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2017 : pays stable, exécutif instable
Publié dans Le Soir d'Algérie le 01 - 01 - 2018

L'année 2017 qui en est à son crépuscule, s'en va, sans fait particulièrement majeur à signaler, au plan national s'entend. Au triple plan politique, économique et social, 2017 aura ainsi été une année relativement calme, et ce, malgré d'objectives appréhensions l'ayant précédée. Des appréhensions bien sûr liées à la grave et persistante crise qui frappe les marchés pétroliers depuis juin 2014 ainsi que la situation explosive nous entourant de tous les côtés de nos vastes frontières. La situation régionale au Maghreb et au Sahel est, en effet, le paramètre le plus déterminant pour la stabilité en Algérie depuis l'éclatement de la crise au Mali et l'effondrement de la Libye. Concrètement, aucune de nos bandes frontalières n'est mutuellement sécurisée avec le voisin concerné. Si, au sud, le Mali et le Niger, à un degré moindre, ne peuvent faire mieux faute de moyens, l'Algérie devait assumer, à l'est, seule, la situation de «non-Etat» en Libye et compenser la modestie de l'armée et des services de sécurité tunisiens. A l'ouest, c'est carrément à un voisin hostile et pernicieux auquel il faut constamment faire face. Autant de défis à la fois qui mettent l'armée algérienne sur la brèche, en permanence, ce qui exige des moyens colossaux, matériels et humains. Mais le résultat est incontestable : la situation sécuritaire est parfaitement maîtrisée, intra et extra-muros. Aucun attentat d'envergure n'est à signaler et les groupes terroristes sont réduits à d'insignifiants groupuscules qui essaiment certaines régions montagneuses ou désertiques. Ce n'est pas un hasard qu'aucun attentat terroriste n'a touché Alger depuis une décennie. Sur ce plan de la maîtrise de la situation sécuritaire, l'Algérie aura indéniablement réussi son pari, cette année encore et pouvait, dès lors, se charger d'autres préoccupations majeures. Comme toujours, il y a d'abord le front social que le pouvoir surveille comme le lait sur le feu. Malgré une situation financière très critique, aucun risque n'est pris sur ce terrain que Abdelaziz Bouteflika redoute plus que tout ! La preuve ? Rappelons-nous la surprenante décision de l'été dernier relative à l'organisation d'une seconde session pour les examens du bac ? Aussi, et comme c'est devenu la tradition, le montant réservé aux transferts sociaux aura également augmenté dans le budget prévu pour la loi de finances pour 2018. Globalement, l'année qui s'estompe n'aura été marquée par aucun grand mouvement social du genre qui agitait habituellement les secteurs de l'éducation ou de la santé. Même les élections organisées cette année n'auront pas réussi à «perturber » ce climat général marqué par la détente. Les élections législatives du 4 mai ainsi que le double scrutin du 23 novembre dernier ont consacré une nette domination du parti majoritaire, le FLN, en même temps que la déroute sans précédent du courant islamiste. A tel point que Abdellah Djaballah annonce son retrait de la vie politique, dans l'indifférence générale ! Ce triple rendez-vous électoral pour les législatives, les communales et les wilayales n'ont, en tout cas, débouché sur aucun mouvement de contestation de fraude. Paradoxalement, la seule séquence d'agitation notable de l'année, concerne le... gouvernement ! Incontestablement, l'affaire Tebboune aura ainsi constitué le seul fait politique marquant de l'année 2017. Arrivé contre toute attente à la tête du gouvernement le 24 mai 2017, Abdelmadjid Tebboune sera limogé moins de trois mois plus tard, le 15 août précisément. Entretemps, il aura marqué l'été 2017 par sa «croisade» contre le patron des patrons, Ali Haddad. La suite, tout le monde la connaît ! Au chapitre des grandes déceptions de l'année, c'est, sans doute, la sélection nationale du football qui éclipsera tout le reste ! Difficile de faire pire, en effet, que les Verts qui entamaient l'année par une peu glorieuse élimination au premier tour de la Coupe d'Afrique des nations, organisée en janvier 2017 au Gabon, et qui bouclent l'année par une humiliante autre élimination, pointant en bons derniers, de leur groupe pour les qualifications au Mondial de Russie en 2018.
Kamel Amarni
ELECTIONS LEGISLATIVES ET LOCALES
La mainmise du duo FLN-RND confirmée
L'année qui s'achève, comme tous les cinq ans, en respect des dispositions constitutionnelles, a été celle des élections avec le déroulement de deux scrutins.
M. Kebci - Alger (Le Soir) - D'abord celle des élections législatives portant renouvellement des membres de l'Assemblée populaire nationale (APN) du 4 mai et les élections locales portant, elles, renouvellement des membres des assemblées locales (APC et APW). Deux rendez- vous électoraux qui ont confirmé, une fois de plus, la mainmise des deux partis du pouvoir et à un degré moindre les partis de l'allégeance, sur les Assemblées nationales et locales et le début du déclin, si ce n'est déjà le cas, des partis des mouvances démocratique et verte. Le duo FLN-RND comptabilise à lui seul 261 sièges de député, soit, plus de la moitié de la composante de la chambre basse du Parlement, ceci sans compter ceux des partis de l'allégeance, TAJ, MPA et autre ANR. Ce qui réduit considérablement la présence de l'opposition, de quelque bord qu'elle soit, à l'APN mais également dans les assemblées locales dans lesquelles le duo FLN-RND ne lui a laissé que des miettes à l'issue des élections locales du 23 novembre écoulé avec 603 APC et 38 APW pour l'ex-parti unique et 451 APC et 5 APW pour son frère-ennemi. Des élections qui se sont déroulées dans le cadre de la nouvelle loi portant code électoral instituant, notamment, le fameux seuil de 4% de voix exprimées lors du précédent scrutin faute d'être contraints à la collecte de 50 voix d'électeurs pour chaque siège à pourvoir. Une disposition que l'opposition n'a de cesse de dénoncer, la qualifiant d'«anticonstitutionnelle». Ce qui, d'ailleurs, réduit de manière drastique la participation des partis parmi les plus anciens sur la scène politique. Aussi, les élections législatives et locales de cette année ont été supervisées, pour la première fois, par la Haute Instance indépendante de surveillance des élections (HIISE), une instance qui a constitué, ces derniers temps, le principal cheval de bataille de l'opposition avant que le pouvoir ne l'adopte et ne la constitutionnalise. Une institutionnalisation pas au goût de cette même opposition qui y voit toujours la mainmise de l'appareil administratif, elle qui exige une instance de supervision totalement indépendante comme c'est le cas dans nombre de pays dont le voisin tunisien. Ce qui n'a, d'ailleurs, pas été pour faciliter les missions du président de cette instance, l'ex-cadre dirigeant du mouvement Nahda et ancien ministre et ambassadeur Abdelouahab Derbal, qui, dans un ultime gage de sincérité, a plaidé, dans son rapport qu'il doit remettre au président de la République, à une «réforme totale» du régime électoral, notamment le système de la proportionnelle, et l'organisation de l'opération électorale. Une réforme qui devra revoir, selon, lui, «plusieurs points existant dans le code électoral», lui qui estime que «l'actuel code électoral comprend des ambiguïtés et nombre de points imprécis». Pour Derbal, il est impératif d'apporter des «précisions à ces points pour éviter toute interprétation mauvaise du texte de loi contrairement à ce qui est stipulé dans les articles de lois», soulignant que l'instance œuvre à améliorer le cadre général de l'acte électoral pour parvenir au but tracé qu'est de «garantir plus de transparence dans les élections», comme réclamé sans cesse par l'opposition.
