La salle Ibn- Khaldoun a eu du mal � contenir toute la foule venue samedi dernier appr�cier les prestations de la nouvelle coqueluche de la chanson kabyle, Mohamed Allaoua. Ils �taient tous au rendez-vous, �tant donn� que l'�ge n'est pas un crit�re pour se distraire et d�compresser, la moyenne d'�ge peut osciller entre 0 et 99 ans, donc tout le monde est convi� � la f�te. Eh oui ! Qui peut r�sister ou du moins essayer de se retenir � des chansons comme : Ababa Chikh, Akhali ou encore Enand ala (Ils ont dit non). Un niet cat�gorique ? Non, juste pour chanter et dire les tabous qui continuent encore de frapper notre soci�t�. Sur sc�ne, Allaoua paraissait en bonne forme. "C'est le cinqui�me concert que j'anime durant ce mois de Ramadhan, le rythme est infernal mais je suis l� pour �a, je dois contribuer un tant soit peu au bonheur de mes fans", nous a-t-il confi� quelques minutes avant le d�but de la soir�e, avant d'ajouter : "En plus de mon propre style, je pense varier un peu plus mes chansons en y incluant d'autres genres musicaux." C�t� public, c'�tait la limite de l'exaltation. Surtout ne pas essayer de lui imposer les chansons non rythm�es. Ici, c'est l'unanimit� qui prime : "On est l� pour danser et oublier la fatigue d'une longue journ�e jalonn�e de peine et de lassitude." Ainsi, les 850 spectateurs qui se sont rendus � la salle Ibn-Khaldoun ont laiss� libre cours � leurs corps. C'est la seule et unique voie par laquelle on peut s'exprimer en pareille cironstance. La f�te est de mise, il faut tout faire pour sa r�ussite, car sa dur�e est limit�e, deux heures. N'emp�che les jeunes pr�sents ont bien su en tirer profit. Par ailleurs, y a lieu de signaler cette symbiose qui s'est vite install�e entre les deux parties. Le public ne s'est, en effet, pas fait prier pour reprendre les chansons de leur idole, des chansons qu'ils ont d'ailleurs apprises par cœur. En tout cas, ceci est le cas notamment de Enand ala que toute la salle a chant�e en chœur et sans faute et ce, avec l'accompagnement d'un orchestre moderne — comprenant notamment une batterie et des guitares �lectriques. L'artiste, qui avait suivi dans son enfance des cours de musique andalouse puis universelle � l'�cole El-Maoussilia d'Alger, a ensuite interpr�t� Arech elakabylie, une chanson sentimentale de style folklorique bas�e surtout sur l'acoustique. A un moment donn�, il s'arr�te et lance : "La chanson qui suit se veut un hommage � Matoub Loun�s." Loun�s, cette grande figure de la chanson kabyle, est d�sormais inscrite dans le registre des r�f�rences. Ekker athaqvaylith (L�ve-toi femme kabyle), c'est � travers cette chanson que Allaoua a rendu hommage � cette figure embl�matique et dont l'assassinat a laiss� la Kabylie comme orpheline. Il est � noter enfin que la soir�e entre dans le cadre du programme "Layali Ramadhan", initi� par l'�tablissement Arts et culture de la wilaya d'Alger.