De nos envoyés spéciaux, M. Bouchama, A. Andaloussi et S. Sid Une fois n'est pas coutume, le Onze de départ qu'affrontait l'Allemagne, hier à Porto Alegre, a fait l'objet d'ultimes spéculations. De rumeurs, même. La veille, au cours de sa conférence de presse, interrogé par Le Soir d'Algérie, le sélectionneur national Vahid Halilhodzic a laissé entendre que « peut-être bien de nouveaux changements vont être apportés sur l'équipe-type », sans en fournir les détails sur les postes à pourvoir. Coach Vahid à qui notre reporter faisait remarquer qu'il était le seul entraîneur dans ce Mondial à faire jouer 19 des 20 joueurs de champ (Cadamuro était le seul à ne pas entrer en jeu durant les trois premières rencontres du tour inaugural), expliquait, toutefois, que « j'ai un collectif, pas des vedettes » à l'instar d'autres formations présentes au Brésil. A une nuance près, le Bosnien a évité de dire que, trois ans après son intronisation à la barre technique des Verts, il n'a pas encore dégagé ce qu'on appelle le « noyau dur », celui à partir duquel une équipe, club ou sélection, se construit. Peut-être qu'abondance de biens ne nuit jamais, mais, techniquement parlant, disposer d'un groupe de base constitué de cinq/six éléments est essentiel pour mener à bien ses missions et atteindre, tout compte fait, ses objectifs. Et, hier, les Verts affichaient clairement leurs intentions de remettre l'ogre allemand à sa place, comme en 1982 à Gijón. Halliche (voir encadré) pensait bien noter, lors de la conférence d'avant-match, que « la comparaison n'a pas lieu d'être » et que la revanche chantée par les nostalgiques ne nourrit pas « notre génération qui a d'autres atouts à faire valoir ». Comme, par exemple, cette pléthore de bons joueurs sur le plan offensif, à défaut de défenseurs réellement compétitifs et capables, surtout, de surclasser les colosses attaquants de la formation de Joachim Löw. Le sélectionneur de la Mannschaft a bien fait remarquer, lors de son intervention face aux médias internationaux, que « ceux qui pensent déjà que nous sommes en quarts de finale sont dans le faux » alors que son capitaine, Philip Lahm, assurait « l'Algérie est une équipe difficile à jouer ». Cela dénotait, tout simplement, d'une peur légitime de gâcher son Mondial au moment où observateurs et experts s'accordent à mettre les Allemands comme principal obstacle dans l'optique d'une consécration du Brésil de Felipe Scolari. Cette peur allemande a-t-elle nourri les doutes de Halilhodzic de reprendre le même Onze qui avait vaincu la Corée du Sud et convaincu face à la Russie ? L'effet de fatigue mis à part, Halilhodzic savait que le match d'hier n'était pas semblable aux trois premiers disputés face à la Belgique, la Corée du Sud et la Russie. Avec un morphotype différent, un plus grand vécu dans le haut niveau et une meilleure maîtrise des aspects liés à la gestion d'un long tournoi, l'Allemagne fait peur. Surtout que son entraîneur rappelait que son team est au Brésil pour effectuer «un marathon, pas pour courir un 100 mètres.» Soit une course vers un quatrième sacre que les foules allemandes attendent depuis 24 ans et la consécration de Andréas Brehme, Lothar Mathaus et autre Jürgen Klinsmann au Mondial italien. Pas du tout le type d'adversaire à affronter dans la peau d'un challenger. L'effet de surprise n'étant plus de rigueur, Halilhodzic tentait de distiller, par petites doses, d'alertes reprises par les sites électroniques spécialisés, des informations avançant des changements en profondeur de son onze de départ. Presque autant que le nombre de joueurs remplacés à l'issue de la défaite face à la Belgique. Plusieurs raisons à ce réaménagement : la blessure de Medjani survenue la veille a chamboulé les plans de Halilhodzic. Ce dernier, par souci stratégique, est revenu à ses fondamentaux qui veulent que, devant un gros calibre comme l'Allemagne, l'aventure à ne pas tenter est d'aligner les petits gabarits, aussi virtuoses soient-ils. C'est pourquoi Brahimi et Djabou ont été envoyés sur le banc. Ceci au moment où Lacen a effectué sa première apparition en tant que titulaire, alors que Ghoulam, Mostefa, Taider et Soudani qui avaient disparu de la liste lors des matches face aux Coréens et aux Russes ont réintégré le groupe de base. Pour autant, la mise à l'écart de Bentaleb et Mesbah a paru comme énigmatique....