Le FFS plaide pour une «véritable transition démocratique» en Algérie. C'est à cette conclusion que les participants à la journée d'étude sur les transitions organisée par ce parti sont parvenus après plusieurs heures de débat. Abder Bettache — Alger (Le Soir) M. Mohand Amokrane Cherifi a indiqué que «tout est possible, dès lors qu'il existe une volonté politique de considérer l'intérêt national avant les intérêts particuliers». Pour le FFS, «le changement n'est possible que si les tenants du système et ceux qui s'y opposent trouvent un intérêt à ce changement. Si tous ne sont pas convaincus qu'il y a une montée des périls et que le statu quo est suicidaire pour tous, alors rien ne bougera et l'on ira droit à la catastrophe avec des scénarios à terme imprévisibles et violents». Et d'ajouter : «Le système et les forces représentatives en dehors du système doivent admettre que le changement de système ne peut pas se faire par une seule des parties, sans ou contre l'autre partie, mais ensemble.» Selon les conclusions de cette étude, «la transition doit être conduite selon une feuille de route politique, économique, sociale et culturelle dont les grandes lignes (le contenu et le calendrier) seront convenues entre les parties prenantes de la transition». Plus explicite, le FFS considère que pour le cas de l'Algérie, «l'ouverture politique post-évènements d'Octobre 88 a échoué. Le pays n'est pas entré dans un processus de transition véritable». «La nécessité d'une transition démocratique se fait chaque jour plus urgente. Chaque occasion ratée ajoute à la complexité de la situation. Le statu quo est le contraire de l'unité et de la cohésion sociale, le contraire de la stabilité et de la sécurité du pays. L'importance d'un consensus national est une étape cruciale pour ouvrir la voie à une transition démocratique et à un Etat de droit. Seul l'Etat de droit constitue un garant fiable de la sécurité des protagonistes.» Lors de son intervention à l'ouverture de cette journée d'étude, le premier secrétaire national du FFS, M. Ahmed Betatatache, a indiqué que la prochaine élection sera «fermée». Selon lui, «tous les indicateurs montrent que le prochain rendez-vous sera fermé». «Il serait absurde de croire que l'ouverture du champ politique peut se faire en trois mois pour parvenir à un scrutin pluraliste, libre et intègre», a-t-il dit. Ahmed Bettatache s'est prononcé pour une transition démocratique qui tienne compte des «données relatives à l'Algérie». «Le monde et la région connaissent, aujourd'hui, une dynamique qui vise à changer les régimes. Ces régimes ne peuvent y résister vu leur incapacité à faire face à la volonté des peuples qui désirent vivre en toute liberté. Deux options s'offrent à ces régimes : fuir en avant et rentrer dans une spirale d'instabilité et de violence comme ce fut le cas pour les régimes arabes, ou amorcer un processus de transition démocratique garantissant le transfert du pouvoir à des institutions élues à la faveur d'un scrutin pluraliste et libre», a-t-il conclu.