M. K.
SOCIAL
La fragile trêve
Pas de mouvements de contestations spectaculaires mais des protestations périodiques ont secoué plusieurs secteurs tout au long de l'année qui s'achève. Qu'il s'agisse de l'éducation, de la santé, de l'enseignement supérieur ou des collectivités locales, la colère est latente. Des revendications en suspens viennent s'ajouter aux menaces sur les libertés syndicales. La trêve semble très fragile et pourrait à tout moment être rompue.
Nawal Imés - Alger (Le Soir) - Petite accalmie sur le front social mais celà s'apparente au calme qui précède la tempête qu'à une trêve négociée. Les syndicats des différents secteurs sont loin d'être en hibernation. Individuellement ou regroupé au sein de coordinations intersectorielles, ils affûtent leurs armes pour négocier ou renégocier. Le combat est loin d'être terminé pour plusieurs corporations qui tentent toujours d'arracher des droits difficilement concédés. Les différents corps qui constituent le secteur de l'éducation en font partie. Toute l'année durant, s'il n'y a pas eu de paralysie du secteur, des mouvements de protestations ont marqué certaines wilayas, perturbant le déroulement de l'année scolaire. A Blida et à Tizi-Ouzou, à titre d'exemple, une grève de plusieurs semaines a paralysé les établissements scolaires jusqu'à la veille des vacances scolaires d'hiver. Les contestataires remettent sur le tapis des revendications liées aux libertés syndicales notamment, se plaignant de ne pouvoir exercer sans pression le syndicalisme pourtant reconnu comme droit par les textes. Le pacte proposé par la ministre de l'Education en faveur d'une paix sociale est des plus fragiles. En dépit des acquis arrachés par les différents syndicats de l'éducation, la fin des contestations s'apparente à un vœu pieux. Le secteur de l'enseignement supérieur n'échappe pas à cette règle. Quasiment seul sur le terrain de la contestation, le Conseil national des enseignants du supérieur a renoué avec la grève en décidant de paralyser les campus trois jours durant. Le Cnes avait auparavant organisé plusieurs rassemblements de protestation au niveau local avant de rassembler ses adhérents face au siège du ministère de l'Enseignement supérieur. Il s'agissait là de la dernière démarche avant de décider de trois jours de grève pour dénoncer la mauvaise gestion des universités, le despotisme des recteurs, les malversations et les trafics de diplômes. Le Cnes qualifie la situation des universités de catastrophique, ce qui augure d'autres mouvements. D'ailleurs, le syndicat ne cache pas son intention de renouer avec la contestation après les vacances d'hiver. Dans le domaine de la santé, la situation n'est guère meilleure. Les ministres qui se sont succédé se sont légué les nombreux problèmes soulevés par les représentants des différents corps de métiers. Qu'il s'agisse des médecins spécialistes, généralistes, résidents ou paramédicaux, les revendications en suspens constituent autant de raisons de protester. Les paramédicaux avaient lancé un mot d'ordre de grève avant d'y renoncer face aux assurances de la tutelle de prendre en charge leurs revendications. Les médecins résidents, quant à eux, ne se laissent pas amadouer. Engagés depuis plusieurs semaines dans un bras de fer avec la tutelle, ils ne comptent pas abandonner leur revendication principale, à savoir la suppression pure et simple du service civil. Ni le niet du ministre de la Santé ni les promesses de réforme du service civil n'ont eu raison de leur engagement. Ils restent mobilisés face à une tutelle qui ne compte pas céder sur un dossier que le ministre de la Santé avait qualifié d'«ADN du système de santé». Toutes ces revendications restées non satisfaites constitueront un terreau fertile pour la contestation durant l'année à venir. Le contenu du projet du code de travail ne plaide pas non plus pour l'apaisement. Certaines de ces dispositions pourraient mettre le feu aux poudres et mettre définitivement fin à la très fragile trêve.
N. I.
OUYAHIA, TROISIÈME PREMIER MINISTRE EN 2017
Du limogeage surprise de Sellal au passage éclair de Tebboune
L'année 2017 s'achève, en Algérie, sur un fait inédit : trois gouvernements se seront succédé aux affaires en seulement trois mois ! Une séquence «à l'italienne» que le pays n'a jamais vécue jusque-là, y compris au plus fort des crises, pourtant nombreuses au lendemain des événements d'octobre 1988 et de la décennie du terrorisme. L'été 2017 aura été particulièrement riche en spectaculaires rebondissements, au plan politique.
Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Les choses commenceront à s'accélérer à la veille des élections législatives du 4 mai. Le Premier ministre d'alors, Abdelmalek Sellal, bouclait sa cinquième année à la tête de l'exécutif, dans la difficulté. Affaibli par l'affaire du remaniement de juin 2016, qui avait valu sa place à l'ex-secrétaire général du FLN, Ammar Saâdani, Sellal se voit de plus en plus «débordé» par certains de ses ministres qui ne cachaient plus leurs ambitions de le remplacer. Les ambitions étaient telles, en effet, chez des hommes comme le ministre de l'Intérieur, Noureddine Bedoui mais, surtout, celui de l'Habitat, Abdelmadjid Tebboune, que l'atmosphère deviendra détonante au sein de l'exécutif. Vers la fin de son règne, pas moins de huit ministres en exercice n'adressaient même plus la parole à leur Premier ministre, nous confie un membre de l'ancien gouvernement. Le plus hostile d'entre tous sera, incontestablement, Abdelmadjid Tebboune. Ce dernier connaîtra une ascension fulgurante depuis son retour aux affaires après une traversée du désert de dix ans. C'était grâce à Abdelmalek Sellal qui avait insisté, nous révèle-t-on, auprès de Abdelaziz Bouteflika pour le nommer à la tête du très sensible ministère de l'Habitat qu'il retrouvera donc dès le 4 septembre 2012. «Les deux hommes étaient amis de très longue date. C'est connu. D'ailleurs, lors de certaines réunions du gouvernement, Tebboune a toujours défendu farouchement Sellal quand ce dernier était parfois en prises avec un autre membre du gouvernement». Ce témoignage est d'un ancien ministre du gouvernement Sellal. Or, les relations ont commencé à se dégrader entre le chef de l'exécutif et son ministre de l'Habitat, depuis juin 2016. Le 13 juin de cette année-là, Tebboune est décoré de l'Ordre du mérite national par Abdelaziz Bouteflika. Une première, pour un ministre en exercice. Cette distinction aura comme conséquence, de renforcer le rang de Tebboune qui, en janvier 2017 se verra, également, confier un deuxième département, celui du commerce suite à l'hospitalisation puis au décès de feu Bakhti Bélaib. Autant dire que, depuis, Tebboune s'imposera et se conduira même comme un Premier ministre bis ! A l'approche des législatives, Sellal se verra davantage affaibli lorsque Abdelaziz Bouteflika décide de lui interdire de conduire la liste du parti présidentiel, le FLN, à la Wilaya d'Alger. Mais, coup de théâtre, et à la veille du lancement de la campagne électoral, Bouteflika le charge d'animer quelques meetings au profit du FLN, ce qui le propulse au-devant de la