut �tre lib�rale, socialiste, socio-d�mocrate, r�publicaine, monarchique, nationaliste, la�que, ou religieuse, en fonction de chaque parti. En politique, donc, pour nos d�put�s, qu�ils soient anciens ou nouveaux, de m�me que pour certains chefs et leaders politiques, l�cher le parti, sous l��tiquette duquel on a �t� �lu pour rejoindre les rangs du parti concurrent et officiellement d�clar� victorieux, n�a rien de bl�mable ; ce ne serait ni un acte d�loyal, ni un parjure, ni une d�cision contraire � l�honneur ou � la d�cence. Quant aux �ind�pendants� qu�on nomme ailleurs les �sans-parti�, ils nous surprendront toujours par leur soudain coup de foudre pour le parti majoritaire ; que ne l�avaient-ils int�gr� ou r�int�gr� plus t�t, c�est la question que l�on est en droit de se poser � leur sujet. Mais eux-m�mes s�interrogent-ils sur ce que peuvent penser d�eux leurs �lecteurs qui les ont choisis parce qu�ils sont des �ind�pendants� ? Ou s�en foutent-ils royalement ? En v�rit�, tout le monde comprend que ces ralliements in extremis � j�allais dire du dernier quart d�heure � sont une mani�re int�ress�e de voler au secours de la victoire, fut-elle une victoire � la Pyrrhus, afin de se positionner dans le peloton de ceux qui sont press�s d�aller � la soupe. De tels comportements donnent tout naturellement lieu � des moqueries et r�flexions d�sabus�es. Mais cette transhumance post-�lectorale cr�e un malaise ; elle laisse supposer que pour beaucoup de politiciens, la politique n�est qu�un business fructueux, un moyen s�r et s�curis� de s�enrichir vite et sans trop d�efforts. Le nomadisme politique ne peut �tre, tant du point de vue de la morale que de celui de la politique, qu�une pratique bl�mable qu�il convient de fl�trir. Mais il est malheureusement vrai que les politiciens en g�n�ral n�ont cure de l��thique et de la morale. Chez les politiciens et les puissants, les �Machiavel� sont l�gion : on y trouve des grands, si on peut s�exprimer ainsi, mais �galement une foule de �Machiavel� aux petits pieds. En plagiant une observation du penseur �gyptien Mustapha Lotfi Al Manfaluti, on constatera que dans le combat politique, dans la plupart des cas, �les h�ros sont les achrar�, mot fort que je traduits par celui temp�r� de �malveillants�. On peut �galement affirmer, sans grand risque de se tromper, que dans la classe politique, les meilleurs (politiciens) sont tr�s souvent les pires�, en reprenant une expression de l��crivain fran�ais Romain Rolland. Il me reste � dire quelques mots des mouvements de �redressements� qui agitent le microcosme politique alg�rien depuis d�j� quelques mois et d�une fa�on plus fr�n�tique depuis que les r�sultats des �lections ont �t� rendus publics. Ce terme de redressement est d�usage courant en mati�re fiscale et dans le monde de l�entreprise ; on appelle en effet �redressement fiscal� les majorations d�imp�ts que l�administration fiscale inflige aux contribuables, personnes physiques ou morales dont elle juge que les d�clarations fiscales ne sont pas sinc�res ; il se murmure que certains redressements sont tellement �lev�s que les redress�s ne s�en rel�vent jamais et tombent souvent en d�confiture ou en faillite. Dans le monde des affaires et du commerce, on parle de �redressements judiciaires� ; il s�agit d�une proc�dure gr�ce � laquelle une personne physique ou morale, en difficult� financi�re mais non en situation d�sesp�r�e, est autoris�e par un tribunal de poursuivre, sous certaines conditions, son activit� commerciale et de r��quilibrer ses comptes. En politique, je ne connais pas d�autre redressement que celui du 19 juin 1965. Mais cette expression n�est gu�re employ�e ; on parle d�sormais du coup d�Etat du 19 juin 1965 ; cette date a de plus disparu de la liste des journ�es comm�moratives. � tempora, � mores !!! Le terme est cependant revenu dans le vocabulaire politique depuis qu�on a instaur� le pluralisme. L� o� il a fait flor�s, c�est dans les partis islamistes ; il y a eu tellement de redressements que les 7 ou 8 partis islamistes actuels (en attendant d�autres redressements annonc�s !) sont comparables aux poup�es russes � les
fameuses matriochkas � qui s�empilent les unes dans les autres. Bien malin est celui qui sait en quoi ces partis dits islamistes diff�rent les uns des autres. En fait de redressement, il s�agit surtout de �renversement� d�une direction politique par une autre qui prend sa place et accapare le parti. On a eu droit, il y a quelques ann�es, � un redressement que ses auteurs pr�f�rent qualifier de coup d�Etat scientifique, ce qui est une expression totalement in�dite. Il semblerait que les redresseurs de ce parti soient � leur tour en train d��tre redress�s : c�est l��ternelle parabole de l�arroseur arros� ! Enfin, il y aurait aux derni�res nouvelles deux op�rations de redressement en cours dans deux autres partis politiques class�s 3e et 4e dans la liste des partis vainqueurs aux derni�res �lections l�gislatives. On parlera sans doute � leur propos de victoire � la Pyrrhus, car leur victoire aux l�gislatives risque de leur co�ter cher en termes de cr�dibilit� politique et d�audience �lectorale. Il faut observer qu�il n�y a jamais chez nous de v�ritables �scissions� ou �dissidences fractionnelles� qui s�analysent en des d�parts volontaires de certains militants qui d�cident de quitter le parti o� ils militaient pour cr�er un autre distinct et diff�rent de l�originel. Chez nous, que l�on soit redresseur ou redress�, on se bas bec et ongles pour garder ou r�cup�rer le parti originel, ses structures, ses moyens, ses r�seaux� On ne part jamais volontairement ; on ne s�en va que si on est �liquid�, chass� et radi� des effectifs�. De telles luttes autour de l�appareil du parti concern� peuvent durer des mois, voire des ann�es : ces luttes, dont le seul objectif est le contr�le du parti, finissent par devenir l�alpha et l�om�ga de l�activit� politique de ce parti d�chir� par des luttes intestines et empoisonn� par d�inextinguibles haines. On en est encore malheureusement l�, dans plusieurs partis. Une chose est s�re : l��lecteur n�y est pour rien. La responsabilit� de cette triste situation est directement et exclusivement imputable � notre pr�tendue classe politique. A priori, elle ne semble pas �tre � la hauteur des d�fis auxquels le pays est confront� ; elle para�t ne s�int�resser qu�au pouvoir, d�abord pour lui-m�me ensuite pour les avantages mat�riels et financiers qu�il est susceptible de procurer. Faut-il alors �tre surpris par le niveau atteint par l�abstention lors des derni�res l�gislatives et la faiblesse des scores obtenus par les partis repr�sent�s � l�APN, y compris les partis qualifi�s de majoritaires ?


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