Alors que M. Mohamed-Ch�rif Abbas, ministre des Moudjahidine a r�v�l� jeudi dernier que plus de 10 000 faux moudjahidine ont �t� recens�s, le pr�sident de l'Alliance nationale r�publicaine (ANR), M. R�dha Malek, a fait �tat samedi soir au Centre international de presse (CIP) de "la liquidation" de v�ritables maquisards. Il a d�clar� que des moudjahidine durant les dix ann�es de terrorisme ont �t� assassin�s. "Plusieurs d'entre eux ont �t� tu�s dans des r�glements de comptes", a-t-il affirm� � ce sujet. M. R�dha Malek s'exprimait lors d'une conf�rence- d�bat organis�e � l'occasion du cinquantenaire de la R�volution alg�rienne par le CIP en collaboration avec la Fondation du 8- Mai 1945 et sous-intitul�e : "La guerre de Lib�ration nationale et l'opinion publique internationale, enjeux d'une bataille diplomatique et m�diatique". Le porte-parole et membre de la d�l�gation alg�rienne aux n�gociations d'Evian entre le gouvernement provisoire de la R�publique alg�rienne (GPRA) et le gouvernement fran�ais, est revenu longuement sur le r�le jou� par la d�l�gation du GPRA � l'�tranger. "En parall�le de la lutte arm�e, il y avait une v�ritable bataille strat�gique, m�diatique et diplomatique, men�e par la d�l�gation alg�rienne � l'ext�rieur", a-t-il soutenu. Etablie au Caire et compos�e de MM Hocine A�t Ahmed et M'hamed Yazid, la premi�re mission diplomatique alg�rienne avait pour but d'une part, d'expliquer � l'opinion publique la cause du FLN et d'autre part, la collecte des armes. "Nous avons �t� charg�s de mener une large campagne afin de sensibiliser les gouvernements et l'opinion publique internationale et je peux vous dire que nous avons r�ussi � briser le silence impos� par la conspiration coloniale sur notre r�volution", a indiqu� M. R�dha Malek. "Le 1er Novembre 1954 �tait une mani�re de faire du bruit. Il fallait d�clencher la guerre pour que l'opinion internationale puisse savoir qu'il y a un peuple opprim� qui d�fendait sa cause et revendiquait son droit � l'ind�pendance" a-t-il expliqu�. Et d'encha�ner : "les actions men�es � l'�tranger, conform�ment � une strat�gie bien d�finie, ont r�ussi � faire gagner � notre cause les pays les plus r�calcitrants". La premi�re victoire de ces actions a �t� "retentissante". La mission diplomatique a �t� envoy�e en Indon�sie o� elle a pu assister au congr�s des pays afro-asiatiques en avril 1955 aux c�t�s de nombreux chefs d'Etat des pays du Tiers-Monde. "C'�tait une occasion pour la diplomatie alg�rienne de saisir cette tribune internationale pour faire entendre la voix de la R�volution alg�rienne", dira l'ancien chef du gouvernement pour expliquer la port�e de cette pr�sence. "Une mani�re �galement d'expliquer que notre politique est orient�e vers le non-alignement pour ne pas compromettre notre objectif de recouvrer l'ind�pendance nationale", a ajout� le conf�rencier. Par la suite, il y a eu, selon l'intervenant, la "bombe Kennedy" en 1957. "Le repr�sentant du FLN � Washington a pu approcher M. John Kennedy, s�nateur, et son staff pour leurs expliquer notre d�marche. Par la suite, M. Kennedy a demand� la libert� de l'Alg�rie" a racont� M. Malek. "Notre travail diplomatique et r�volutionnaire avait pour principe de ne combattre que le colonialisme et non pas le peuple fran�ais" selon le conf�rencier. Et d'ajouter : "Nous avons pu, gr�ce � nos approches et contacts, expliquer � de nombreux journalistes du monde entier notre cause. Ils l'ont par la suite d�fendue par leurs plumes". R�pondant � une question relative aux n�gociations d'Evian, M. Malek a �num�r� les "qualit�s intrins�ques et essentielles de la diplomatie". "Les membres de la d�l�gation alg�rienne ont pu apr�s des semaines de n�gociations amener le gouvernement fran�ais � renoncer � son plan de disloquer le territoire alg�rien en retirant le Sahara". "Le FLN n'a jamais donn� d'ordre pour le massacre des harkis". Une r�ponse claire pour mettre fin � toutes les rumeurs et d�clarations impliquant le Front de lib�ration dans l'assassinat des harkis. "Les harkis n'ont pas �t� tu�s par le FLN" a ajout� M. R�dha Malek. "Au cours des n�gociations, il a �t� convenu de l'amnistie pour tous les Alg�riens emprisonn�s durant les �v�nements de 1945 � 1962. Et r�ciproquement." a expliqu� le conf�rencier. Le principe de non repr�sailles a �t� ainsi d�cid�. Et il a �t� scrupuleusement respect� par Le FLN." a-t-il ajout�. Et de continuer : "Les Fran�ais avancent le chiffre de 250 000 harkis d�cim�s. Ce qui est faux. Il ne s'agissait que de r�glements de comptes dans des villages." En fait, ce sont, � son avis, " les Fran�ais qui n'ont pas �t� corrects � leur �gard en les abandonnant � leur sort". "Les autorit�s alg�riennes les ont m�me prot�g�s en les mettant � l'ombre apr�s l'ind�pendance pour leur propre s�curit�", a soutenu M.Malek. Quant aux crimes de guerre, M. Malek a sugg�r� la mise en place d'une commission sp�ciale pour "faire le proc�s de ceux qui se sont rendu coupables de crimes contre les Alg�riens". Il a cependant r�pliqu� que " c'est au peuple fran�ais lui-m�me d'exiger ce genre de proc�s contre leurs ressortissants. Quant � nous, notre grande victoire est d'avoir administr� � ces criminels de guerre une v�ritable le�on de lutte et de patriotisme qui a men� au recouvrement de notre ind�pendance nationale". "Nous n'avons pas � entrer dans ce genre d'affaires. Nous devons maintenant travailler pour le pays", a-t-il conclu.