scène et le renforce vis-à-vis de Tebboune mais également de l'autre grand rival, Ahmed Ouyahia. «Le Président avait chargé Sellal de préparer son nouveau gouvernement de l'après-législatives», nous confiait une source sûre. Effectivement, du reste, Abdelmalek Sellal se lancera ouvertement dans une série de consultations officielles avec les partis politiques, au lendemain même des élections remportées par le FLN, et ce, en vue de la constitution du nouveau gouvernement. En parallèle, Sellal avait officiellement signifié à certains membres de son gouvernement qu'ils étaient reconduits. Au Premier ministère, les services du Premier ministre avaient , quant à eux, finalisé le projet du plan d'action de ce qui devait être le sixième gouvernement de Abdelmalek Sellal. Or, nouveau coup de théâtre : le 24 mai 2017, le directeur de cabinet de la présidence d'alors, Ahmed Ouyahia, sera chargé de signifier à Sellal... sa fin de mission à la tête du gouvernement ! Contre toute attente également, Abdelmadjid Tebboune sera convoqué, en même temps, à Zeralda où Bouteflika lui annoncera sa nomination à la tête de l'exécutif. L'ère Tebboune pouvait alors commencer. Une ère «éclair» toutefois ! A peine deux mois et demi d'exercice, un congé de quinze jours compris ! Tebboune entamera sa nouvelle mission sur les chapeaux de roues. Hyper médiatisé, Tebboune se distinguera par de grandes annonces dont la plus emblématique était celle lancée à partir de l'APN : «Avec ce nouveau gouvernement, nous allons séparer l'argent de la politique. Désormais, l'argent c'est l'argent, et la politique c'est la politique» ! Il n'en fallait pas plus pour que, quasiment l'ensemble de la classe politique, tous les grands médias, y compris les plus farouches opposants au pouvoir soutiennent le nouveau Premier ministre ! Le 15 juillet 2017, Tebboune mettra en pratique son slogan. C'était à l'occasion de sa première sortie sur le terrain, une visite d'inspection et de travail à Alger. Pour frapper les esprits, Tebboune choisira bien sa cible : le patron du forum des chefs d'entreprises, Ali Haddad, sera en effet prié, par les services du protocole du Premier ministre, de quitter la salle où devait se rendre ce dernier à la nouvelle Ecole supérieure de la protection sociale de Ben Aknoun ! La fin de Ali Haddad ? Personne n'en doutait alors, surtout avec l'avalanche de mises en demeure et de retraits de projets et des commandes publiques au groupe ETRHB. C'était compter sans le rôle clé du vrai patron de l'exécutif, celui que Tebboune avait fini par oublier de citer à travers ses déclarations et ses communiqués : Abdelaziz Bouteflika ! C'était sans doute cet «oubli» qui aura valu à Tebboune une peu gratifiante «lettre de recadrage» que Bouteflika lui transmettra le 3 août 2017 à travers son directeur de cabinet et rendue publique quelques jours plus tard ! On pouvait y lire, notamment, que «le Président vous somme de cesser le harcèlement contre certains hommes d'affaires», «le Président vous ordonne de débloquer toutes les marchandises bloquées au niveau des ports», «le Président vous ordonne d'éviter toute publicité inutile des activités du gouvernement » ! Dans son euphorie, Tebboune avait en effet oublié une règle essentielle et inviolable chez Bouteflika depuis 2008 : le gouvernement n'a pas le droit de médiatiser ses activités, comme les réunions du gouvernement. Encore moins les réunions des Conseils interministériels alors que Tebboune en inondait les JT de l'ENTV ! Le déplacement privé de Tebboune en France, ponctué par un tête-à-tête surprise avec le Premier ministre français n'ont fait, en fait, que raccourcir la durée de vie de cet éphémère épisode Tebboune. Et c'est presque sans surprise que la présidence annonce son limogeage dès le 15 août. Ahmed Ouyahia revient au palais du gouvernement et prend le train en marche avec un exécutif «débarrassé» de seulement trois ministres réputés être des proches de Abdelmadjid Tebboune, à savoir Youcef Chorfa, Béda Mahdjoub et Ahmed Saci. Ceci pour la forme. S'agissant du fond, le nouveau gouvernement s'empressait de mettre en exécution une rapide entreprise de «dé-Tebbounisation» à tous les niveaux. Cela avait commencé par la dissolution de «l'inspection générale» que Tebboune avait installée sous sa tutelle, à un nouveau discours, au plan économique. Evidemment, aussi, la communication gouvernementale sera radicalement revue : Ouyahia, qui avait luimême rédigé la lettre de recadrage présidentiel de son prédécesseur, sait mieux que quiconque à quoi s'en tenir, sur cette question précise...
K. A.

Trois Premiers ministres, trois options et trois tripartites
La question socio-économique a-telle précipité des changements à la tête de l'exécutif ? Pour la première fois de son histoire, l'Algérie a connu trois Premiers ministres. Or, ces trois chefs de l'exécutif avaient des approches socio-économiques totalement différentes les unes des autres. Le premier avait présidé une tripartite en mars dernier, son successeur n'a pas survécu à sa programmation prévue pour septembre de la même année, alors que le troisième réussit son pari, en réunissant autour de la même table les trois partenaires. C'était la 21e tripartite.
Abder Bettache - Alger (Le Soir) - S'il y a un fait marquant qui caractérise l'année 2017, c'est sans aucun doute le passage à la tête de l'exécutif de trois Premiers ministres. Respectivement Abdelmalek Sellal, Abdelmadjid Tebboune et Ahmed Ouyahia ont les destinées des affaires du pays et les trois Premiers ministres avaient également des approches socio-économiques totalement différentes les unes des autres. Mais pour valider leur option sur la question, chacun des trois Premiers ministres a tenté de fédérer autour de son «projet» les acteurs socio-économiques concernés, soit l'UGTA et le patronat. La tripartite était le cadre idoine dans la stratégie mise en place. En mars 2017 et depuis l'hôtel Sheraton à Annaba, l'ex-Premier ministre Abdelmalek Sellal, dont c'est la seconde tripartite qu'il présidait depuis son intronisation à la tête de l'exécutif, avait dit que «l'Algérie, qui brave la conjoncture économique et les tentatives de déstabilisation, commence à enregistrer les premiers résultats de sa démarche de renouveau économique et social». Mieux, il a ajouté : «Si nous obtenons aujourd'hui une progression significative du produit de la fiscalité ordinaire (+10% entre 2015 et 2016), cela n'est sûrement pas le fait des prélèvements sur les salariés dont le nombre n'a varié que légèrement à la hausse, mais bien du secteur économique où de nombreux projets sont entrés en phase d'exploitation». Comme lors de la tripartite de 2016, celle qui s'est tenue une année après à l'est du pays avait au centre de la discussion avec les autres partenaires la question du «nouveau modèle économique ». «Ce modèle de croissance intègre un cadrage budgétaire, sur le court et moyen terme, réaménagé en fonction des éléments factuels de conjoncture tout en maintenant les objectifs de croissance et d'édification d'une économie émergente fixés par l'autorité politique», n'a cessé de marteler Abdelmalek Sellal.
