Le ministre de la Communication, Mohand Oussaïd Belaïd, dont l'intervention, hier, à la mi-journée, a clos les débats autour de la communication institutionnelle, a reconnu que, s'agissant de la communication, dans son secteur, comme dans d'autres, il y a un sérieux problème de compétences. Sofiane Aït Iflis - Alger (Le Soir) - Ce n'est certes pas nouveau, encore moins révolutionnaire que de se rendre à ce qui relève de l'évidence, mais c'est incontestablement mieux quand c'est dit et estampillé d'une voix officielle. Le ministre de la Communication, qui a réuni une palette d'experts et de responsables d'institutions pour dresser l'état des lieux de la communication institutionnelle et réfléchir à une stratégie officielle, a fait sien le constat, fait de longue date, d'une communication au rabais. «Mon ministère fait face à cet état de faits, je le regrette», a-t-il reconnu, après voir souligné que «dans son secteur ainsi que dans d'autres, il y a un sérieux problème de compétences, un problème de niveau dans la gestion des secteurs importants». S'il l'on s'accorde à reconnaître qu'effectivement la communication institutionnelle est handicapée par le manque de compétences, cela ne devrait pas occulter d'autres raisons, plutôt politiques, intimement liées à la nature du système politique qui s'accommode de l'opacité. Ceci en sus, devait encore relever le ministre de la Communication, de l'hégémonie des moyens de communication traditionnels. Réda Nedjar, l'ancien directeur du Centre africain de perfectionnement des journalistes et communicateurs (CAPJC), basé à Tunis, a noté que le déficit en communication institutionnelle est la résultante des régimes totalitaires. Il a témoigné de ce qu'était la communication sous le régime de Ben Ali. Ce sont à ces mêmes pesanteurs qu'a fait référence la veille Belkacem Ahcene Djaballah qui a soutenu que «l'évolution de tout système de communication est liée au régime politique. Notre système de communication connaît des difficultés à se libérer de toutes les pesanteurs multiformes et est imprégné de réflexes maquisards, parfois contre la volonté des décideurs qui ont une bonne intention». Expert belge, Pierre Gilbert a plaidé pour une bonne communication, à défaut de quoi, c'est la rumeur qui essaime, ce qui n'est pas exempt de dangers. Il a averti également contre les dangers de la manipulation de l'information, comme, a-t-il illustré, ce fut le cas durant la guerre en Irak. Le séminaire de deux jours sur la communication institutionnelle devrait déboucher sur une série de recommandations sur lesquelles devrait s'articuler la nouvelle stratégie de communication. Tout un chantier d'ouvert.