Les propos du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, tenus avant-hier à l'occasion de la cérémonie d'installation du nouveau wali d'Alger, ont soulevé plusieurs interrogations. Lors de son intervention, Tayeb Belaïz a dressé un constat peu reluisant du passage de Addou Mohamed Kebir à la tête de la Wilaya d'Alger. Abder Bettache - Alger (Le Soir) Le successeur de Daho Ould Kablia à la tête du département de l'intérieur n'a point mis en exergue les réalisations enregistrées durant les neuf années du règne de Addou Mohamed Kébir à la tête de la Wilaya d'Alger. Et dire, de l'avis d'un grand nombre d'observateurs, que «beaucoup de choses ont été enregistrées au niveau de la wilaya d'Alger, dont la réalisation de près de 60 000 logements ou encore les multiples opérations d'embellissement engagées dans plusieurs communes de la capitale». Stratégie de communication oblige, peut-être que le ministre de l'Intérieur a voulu mettre la «pression» aux élus locaux ou encore donner à son discours un ton électoraliste, à quelques mois des présidentielles d'avril prochain. Il n'en demeure que, lors de son intervention, Tayeb Belaïz a plaidé pour le «renforcement de la sécurité des citoyens, l'aménagement de l'environnement et la lutte contre la bureaucratie absurde». Une feuille de route qu'il a qualifiée «d'urgence» et dont le nouveau wali est appelé à mettre en exécution dans les plus brefs délais. «La priorité pour les Algérois consiste, aujourd'hui, en le renforcement de la sécurité qui, même si elle est assurée en grande partie, fait relativement défaut dans certains quartiers et places publiques de la capitale», avait précisé M. Belaïz. Dans ce contexte, il a souligné, impérative la prise en charge du dossier de l'aménagement urbain, précisant que «la capitale a bénéficié d'un programme spécial et d'une importante enveloppe financière, mais nous ne voyons rien sur le terrain», appelant à favoriser les investissements dans ce domaine. L'occasion était pour M. Belaïz d'évoquer le phénomène de la bureaucratie «qu'il convient d'éradiquer par tous les moyens», rappelant que le problème ne se posait pas au niveau des textes réglementaires, mais plutôt au niveau de leur application «inexistante sur le terrain», a-t-il souligné. Il a précisé, dans ce sens, que son département avait passé en revue l'ensemble des dossiers requis par les administrations ajoutant que «50% des documents requis pour la formation de ces dossiers ne sont pas prévus par les textes de loi, mais ont plutôt été introduits à la demande des responsables et à leur guise». Pour M. Belaïz, être à l'écoute des citoyens et leur permettre d'accéder à un service public de qualité «est un droit consacré par la Constitution» et «il est interdit de s'adonner à toute forme de marginalisation du citoyen». A cette occasion, le ministre d'Etat a invité les responsables locaux, dont les walis délégués et présidents d'Assemblées populaires communales (APC) à associer le citoyen à la prise de décisions le concernant, conformément au code communal qui souligne le droit du citoyen à assister aux délibérations des APC et des Assemblées de wilaya et à faire valoir ses objections concernant les décisions prises. «Le citoyen est en droit de déposer plainte auprès des tribunaux administratifs en cas de nécessité», a-t-il ajouté. Le discours prononcé avant-hier par le ministre de l'Intérieur est à décoder, tout en sachant que la nomination de Addou Mohamed Kébir à la tête de la Wilaya d'Alger en 2004 a eu lieu sur décision personnelle du Président Bouteflika. Ce lundi, Tayeb Belaïz dira que la nomination de M. Zoukh à la tête de la Wilaya d'Alger s'est faite sur décision du premier magistrat du pays.