Restituer par le t�moignage la vie et le parcours de l�historien Mahfoud Kaddache et de l��crivain Malek Haddad qui sont deux figures marquantes, respectivement, de l�enseignement de l�histoire et de la litt�rature en Alg�rie, c�est l�exercice auquel se sont livr�s Mhenni Akbal, universitaire et sp�cialiste en biblioth�conomie, Fouad Soufi, historien et chercheur au CRASC d�Oran et Amar Belkhoudja, ex-journaliste et auteur de plusieurs ouvrages historiques, lors des journ�es th�matiques organis�es en marge du Salon Djurdjura du livre qu�organise la direction de la culture de la wilaya de Tizi-Ouzou, depuis jeudi dernier et qui s��talera sur une semaine. Se pr�valant d�avoir eu �un rapport p�dagogique � et non une quelconque proximit� famili�re ou d�amiti� avec Mahfoud Kaddache qui �tait son enseignant et directeur de th�se de magist�re et de doctorat en biblioth�conomie � l�universit� d�Alger, Mhenni Akbal axera son intervention sur le profil acad�mique et sur les qualit�s du chercheur parcimonieux et qui a toujours le souci de la v�rification de �la v�rit� de l�art�. �Mahfoud Kaddache �tait une r�f�rence incontournable dans l��criture de l�histoire du nationalisme alg�rien�, dira M. Akbal qui r�v�lera que M. Kaddache �tait � l�origine de l�introduction de la discipline de biblioth�conomie et de son enseignement au sein de l�universit� alg�rienne. Le m�me aspect du parcours biographique et scientifique de Mahfoud Kaddache a �t� abord� par l�universitaire et chercheur au CRASC d�Oran(Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle), qui soulignera l�apport ind�niable de l�historien � la vie intellectuelle et m�me � l�activit� associative du pays. (Kaddache �tait aussi responsable au sein des SMA, Scouts musulmans alg�riens). Pour Fouad Soufi, M. Kaddache avait une approche distanci�e dans la recherche et l�interrogation des faits historiques ; il �tait un chercheur sourcilleux qui privil�giait le retour � la source �crite et � la confrontation des t�moignages. �M. Kaddache avait un rapport visc�ral aux archives et aux sources�, dira l�universitaire F. Soufi. �Mahfoud Kaddache a �t� le seul historien � avoir os� dire non � Boumedi�ne. C��tait � l�occasion d�une rencontre � la villa Susini � Alger et qui a r�uni l�ex-pr�sident de la R�publique avec des universitaires sp�cialis�s en histoire. Lors de ce regroupement qui s�est d�roul� en 1972, Boumedi�ne a donn� des orientations qui devaient guider les universitaires dans leur travail de recherche historique. A la surprise de tout le monde, Mahfoud Kaddache s��tait lev� pour dire � l�ex-Pr�sident qu�il n�avait pas en tant que responsable politique � s�immiscer dans le travail des historiens. � Cette anecdote rapport�e par le conf�rencier est �difiante sur le rapport visc�ral de l�auteur de L�Alg�rie des Alg�riens � la v�rit� scientifique et � la v�rification des faits de l�histoire qu�il faut interroger sans parti pris ou sous le prisme r�ducteur de l�id�ologie, selon l�orateur qui ajoutera que M. Kaddache refusait les oukases et l�injonction. Par son attitude, M. Kaddache qui s�est farouchement oppos� sur le sujet de l��criture de l�histoire � l�ex-ministre Mouloud Kacem Na�t Belkacem s�est attir� les foudres du pouvoir de l��poque qui l�a non seulement chass� de son poste de responsable des SMA, mais l�a priv� m�me de la voiture de service. Mais plus encore, il a �t� interdit de l�enseignement de l�histoire au sein de l�universit� alg�rienne o� le champ de la recherche a longtemps �t� domin� par une approche subjective et id�ologis�e. Cette attitude, qui a �t� longtemps combattue par l�historien, est � la source des clivages qui ont beaucoup nui au pays, selon F. Soufi qui finira par dire : �Si les historiens avaient suivi l�exemple de Mahfoud Kaddache, l�Alg�rie aurait �chapp� � la guerre des m�moires. Il fallait chercher la v�rit� historique pour �viter les mauvaises questions.