Après plusieurs semaines passées à sonder l'opinion sur ce que pourrait susciter la prochaine élection présidentielle à Tizi-Ouzou, un noyau de fidèles parmi les fidèles de l'ex-candidat à la magistrature suprême de 2004 a pris sur lui la structuration d'un mouvement naissant pour sortir au grand jour, depuis hier, et lancer un appel solennel à l'ex-chef du gouvernement Ali Benflis, pour se porter candidat à l'élection d'avril prochain. Ils étaient plusieurs dizaines de personnes entre habitués des réunions politiques et de simples «néophytes» à se donner rendez-vous, hier, dans une salle des fêtes du centre-ville de Tizi-Ouzou. La rencontre, ils l'ont voulue sobre et, surtout, destinée à un seul et unique objectif, la lecture d'une lettre ouverte destinée à Ali Benflis. «Le bilan de l'Algérie indépendante est loin du rêve des concepteurs de l'épopée du 1er Novembre 1954», jugent d'emblée les rédacteurs du document où ils accusent ce qu'ils appellent «les forces du mal» de tout mettre en œuvre pour retarder le changement pacifique auquel aspirent les Algériens. «Aujourd'hui, l'heure est à la grande mobilisation de toutes les forces démocratiques qui croient en le génie des Algériennes et des Algériens à reprendre leur destin en main», arguent-ils. Et aux auteurs de la lettre de se demander «le peuple algérien ne mérite-t-il pas qu'on respecte sa volonté pour une fois, après avoir de tout temps accompli ses devoirs patriotiques ?». Ce groupe de citoyens de Tizi-Ouzou, qui a pris les contours d'un véritable mouvement de soutien, estime qu'il est temps que l'alternance au pouvoir soit consacrée comme mode de gouvernance, et que l'Algérie doit être dirigée par un président capable de répondre aux aspirations du peuple. A se fier à la conviction des présents au conclave d'hier, à Tizi-Ouzou, Ali Benflis est cet homme capable de répondre aux vœux des Algériens, qui le font entendre des quatre coins du pays depuis plusieurs semaines. «Nous voulons que vous incarniez la voix d'un peuple assoiffé de justice, de liberté et de démocratie», exigent presque les auteurs de cet appel qui, en fait, est le premier acte qui fait entrer Tizi-Ouzou dans la perspective de l'élection présidentielle de 2014.