Forcing de Tebboune
La «démarche» socio-économique de Sellal n'a pas survécu. Quinze jours après les législatives, ce dernier, et contre toute attente, se voit remercié et son ministre de l'Habitat lui succède. Nouveau Premier ministre, nouveau style de gouvernance et nouvelle stratégie socio-économique. Pour sa première sortie sur le terrain, Abdelmadjid Tebboune annonce la couleur. Lors de sa tournée algéroise et plus exactement depuis la quatrième escale, soit au niveau du chantier de la Grande Mosquée d'Alger, Abdelmadjid Tebboune lâche une phrase d'une importance capitale : «Toutes les parties représentatives seront consultées sur le devenir socio-économique du pays». Tebboune ne donne aucune explication sur les contours de cette consultation, d'où la question posée en l'occurrence si le cadre tripartite est désormais abandoné. Rien n'a filtré sur la question. Poursuivant son forcing, l'ex-ministre de l'Habitat reçoit au palais du gouvernement le patronat et l'UGTA et annonce la tenue d'une tripartite pour le 24 septembre de la même année à Ghardaïa. Et dire que la précédente tripartite a eu lieu il y a à peine quatre mois. S'agit-il, comme le pensent nombre d'analystes, de revoir la copie du gouvernement précédent ? Si c'est le cas, dans quel but ? Tout paraît envisageable. Il était clair que les premiers indices livrés par le gouvernement Tebboune prouvent que l'équipe Sellal et ses alliés de la tripartite sont perçus comme défaillants. Sur le chapitre des investissements dans l'industrie, mais aussi sur d'autres questions liées notamment au foncier agricole, c'est, pour le moins, un fort sentiment de déception qui transparaît des déclarations de membres du gouvernement, comme Bedda Mahdjoub ou Tayeb Louh.
La mise d'Ouyahia
Rebondissement. La présence de Tebboune à la tête du gouvernement n'a duré que trois mois. Contre toute attente, il se fait remplacer par Ahmed Ouyahia qui retrouve la direction de l'exécutif pour la cinquième fois. Les dés sont jetés. Ahmed Ouyahia mise gros. Depuis le perchoir de l'Assemblée nationale, il annonce la couleur et abat ses cartes. Il tire à boulets rouges sur ses prédécesseurs. Bien évidemment la question socio-économique est au centre du débat. Il se rapproche de son «frère» et «allié» Abdelmadjid Sidi Saïd, le secrétaire général de l'UGTA. A l'adresse du patronat, il fait un clin d'œil à Ali Haddad et lui promet implicitement de «rattraper» les «erreurs» de son prédécesseur. Le 23 décembre dernier, il préside une tripartite pas comme les autres. Le lieu de sa tenue et le contenu de ses travaux la distinguent totalement des précédentes. C'était au siège de la centrale syndicale et les trois partenaires signent un document d'une importance capitale pour le «devenir» de l'économie nationale. Il s'agit d'un partenariat public-privé (PPP), qui prévoit «la création de coentreprises, l'ouverture du capital social des entreprises publiques (augmentation de capital et/ou cession d'actions ou de parts sociales) et des prises de participations dans des entreprises contrôlées par des intérêts nationaux privés et/ou étrangers privés et/ou publics étrangers». Et pour conforter sa démarche, le Premier ministre fait sortir sa grande artillerie. Il apporte une critique directe à l'ex-Premier ministre Abdelmalek Sellal. A l'adresse des journalistes présents à cette rencontre, il dira qu'il y a eu du faux dans le modèle économique. Ce n'est pas moi qui le dis, mais ce sont les chiffres qui l'attestent. L'orientation financière a été revue et corrigée.» Le faux réside, selon le Premier ministre, dans «les fausses données financières, que nous avons corrigées». «Ce n'est pas moi qui le dis, mais ce sont les spécialistes de la question financière et les parlementaires. Nous faisons face à la crise financière avec beaucoup de franchise et de transparence», a-t-il ajouté. Ahmed Ouyahia a parié gros. Le gain sera-t-il à la hauteur de sa mise ? Wait and see.
A. B.

SITUATION ECONOMIQUE
Les indicateurs toujours au rouge
2017 a vu les prix du pétrole remonter, résultat de l'accord des producteurs sur la limitation de l'offre sur le marché, après trois années et demie de dégringolade, et reprendre le train de vie dépensier de l'Etat.
Lyas hallas -Alger (Le Soir) - La situation économique du pays en 2017 ne s'est pas améliorée malgré la remontée des prix du pétrole conséquemment à l'accord des pays producteurs de limiter l'offre sur le marché. Les réserves de change de l'Algérie ont continué à fondre comme neige au soleil, terminant l'année sous le seuil psychologique des 100 milliards de dollars. Les coupes budgétaires qui ont freiné les investissements publics et les licences d'importation décrétées dans un souci de préserver les devises n'ont pas réduit le déficit de la balance du paiement. Elles ont plutôt freiné la croissance tirée essentiellement par la commande publique laquelle est financée par les recettes d'exportation des hydrocarbures. En effet, l'embellie financière des années 2000 marquée par un baril du pétrole à plus de 100 dollars a assuré un certain niveau de vie à la population à travers leur intégration à l'économie par le biais de l'informel, un niveau de consommation élevé et une politique de subvention généreuse. Mais, l'amenuisement des recettes en devises dû à la chute des prix du pétrole n'a pas amené les décideurs politiques à changer de cap au risque de bousculer l'ordre social établi. Les gouvernements qui se sont succédé depuis l'amorce de la crise – trois en 2017 –, n'ont pas eu le courage politique d'opérer les réformes structurelles qui auraient pu esquisser une diversification de l'économie et sortir le pays de sa dépendance aux hydrocarbures. La crise, qui a atteint un niveau tel que le gouvernement a décidé de faire fonctionner la planche à billets pour renflouer les caisses de l'Etat avec les risques que l'on sait sur le pouvoir d'achat de la majorité, risque de perdurer. Ils se sont empêtrés dans une logique financière puisant dans le matelas financier constitué durant les années d'opulence pariant plutôt sur une remontée aléatoire des cours du brut. Bref, la facture des importations n'a pas vraiment baissé malgré les interdictions tous azimuts. A 46 milliards de dollars à fin décembre 2017, les importations ne sont pas loin de leur niveau record de 2015 où elles ont atteint 51 milliards de dollars. Au contraire, le régime des licences d'importation a provoqué des pénuries et perturbé le fonctionnement de l'économie en renchérissant les prix de certains produits. La structure des exportations n'a pas changé. L'Algérie n'exporte toujours presque rien en dehors des hydrocarbures. Les transferts sociaux qui ont atteint 16,7 milliards de dollars en 2017 continuent de peser lourd sur la trésorerie de l'Etat puisqu'ils n'ont aucune contrepartie économique sinon de favoriser les surfacturations des importations, le transfert illicite de devises et l'alimentation des réseaux de contrebande. Le train de vie dépensier de l'Etat a, ainsi, repris dès la reprise des prix du pétrole et le cadrage budgétaire triennal (2017-2019) adopté par le gouvernement Sellal pour plafonner le budget a été abandonné. Et, le dilemme politique partant de la disjonction entre l'engagement de réformes structurelles au coût social élevé et le maintien du statu quo a, finalement, été tranché en faveur de la solution de facilité, celle de la redistribution de la rente pétrolière.
