Ceux qui se sont tournés vers le RND dans l'espoir qu'il leur indique, comme autrefois, la direction du vent, en sont restés frustrés. Indéniablement. Le parti d'Abdelkader Bensalah s'est bien gardé de mimer le FLN qui a fait tout un boucan autour d'un quatrième mandat pour Bouteflika. Sofiane Aït Iflis - Alger (Le Soir) Le RND ne s'est pas lâché même dans l'euphorie de son congrès réussi. Personne parmi les congressistes ne s'est trahi à appeler Bouteflika à briguer un quatrième mandat. C'est à croire qu'ils se sont passé le mot pour rester sur une attitude politique prudente. Tout au plus, il est évoqué un soutien au président de la République sortant au cas où il se représenterait. Ce qui ne vaut aucunement engagement, d'autant que la perspective d'un quatrième mandat d'affilée est elle-même confuse, voire quasiment incertaine. Du moins, la réserve dans laquelle le RND s'est illustré contrastait brutalement avec les envolées déchaînées d'un Amar Saâdani dont les suppliques feront assurément date. Et d'aucuns réalisent aujourd'hui que la position du parti n'est nullement liée à la fragilité organique induite par la démission d'Ahmed Ouyahia et la montée en puissance d'un courant dit de redressement. Confirmé dans sa fonction de secrétaire général, à l'occasion du dernier congrès du parti, Abdelkader Bensalah n'a en rien changé sa ligne de conduite. Il se retient toujours de faire de la contre-voix au patron du FLN qui se voit, du coup, bien contraint d'entonner sa sérénade en solitaire. Nul doute que Bensalah, deuxième homme de l'Etat, est au même, sinon à un meilleur niveau d'information que Saâdani, s'agissant notamment des scenarii que le système aura envisagés pour l'élection d'avril prochain. Il va sans dire que la reconduction de Bouteflika dans ses fonctions en était, jusqu'à avril dernier, l'option fondamentale. Mais depuis son AVC et sa convalescence durable ont tout chamboulé, de fond en comble. Même si le clan présidentiel a maintenu de suggérer, via Saâdani notamment, que la reconduction de Bouteflika était encore une option valable. Cependant, au clan, il manquait de gages pour persuader les courtisans qui n'étaient pas forcément dans le même rôle que Saâdani. Parmi ces derniers, Abdelkader Bensalah qui a observé la position la moins engageante qui soit. A raison, peut-être, puisque la candidature de Bouteflika est de plus en plus improbable. Aussi Bensalah et le RND auront moins de peine que Saâdani et le FLN à se déterminer par rapport au prochain scrutin présidentiel. Ce que traduit d'ailleurs une toute récente déclaration de Seddik Chihab qui n'a pas exclu l'éventualité d'une candidature partisane au cas où Bouteflika venait à déclarer forfait. Il s'est même permis de citer Ahmed Ouyahia comme potentiel candidat. Autrement compris, le RND ne s'alignera pas derrière n'importe quelle autre candidature que le système aura retenu comme substitut à celle de Bouteflika. Y compris celle de l'actuel Premier ministre Abdelmalek Sellal que d'aucuns avancent comme tangible.