Lors de la présentation de son livre «Mémoires d'une combattante de l'ALN, Zone autonome d'Alger», Zohra Drif-Bitat a assuré hier qu'elle voulait à travers l'ouvrage donner la véritable image de la colonisation et reproduire les horreurs vécues par le peuple algérien lors de la guerre de Libération. F.-Zohra B. - Alger (Le Soir) Pour Zohra Drif-Bitat, qui intervenait hier lors du forum, choisir d'écrire ses mémoires est une façon de transmettre aux générations les réalités vécues par le peuple algérien lors des sept années de la guerre de Libération. «Nous sommes comptables devant les chouhada et on s'est engagés devant eux à libérer leur pays. Aujourd'hui, je dis que nous avons fait ce qui était en notre pouvoir et nous laissons le pays aux mains des générations d'après l'indépendance», a déclaré Zohra Drif-Bitat. Elle dira aussi avoir remarqué que la nouvelle génération ne connaissait pas la véritable image de la colonisation. «Je voulais reproduire le poids de la souffrance de notre peuple pendant la guerre de Libération. Faire connaître la réalité de cette période. La France était la quatrième force à l'époque. Il s'agit pour moi aussi de faire connaître ma vie à l'époque, au milieu du peuple, moi issue des HautsPlateaux», explique Zohra Drif. S'agissant de la commémoration du 5 Juillet, fête de l'indépendance, la moudjahida dira qu'il s'agissait d'un rêve impossible qui s'est réalisé. Elle évoquera ainsi les manifestations de joie lors de la journée du 5 Juillet 1962, assurant que ces souvenirs elle les revit encore en son for intérieur. «Nous voyons actuellement notre rêve se réaliser et l'Algérie être construite après l'indépendance. L'Etat algérien a vu le jour. Notre génération qui a combattu a vu le chemin parcouru. Nous devons toutefois évaluer cette période», a précisé Zohra Drif notant que sa génération considère que la distance parcourue est une avancée. «Nous avons vécu le pire pendant la guerre de Libération pour arriver jusqu'à l'indépendance. Les colonisateurs ont brûlé, torturé, même les végétaux et les animaux n'ont pas échappé à la destruction. A l'indépendance le peuple n'avait ni expérience ni formation et seule une minorité sortait du lot. En 52 ans, nous avons toutefois avancé», a déclaré Zohra Drif, évoquant toutefois des lacunes.