Le Front des forces socialistes, qui entend concentrer ses efforts sur la reconstruction d'un consensus national, a rejeté l'offre faite par Abdelmalek Sellal de rejoindre le prochain gouvernement avec deux postes ministériels. Mehdi Mehenni - Alger (Le Soir) Selon le secrétaire national à la communication au FFS, Youcef Aouchiche, l'instance dirigeante du parti a été contactée par le Premier ministre Abdelmalek Sellal, en vue de rejoindre son prochain gouvernement. «Une offre de deux postes ministériels nous a été faite, pour appliquer le programme du président. La Direction nationale du FFS a décliné cette proposition au motif que notre priorité est la reconstruction d'un consensus national et l'organisation d'une conférence nationale de consensus et que le FFS n'envisage pas d'entrer dans un gouvernement avant l'aboutissement de ce projet, qui vise à élaborer avec l'opposition politique, la société et le pouvoir un programme consensuel de sortie de crise», a-t-il affirmé. De son côté, Ali Laskri, membre de l'instance présidentielle du FFS, qui s'exprimait, hier, lors d'une session ordinaire du parti, à Alger, a justifié ce choix : «L'ouverture politique post-événement d'octobre 1988 a échoué. Le pays n'est pas entré dans un processus de transition véritable. La nécessité d'une transition démocratique se fait chaque jour plus urgente». C'est pour cette raison qu'il estime que «chaque occasion ratée ajoute à la complexité de la situation. Le statu quo est le contraire de l'unité et de la cohésion sociale, le contraire de la stabilité et de la sécurité du pays». Toutefois, Ali Laskri, ne perd pas espoir et certifie : «Tout est possible dès lors qu'il existe une volonté politique de considérer l'intérêt national avant les intérêts particuliers.» Et pour se faire, une seule solution se profile à ses yeux : «Le changement n'est possible que si les tenants du système et ceux qui s'y opposent trouvent un intérêt à ce changement. Si tous ne sont pas convaincus qu'il y a une montée des périls et que le statu quo est suicidaire pour tous, alors rien ne bougera et l'on va droit à la catastrophe avec des scénarios à terme imprévisibles et violents.»