De simples palmiers, de vulgaires arbres qu�on aligne les uns � la suite des autres peuvent faire d�une vulgaire autoroute de pacotille une merveille. Majestueuse Alger, tu n�auras plus rien � envier � Miami ni � Nice du reste, toi aussi tu auras ton all�e de palmiers, que ce peuple le veuille ou non, qu�il prenne conscience de l�in�luctabilit� du fait ou pas. Ils critiquent le prix (apparemment 420 000 l�unit�), ne jugent pas ces travaux prioritaires et je ne sais quoi encore Mais comment peuvent-ils �tre aussi ignares, aussi ingrats pour te refuser � toi � belles des belles � le plus simple des attributs de la virilit� citadine. Je ne vous comprends pas ! Moi, je me sens tellement content, je suis tout �moustill�, des milliers de frisotis me parcourent le corps d�un extr�me � l�autre, oui mes amis malgr� les embouteillages, malgr� mon sup�rieur et sa sale manie de vouloir me jouer de mauvais tours, malgr� vos regards � la mousse de haine, je garde cette b�atitude matinale toute nouvelle qui m�accompagne sur mon trajet pour aller au bureau. C�est plus fort que moi, je n�y peux rien, mon corps ne m�ob�it plus. D�o� vient ce CD de salsa ? D�o� me vient cette terrible envie de remuer mon popotin sur mon si�ge pour suivre le rythme ? M�me si ceux qui me connaissent vous diront que je n�en ai jamais eu (ni le popotin ni le rythme). Je suis poss�d�, je suis en transe, j�imagine d�j� les rayons du soleil qui traversent les touffes des palmiers pour finir en dessins d�ombres sur mon visage, je m�y vois, je m�y imagine. J�ai d�j� d�graf� les 6 premiers boutons de ma chemise hawa�enne, faut que je m�ach�te une cha�ne en or, vite des implants capillaires et assez de gomina pour qu�ils ne puissent plus jamais se d�tacher de mon cuir chevelu. Pardon, ma ch�rie, je viens de d�couper les montants de la 107 ; elle est tellement belle maintenant, faut que j�ach�te de la peinture rouge. Oh mes amis, comme je m�y vois, mieux que si j�y �tais, au volant de ma 107 d�capotable rouge, salsa � fond la caisse � mater les n�nettes au volant (elles sont de plus en plus nombreuses, quel plaisir). Je serais tellement beau avec mon nouveau look sur cette all�e de palmiers. Oh mes amis quelle excitation, l�air de ce d�but d��t� respire l�amour � plein nez, je ne sais si c�est juste une d�viance naturelle due au changement de saison. Mes chers compatriotes, d�cid�ment, je ne vous comprendrais jamais.