L. H.
LE MINISTRE DE L'ENERGIE À ORAN :
«Il ne peut pas y avoir une double tarification»
Durant sa visite d'inspection menée hier à Oran, le ministre de l'Energie Mustapha Guitouni a affirmé que l'augmentation du prix de l'électricité est inévitable, en raison de la situation que traverse le secteur. Toutefois, il précise que dans un premier temps le simple consommateur ne sera pas concerné. Indiquant que la tarification ne peut pas être double mais différente. «Vous avez les tranches qui concernent tout ce qui est domestique et celles qui concernent ce qui est industriel. On ne peut pas faire une double facturation mais on la différencie par rapport à l'activité », dira le ministre.
Amel Bentolba - Oran (Le Soir) - Concernant le développement de Sonelgaz, le ministre reste convaincu que si on continue de consommer de l'énergie sans prendre les mesures qu'il faut pour l'utilisation raisonnable de celle-ci «on va devoir investir chaque année 10% de plus de ce que nous investissons aujourd'hui, à savoir que chaque années nous déboursons 2 milliards de dollars, pour couvrir le mois de l'été ou bien de l'hiver, le citoyen doit comprendre qu'il faut économiser, afin que les investissements s'allègent», dira Mustapha Guitouni. Les mesures concrètes ne manquent pas dit-il, «nous avons une transition énergétique qui est en cours, on n'est pas en dehors de ce que font les autres pays, et on a plusieurs bouquets, on a le solaire, l'éolien. L'Algérie était parmi les premiers pays à se diriger vers l'énergie solaire, en 1985 et on avait 14 stations solaires réparties dans le Sud. Aujourd'hui, nous avons 354 MW disponibles à travers ces stations et on compte rajouter 100 à 150 MW». Le ministre a également fait savoir qu'un projet est en cours d'étude au niveau de son ministère afin d'exporter l'électricité vers la Libye durant l'année 2018, sachant que pour l'heure cette énergie est exportée vers la Tunisie, et le Maroc avec 150 et 100 MW/an. Lors d'une halte au niveau de deux stations de service se situant dans le 4e périphérique, un cadre de Naftal a procédé à une présentation en présence du ministre de l'Energie où il évoque le programme de réhabilitation de 21 stations de service qui vont être rénovées, que ce soit dans le public ou le privé. Concernant celles relevant du privé, le ministre réagit «pour les stations de service qui sont en partenariat avec Naftal, il ne faut pas qu'il y est d'ambiguïté dans les cahiers de charges. Maintenant, les stations de service doivent assurer toutes les commodités pour les clients, y compris la restauration. Des aires de repos équipés et aux normes». Suite à quoi, le ministre parlera du réseau de conversion au GPL, qu'il faut dit-il étoffer, rappelant que son ministère a fixé pour 2021 la conversion de 500 000 véhicules. Et d'indiquer que si «près de 2 600 stations de service étaient converties au GPL, cela permettrait de réaliser cet objectif de 500 000 véhicules convertis au sirghaz», affirmant que ceci permettra de réduire la facture d'importation du gasoil et du carburant, avec l'apport du programme des six raffineries en cours de réalisation à l'échelle nationale. Pour Mustapha Guitouni, ministre de l'Energie, les stations de service qui ne respectent pas les conditions des cahiers des charges et les normes, fermeront. A l'adresse de Naftal, le ministre fait remarquer fermement «vous passez des années à leurs adresser des avertissements, celles qui ne respectent pas leurs engagements doivent fermer». Le ministre avait entamé sa visite au niveau de la nouvelle centrale électrique à turbines à gaz de Boutlelis, d'une puissance globale de 446 MW, qui sera opérationnelle en juin 2018. D'un coût de près de 30 milliards DA, cette centrale alimentera la région ouest du pays en énergie électrique au profit de 14 wilayas. Les premiers essais seront réalisés au mois de mars avec une capacité atteignant 300 MW.
A. B.
FRUITS, LEGUMES ET PRODUITS DE CONSOMMATION DE BASE
D'éventuelles augmentations à l'horizon
Les prix des fruits et légumes ne connaissent pas de répit. Déjà exagérés, ils seront certainement «boostés» par les augmentations du carburant attendues en janvier 2018. Idem pour tous les produits de consommation de base qui, eux aussi, seront affectés par ces hausses. Une aubaine pour les commerçants mais une malédiction pour les consommateurs.
Rym Nasri - Alger (Le Soir) - La tendance à l'augmentation ne cesse d'affecter les prix des fruits et légumes. Les prix exagérés affichés sur les étals des marchés en sont la preuve. Les marchands eux, s'arrangent toujours à trouver des arguments. Tantôt ils évoquent les conditions climatiques, tantôt ils pointent du doigt le manque de production ou encore l'augmentation de la demande. Situé dans un quartier populaire, le marché T'nache de Belouizdad à Alger, ne déroge pas à la règle. Ici également les prix proposés font fuir. A elle seule, l'indispensable tomate est vendue entre 120 et 140 dinars selon la qualité. Avec 350 dinars le kilogramme, l'haricot vert bat le record des prix des légumes, suivi par l'haricot rouge et les petits pois proposés à 200 dinars. La courgette, l'artichaut, le poivron et le piment se sont alignés sur le prix de 160 dinars le kilo. En affichant 120 dinars le kilo, le prix de l'aubergine s'accorde avec celui des deux nouveaux arrivés sur le marché, le chouvert et la fève. Moins cher de 20 dinars, le concombre est cédé à 100 dinars. Les légumes les moins chers restent la carotte, le navet, le fenouil et la laitue vendus à 80 dinars le kilo suivis par le chou-fleur, la carde et l'oignon à 60 dinars. Quand à la pomme de terre, son prix n'a pas cessé d'augmenter depuis quelques mois déjà. Aujourd'hui, le tubercule est proposé à 80 dinars le kilo et risque de connaître d'autres augmentations à l'avenir. Les consommateurs appréhendent justement, un nouvel épisode de la pomme de terre comme celui enregistré l'année dernière où il a atteint les 100 dinars le kilogramme voire, plus. «C'est trop cher ! Nous ne pouvons rien approcher. Toutes les marchandises sont hors de portée», peste une sexagénaire qui ne cesse de faire des allers-retours dans les étroites allées du vieux marché T'nache. Elle est certaine à la recherche de marchandises plus accessible à sa bourse. Côté fruits, ça a toujours été une perpétuelle flambée des prix sans aucun motif. Sur les étals, les prix affichés sont exorbitants. La pomme, le raisin et les dattes sont vendus à 350 dinars le kilo et la grenade à 200 dinars. Même les fruits de saison n'ont pas échappé à cette hausse. La mandarine est proposée à 180 dinars et l'orange à 150 dinars. Quand à la banane, elle continue à se distinguer avec son prix exagéré de 420 dinars le kilo. Les épiceries et les supérettes sont elles aussi prises d'assaut. Il est question de profiter des actuels prix des marchandises avant la nouvelle année 2018. Rencontré dans une superette à Belouizdad, Mohamed, la quarantaine arrive à peine à porter son panier qui déborde de choses. «Je suis venue faire les emplettes en légumes secs, pâtes, huile, semoule, farine et quelques détergents avant que les prix n'augmentent en janvier prochain », affirme-t-il. Pour ce père de famille, toutes les marchandises sont déjà suffisamment chères alors que de nouvelles augmentations s'annoncent déjà. «Je sais que ces choses ne vont pas durer éternellement mais ça me permet de faire quelques économies en cette fin d'année », dit-il. La dévaluation du dinar et l'augmentation du carburant prévue dans la Loi de finances 2018 vont justement accentuer toutes ces augmentations de prix et vont se répercuter directement sur toutes les marchandises notamment les produits de large consommation. Les commerçants mettront à l'avant le coût du transport plus élevé en raison de la hausse du prix du carburant.
