Une visite inattendue a eu lieu ce jeudi à Oran avec pour motif superviser les préparatifs de l'élection présidentielle et le déroulement de la campagne. Une inspection menée conjointement par le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M. Tayeb Belaïz, accompagné du directeur général de la Sûreté nationale (DGSN), le général major Abdelghani Hamel, ainsi que le directeur général de la Protection civile, M. Mustapha Lahbiri. Amel Bentolba - Oran (Le Soir) - L'annonce de cette visite a été faite la veille en fin d'après-midi, ce qui a suscité des interrogations quant au but réel de cette inspection qui a lieu en pleine campagne électorale. Si du côté de certains membres du staff de campagne de Bouteflika, l'on avance l'improbable rumeur qu'il s'agit-là de préparer la venue de leur candidat, le président sortant dans la wilaya d'Oran pour y «animer un meeting», une intervention dit-on de 10 mn, d'autres voient en cela une simple mesure pour réitérer l'engagement de l'Etat quant à la neutralité de l'administration. Une neutralité décriée par la majorité des candidats à la présidentielle qui relèvent déjà plusieurs dépassements de l'administration et de la part du comité de campagne du président Bouteflika. A ceux-là, le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M. Tayeb Belaïz, dira : «Il n'y a aucun dépassement et jusqu'à présent, l'administration s'en tient à la neutralité et à la transparence, que ceux qui prétendent le contraire apportent les preuves.» Tout au long de sa visite d'inspection, M. Tayeb Belaïz a appelé plus d'une fois les Algériens à aller voter massivement, «leur assurant» que le peuple sera seul décideur et que sa voix sera souveraine, mais l'essentiel étant d'aller voter, n'a-t-il pas cesser de répéter. Une manière d'exprimer la crainte de l'Etat d'un taux d'abstention qui risque d'être important. M. le ministre a insisté sur le respect de l'issue du scrutin pour peu que les Algériens prennent part à ces élections qui dit-il, «sont libres de choisir qui ils veulent parmi les six cavaliers qui devront les convaincre de voter pour eux». Les droits de l'Homme sont pour le ministre Belaïz préservés en Algérie et quoi que puissent dire certaines organisations gouvernementales et non gouvernementales, l'Algérie est, dit-il, un pays respectueux des droits. Faisant allusion en cela aux dernières mesures liées à la garde à vue, où le prévenu a le droit d'appeler un avocat, donner un coup de fil… «Il y a préservation des droits de l'Homme, contrairement à ce que peuvent dire certaines organisations gouvernementales et non gouvernementales. On leur répond que la police algérienne préserve les lois de la République avec rigueur». Pour sa part, M. Hamel était bien silencieux et n'a presque pas pris la parole, laissant le soin au ministre d'Etat de commenter chacune des étapes de la visite de terrain. La seule réaction que la presse a pu lui soutirer, concerne sa position quant à un syndicat pour la police, sa réponse a été aussi brève que précise : «Les droits des policiers sont préservés», une manière de dire que le corps des policiers n'a pas besoin de syndicat pour le défendre.