Des familles mozabites désertent la ville de Ghardaïa par peur d'éventuels dépassements le jour du scrutin, selon des sources locales. Mehdi Mehenni - Alger (Le Soir) Alors que Ghardaïa offre l'image d'une ville fantôme depuis quelques jours, en raison des commerces fermés et des ruelles désertées par la population, des sources locales affirment que des familles entières ont quitté hier la valée du M'zab pour prendre refuge à Tiaret et à Alger, où une forte communauté mozabite est installée. «Le jour du scrutin fait vraiment peur à Ghardaïa et beaucoup de citoyens craignent que la ville ne renoue avec les violences. Des familles entières ont délaissé leurs maisons pour aller passer cette période sensible chez leurs proches dans différentes régions du pays, notamment à Tiaret et à Alger», soulignent les mêmes sources. En effet, après l'assassinat de deux jeunes Mozabites à Berriane et Ghardaïa, vendredi et samedi passés, un climat de paranoïa s'est emparé de la région et la plupart des habitants craignent que la situation ne dégénère encore une fois. «Nous avons l'ultime conviction que ce qui se passe chez nous est intimement lié aux élections présidentielles en cours et que s'il y a des affrontements le jour du vote, ça va aller vers le chaos», s'inquiètent nos sources qui n'excluent pas le départ définitif de certaines familles qui possèdent des biens en dehors de la valée du M'zab. Elles affirment même que quelques commerçants mozabites notables procèdent d'ores et déjà à l'achat de biens dans la région d'Alger pour carrément s'y installer. «Si ça continue ainsi, les agitateurs et les manipulateurs qui sont derrière cette crise intercommunautaire finiront par éparpiller la communauté mozabite et vider la valée du M'zab de ses enfants véritables», concluent amèrement nos sources locales.