Ry. N.
SITUATION SECURITAIRE
Pression permanente sur le terrorisme
Si dans la région, au sud du pays principalement, la situation sécuritaire est toujours marquée du sceau de l'incertitude, en Algérie, en revanche, la lutte contre les restes des groupes terroristes ayant ensanglanté le pays dans les années quatre-vingt-dix a continué à prendre une tournure telle que, eu égard à sa maîtrise du terrain au nord, l'attention de l'ANP se retrouve tournée vers le Grand-Sud pour mettre fin aux tentatives d'introduction d'armes sur le territoire national.
Tentatives qui ont pris une ampleur incroyable depuis près de trois ans maintenant, comme le suggèrent les communiqués diffusés par le MDN de façon quasi cyclique. Tentatives d'introduction d'armes en tous genres et calibres qui ont, donc, pris de l'ampleur depuis trois ans, avec l'accélération des événements au Sahel et en Libye d'où le terrorisme tente de se régénérer dans le pays. En fait, le défi imposé à l'ANP a été, et est toujours, de savoir comment s'adapter à la donne sécuritaire induite par la pression puis la déconfiture de Daesh en Syrie, d'une part, et la tournure prise par les suites de la révolution libyenne avec l'apparition des groupes djihadistes et leurs visées «expansionnistes », d'autre part. La déroute de Daesh qui, de façon systématique, fait craindre le retour au pays de membres de sa légion étrangère, dont des Algériens et des Maghrébins en général, à travers entre autres échappatoires la large bande frontalière au sud du pays. La réédition en somme d'un scénario déjà vécu, lorsqu'au début des années 1990, des contingents d'Algériens revenaient d'Afghanistan où ils avaient servi sous les ordres, entre autres chefs, d'Oussama Ben Laden avant d'aller constituer les groupes des djihadistes ayant pris les armes à l'appel de l'ex-FIS pour mettre l'Algérie à feu et à sang. Une donne qui s'est accélérée ces derniers mois, depuis que Daesh ne tient plus le beau rôle pratiquement partout sur les territoires où la guerre lui a été déclarée et, parallèlement, les troubles qui secouent de manière plus qu'épisodique le nord du Mali et de larges parties du Sahel. Une conjoncture sécuritaire à laquelle l'Algérie a remédié en mettant les grands moyens avec le stationnement de pas loin d'une quinzaine de milliers d'hommes pour les besoins d'un dispositif à même de contrer toute intrusion sur le territoire national débarrassé des hordes terroristes dans des proportions proches de la totalité au nord du pays après l'entrée en vigueur d'un plan de lutte mis en branle il y a pas loin de trois ans maintenant, au cours de l'année 2015, celle qui restera, qui demeurera comme une année charnière dans la lutte antiterroriste dans l'Algérie de la deuxième décade du nouveau millénaire. Il n'est, en effet, pas inutile de rappeler que cette année-là, 2015, a connu un tournant dans la traque menée contre les terreaux de ce qui reste des groupes terroristes dans le pays, les trois wilayas de Kabylie et leur voisine Boumerdès, le Constantinois ou encore à l'ouest, à Aïn Defla où d'ailleurs l'acte terroriste qui a le plus marqué les esprits y a été commis, lorsqu'une embuscade tendue aux éléments de l'ANP, au milieu de l'été, venait brutalement rappeler que la guerre contre le terrorisme n'était pas encore gagnée. En fait, c'était le second «rappel» puisque la lutte antiterroriste dans les régions infestées s'est accélérée comme jamais auparavant en septembre 2014 avec l'apparition de la branche de l'Etat islamique sur le territoire algérien, menée par Abdelmalek Gouri, l'auteur, avec d'autres dissidents d'Al-Qaïda au Maghreb, de l'enlèvement puis l'assassinat du touriste français Hervé Gourdel dans les montagnes de Kabylie. Une intrusion sur la scène sécuritaire qui allait, donc, donner un nouveau contour à la lutte contre les groupes terroristes localisés dans cette région et plus largement sur la partie nord du pays. Le dispositif mis en place s'est avéré d'une efficacité telle que, depuis, les années se suivent et se ressemblent pour les résidus d'Al-Qaïda au Maghreb au point où même Abdelmalek Droukdel, l'«émir» d'Aqmi, reconnut sa défaite en Algérie en raison «d'un long conflit et d'un manque de soutien aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur », dans un entretien qu'il avait accordé au début de l'été dernier à une revue de propagande djihadiste, comme le rapportait le site spécialisé Middle East Eye. Des propos tenus par Abdelmalek Droukdel alors que l'emprise exercée par les troupes de l'ANP sur les groupes terroristes au nord du pays ne permettait à ces derniers que de rares apparitions non sans endurer le risque de subir des opérations à l'instar de celle du début du mois d'octobre dernier à El Kseur, dans la wilaya de Béjaïa, où cinq terroristes avaient été abattus dont deux étaient des vétérans des GIA de triste mémoire, G. Youcef, alias Abou Al Kaâkaâ, qui a rallié les groupes terroristes en 1993, et B. Abdelhamid, alias Abou El Hassan, au maquis depuis 1995, et un autre pas moins connu, Mazit Karim, alias Hamza. Une opération qui rappelait celle qui avait permis au printemps dernier la mise hors d'état de nuire, à Constantine, de celui qui était donné comme étant le chef de la branche algérienne de Daesh, le nommé Noureddine Laouira, alias Abou Hamam. Une élimination qui allait sonner l'hallali pour la phalange Al-Ghoraba, cellelà même qui a annoncé son allégeance à Daesh en prenant le relais de Jund-Al- Khilafa en Algérie, l'année