De nos envoyés spéciaux, Tarek Hafid et Samir Sid En ces derniers jours de campagne électorale, Ali Benflis met l'accent sur la nécessité d'aller vers un nouveau mode de gouvernance. Hier après-midi, dans un discours prononcé à Annaba, il a annoncé son rejet des nominations par décret non publiables, une spécialité du Président Abdelaziz Bouteflika. «Le peuple veut le changement !» La phrase prononcée par Ali Benflis, hier après-midi, au Théatre régional d'Annaba provoque une longue ovation. «Surveillez vos urnes et vous verrez qu'ils seront perdants. Pour ma part, je n'accepterai que les voix que le peuple m'aura attribuées. Je fais de la politique hallal, je l'ai d'ailleurs dit au président du Conseil constitutionnel lorsque j'ai déposé mon dossier de candidature». Benflis développera une nouvelle fois certains axes de son projet de renouveau national, notamment dans les aspects liés à la bonne gouvernance. Ainsi, une fois élu, il s'est engagé à ne pas signer de décrets non publiables. «Si le peuple m'accorde sa confiance, je m'engage à ne faire aucune nomination à un poste de responsabilité par décret non publiable. Je n'aurai pas recours à cette pratique pour nommer mes frères, mes sœurs, les membres de ma famille et mes amis», a-t-il insisté. Le candidat s'est, une nouvelle fois, voulu rassurant en démentant les rumeurs sur d'éventuelles «représailles» qu'il ferait subir à ses adversaires lorsqu'il accédera à la magistrature suprême. «Ils doutent et paniquent. Maintenant ils lancent des rumeurs selon lesquelles je me vengerai de tous ceux qui sont contre moi. Ne les croyez pas, c'est totalement faux. La vengeance est l'arme des faibles. Je suis contre tous types de représailles car j'ai moi-même subi ces pratiques». A partir de Annaba, Benflis a choisi d'aborder la question de l'édification de l'Union du Maghreb arabe. Dans le fond, il reste attaché aux principes de la politique étrangère de l'Etat algérien, notamment en matière de relations avec le Maroc. «Il est nécessaire d'ouvrir nos frontières communes avec le Maroc. Mais cela se réalisera après le règlement de tous les dossiers bilatéraux», a-t-il noté. Pour Ali Benflis, l'édification de l'Union du Maghreb arabe ne saurait se concrétiser sans le règlement de la question du Sahara Occidental dans le cadre «de la légalité internationale». Le candidat a cependant annoncé sa volonté d'instituer «une carte et un passeport communs» à tous les pays du Maghreb. Durant la matinée, Benflis était à Skikda «berceau de 20 Août 1955» où il a animé un meeting à la salle Aïssat-Idir. Aujourd'hui, le candidat poursuivra sa campagne par des meetings à Béjaïa, Jijel et Constantine.