dernière. Jijel, où en octobre dernier une spectaculaire opération de l'ANP a été couronnée par l'élimination de 5 terroristes, l'arrestation de trois de leurs acolytes dont un «émir» et une dame de 69 ans. Idem à Skikda, Tipasa et d'autres contrées du pays où, pourtant, les groupuscules encore en activité ont été contraints de réduire considérablement leurs mouvements au fil des années lorsqu'ils ne sont pas contraints de se rendre avec armes et bagages, parfois même en famille, aux autorités des régions militaires. Des résultats que sont venus conforter des redditions en série dont une des plus marquantes restera, pour cette année, celle d'il y a trois semaines lorsque en l'espace de trois jours, six terroristes, dont un (T. Dahomou) était recherché depuis 1995, s'étaient rendus. Ils ont emboîté le pas à un autre chef, un certain C. Mohamed, alias Yaâkoub, qui s'est rendu de lui-même aux autorités de la 5e Région militaire à Skikda. Depuis l'année 2015, même si personne parmi les plus au fait de la question sécuritaire ne pourrait jurer de la fin imminente des groupes terroristes en Algérie, les bilans appuient chaque année un peu plus la thèse qui dit que la malédiction ayant frappé le pays depuis le début des années 1990 va, désormais, en s'estompant. Mais cela ne doit en aucun cas occulter la crainte que le vieux monstre se réveille. La vigilance est alors requise, surtout quand on se met à énumérer ces impressionnantes découvertes d'armes au sud du pays, dont certaines ont de quoi susciter toutes les interrogations, telles ces deux opérations qui, la semaine dernière, ont vu les troupes en poste sur la bande frontalière au sud du pays récupérer, d'abord, six roquettes RPG-2 et cinq charges propulsives, puis moins de vingt-quatre heures plus tard, dans la même zone frontalière, un même type d'armement constitué cette fois de dixhuit roquettes pour lance-roquettes RPG-7, dix-huit charges propulsives ainsi qu'un kilo et demi de dynamite. La récupération d'armes aura été, somme toute, le haut fait de la lutte antiterroriste durant cette année marquée, au même titre que les deux précédentes, par des prises grâce à l'exceptionnel déploiement de troupes du dispositif sécuritaire exceptionnel mis sur pied aux frontières d'un territoire que même avec la contribution de l'armée française, les forces stationnées dans la région n'arrivent pas à maîtriser, laissant ainsi persister la menace terroriste que fait peser sur l'ensemble du Sahel le groupe Al-Mourabitoune de Mokhtar Belmokhtar, affilié à Al-Qaïda, dont des éléments tentent de faire des incursions sur le territoire national malgré les coups reçus et la perte d'un armement à même de permettre de lever une armée. C'est sans doute lors de l'une de ces incursions que des terroristes ont réussi à constituer des caches d'armes que mettent au jour sans discontinuer les détachements de l'ANP, comme ce fut le cas, à la fin du mois de septembre dernier, lors d'une patrouille de reconnaissance à la frontière algéro-malienne, dans la zone de Bordj- Badji-Mokhtar. Le ministère de la Défense nationale avait fait état, alors, de la découverte d'une cache où était enfoui un arsenal constitué de fusils lance-grenades, fusils à lunettes, des kalachnikov, des fusils semi-automatiques Siminov, des fusils à répétition, des grenades offensives et un lot de munitions. Une autre découverte à ajouter à une ahurissante quantité d'armes récupérée depuis près de trois ans, donc, justifiant ainsi le renforcement du dispositif mis sur pied au sud du pays.
M. Azedine
BILAN EN CHIFFRES
À donner le tournis
Selon un décompte rendu public à travers sa page Facebook, le ministère de la Défense nationale a fait état, à la date du 28 décembre en cours, de la mise hors d'état de nuire de 90 terroristes. Quant aux arrestations, elles ont atteint la quarantaine dont 5 femmes. La vague de redditions a vu, en revanche, une trentaine de terroristes mettre fin à leur cavale dont un certain nombre était recherché depuis les années 1990. Lors de leurs sorties le long de ces douze derniers mois, les éléments de l'ANP ont retrouvé 6 dépouilles de terroristes. Ceci d'une part, de l'autre dans son bilan, le MDN annonce l'interpellation de 212 individus pour leur implication dans des réseaux d'assistance et de soutien aux terroristes, la découverte puis la destruction de 408 abris pour terroristes et caches d'armes. Durant cette année qui s'achève, 11 trafiquants d'armes ont été également arrêtés et un abattu. Quant à l'impressionnant armement récupéré, le moins que l'on puisse dire c'est qu'il y a de quoi rester sans voix. En effet, dans le détail, les détachements de l'ANP ont mis au grand jour comme pièces d'armement, au sud du pays principalement, 2 canons SPG9, 10 RPG-7, 6 RPG- 2, 581 charges propulsives, 286 kalachnikov, 64 fusils semi-automatiques Seminov, 16 pistolets mitrailleurs 14,5 mm et 12,7 mm, 19 fusils FMPK, 5 fusils mitrailleurs Diktariov, 11 mitrailleurs PKT, 13 mitrailleurs RPK, 25 pistolets automatiques, des dizaines de fusils en tous genres et calibres et 5 canons Hawn, des fusils de fabrication artisanale ainsi que des munitions à faire le bonheur de n'importe quelle armée.
A. M.

APRÈS AVOIR MARQUE LA SCÈNE POLITIQUE, INTELLECTUELLE ET ARTISTIQUE DU PAYS
Ils nous ont quittés en 2017
La faucheuse a poursuivi sa funeste œuvre durant l'année 2017 qui s'achève aujourd'hui, avec dans sa triste escarcelle, hommes politiques et ceux du monde des arts et de la culture en général.
M. Kebci - Alger (Le Soir) - Premier à subir la terrible loi de la nature, Boualem Baki. L'ex-ministre de la Justice et garde des Sceaux et ancien ministre des Affaires religieuses et des Waqfs est, en effet, décédé le 16 janvier 2017 à l'âge avancé de 95 ans. Cet ancien moudjahid a été d'abord député en 1977 avant d'occuper maints postes de responsabilité durant les années 80 dont celui de ministre des Affaires religieuses et ministre de la Justice. Dix jours après, le 26 janvier dernier, c'est l'ex-ministre du Commerce et membre en vue du RND, Bakhti Bélaïb, qui a cédé à une assez longue maladie. Ayant occupé plusieurs postes au sein du ministère du Commerce, dont ceux de directeur-adjoint de 1982 à 1989 et directeur central de 1989 à 1990, le défunt a également exercé au ministère de la PME de 1992 à 1994 avant d'être nommé chargé de mission auprès du chef du gouvernement jusqu'à 1996. Ceci avant de conduire, en 1998, la délégation algérienne à la première réunion du groupe de travail de l'accession de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commence (OMC). Quelques jours après, le 7 février plus exactement, ce sera Smaïl Hamdani, qui le rejoindra dans l'au-delà. Cet enfant de Bordj-Bou-Arreridj a occupé plusieurs hautes fonctions de l'Etat dont celles de conseiller juridique du ministre de l'Information (1962-1963), de secrétaire général du gouvernement (1977-1979), de conseiller à la Présidence de la République (1980-1983), d'ambassadeur auprès du Danemark, de la Norvège et de la Finlande (1983-1984), en Espagne (1984-1985) et en France de 1989 à 1992. Il verra sa longue carrière couronnée par sa nomination comme Premier ministre le 15 décembre 1998 avant de se voir remercié un peu plus d'une année après, le 23 décembre 1999. Après avoir observé une certaine «trêve», la faucheuse est revenue à la charge pour ravir aux siens deux autres figures du sérail. D'abord, Réda Malek , l'illustre politicien au long cours et diplomate chevronné pour être le dernier parmi les négociateurs des «Accords d'Evian» en mars 1962, ayant débouché sur la fin de la guerre de Libération nationale, synonyme de recouvrement par le pays, de son indépendance. Suite à quoi, l'enfant de Batna, fort de sa licence en lettres et philosophie de l'université d'Alger, entamera une longue carrière diplomatique pour avoir été ambassadeur à Paris, Londres, Moscou, Washington et Belgrade. Il sera également nommé ministre des Affaires étrangères et membre du Haut Comité de l'Etat (HCE), une instance collégiale qui a dirigé le pays de 1992 à 1994 pour pallier la démission du défunt ex-président Chadli Bendjedid, à l'entame de l'insurrection armée des islamistes. Celui qui fut membre fondateur de l'Union générale des étudiants musulmans d'Algérie (Ugema) en 1955 sera également nommé Premier ministre de 1993 à 1994 et créera peu après l'Alliance nationale républicaine (ANR) qu'il quittera peu après. Il léguera également des ouvrages dont L'Empreinte des jours, Guerre de libération et révolution démocratique : écrits d'hier et d'aujourd'hui, L'Algérie à Evian : histoire des négociations secrètes, 1956-1962, Arrêt du processus électoral, enjeux et démocratie, Tradition et révolution ou encore Le véritable enjeu : l'enjeu de la modernité en Algérie et dans l'islam. Et ce sera le général à la retraite, Mohamed Attaïlia, qui le rejoindra le 9 décembre dernier à l'âge de 86 ans des suites d'une longue maladie. Le défunt avait occupé plusieurs postes au sein de l'Armée nationale populaire (ANP), dont celui de chef de la 4e Région militaire (1969- 1979) puis de la 1re Région militaire (1979-1988). Le dernier poste que l'enfant de Guelma où il est né le 7 octobre 1931 avait occupé était celui d'inspecteur général au ministère de la Défense nationale de 1988 à1990. Du côté de la grande famille du monde des arts et de la culture, ce fut le comédien Abou Djamal, de son vrai nom Arezki Rabah, qui est décédé le 12 janvier à l'âge de 79 ans des suites d'une longue maladie. Ce natif de La Casbah d'Alger et de parents natifs d'Aït-Abdelmoumen, en Haute Kabylie, a notamment été un compagnon des planches de Keltoum, Rouiched, Nouria, Fadila Dziria, pour ne citer que ceux-là. Il jouera également dans des sketchs de Rouiched avant d'intégrer la troupe Fernandez et un peu plus tard la troupe communale dirigée par Bachtarzi et beaucoup plus tard, à l'indépendance nationale, la troupe du Théâtre national algérien, où il a joué dans de nombreuses pièces, notamment celles de Rouiched dans Hassen Terro, El-Ghoula (l'ogresse), El-Mach'hah (l'avare) et Les concierges. Arezki Rabah, qui a tourné dans de nombreux films étrangers, notamment avec l'acteur français Jean Gabin et le réalisateur Vittorio Gassman, est surtout célèbre pour son rôle dans le film Hassan Taxi avec Rouiched ou pour son apparition aux côtés de Ouardia, dans le film Le clandestin. Et pas plus de 24 heures plus tard, ce sera le tour de celui que l'on affuble du père fondateur de la caméra cachée algérienne, Hadj Rahim, qui nous quittera. C'était le 13 janvier dernier lorsque le réalisateur a rendu l'âme à l'âge de 83 ans. Celui qui a rejoint la télévision algérienne en 1970, a réalisé de nombreuses œuvres dramatiques dont Serkadji (1982), Hikayat Ennas (1985), La fin d'une grève (1992) et plusieurs films du célèbre Inspecteur Tahar. Yacine Bendjemline sera, à son tour, victime de la faucheuse le 17 juin dernier. Réalisateur et comédien, le défunt a campé plusieurs rôles cinématographiques à l'intérieur comme à l'extérieur du pays ; El inhiraf (La déviance), Hors la loi, Diaf rabi,.. Il a également réalisé plusieurs films dont El Hidjra. Un mois après, le 19 juillet plus exactement, ce sera Blaoui el Houari qui rendra l'âme. Celui qui est considéré comme monument incontesté et incontestable de la chanson oranaise, le défunt est également reconnu comme étant le précurseur du raï moderne. Celui dont le répertoire compte plus de 500 chansons, fut directeur de la Radio et la Télévision algérienne régionale d'Oran puis du Théâtre national algérien (TNA) à Alger en 1967, il participera à l'animation de l'ensemble musical algérien qui se produisait à l'exposition universelle d'Osaka, au Japon. Neuf jours à peine, le 28 juillet, le réalisateur Youcef Bouchouchi sera ravi aux siens. D'abord cameraman puis reporter pour la Radio- Télévision algérienne (RTA), le défunt s'intéressera au théâtre, à l'écriture de scénarios et surtout à la réalisation cinématographique. Avec au bout, une large moisson dont les téléfilms Les hauts lieux de la Révolution, El Hidjra du prophète Mohamed, Labour des terrains déminés. Il aura également à son actif des films policiers tels que AL 17, et Qui est le coupable ? L'acteur et réalisateur Mahmoud Zemmouri sera également victime de la faucheuse qui l'a emporté le 4 novembre 2017. Celui qui fera sa toute première apparition dans le film L'Autre France d'Ali Ghanem, campera également des rôles dans de grands films français comme Tchao Pantin (1983) de Claude Berry, Pinot simple flic (1984) de Gérard Jugnot, La Smala (1984) de Jean-Loup Hubert, Nuit d'ivresse (1986) de Bernard Nauer, L'Œil au beur(re) noir (1987) de Serge Meynard. Ceci avant de passer de l'autre côté de la caméra puisqu'il réalisera notamment Prends 10 000 balles et cassetoi (1981), Les Folles années du twist (1986), De Hollywood à Tamanrasset (1991),... Et c'est Noureddine Saâdi qui fermera cette longue liste. Décédé le 14 décembre 2017, l'illustre écrivain, universitaire et écrivain, était l'auteur de plusieurs romans, dont La Maison de lumière (Albin Michel, 2000), La Nuit des origines (Barzakh, 2005) ainsi que Houria Aïchi, dame de l'Aurès (Chihab, 2013). Le défunt était également l'auteur de nombreux textes et articles pour avoir collaboré avec plusieurs revues et journaux.


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