Le ministre des Affaires étrangères a proposé, jeudi, qu'Alger accueille le 16 juillet une nouvelle phase du dialogue inclusif intermalien. Cette reprise des négociations interviendra le jour de la signature d'un accord militaire entre Paris et Bamako. Les négociations entre le gouvernement malien et les organisations rebelles de l'Azawad devraient reprendre le 16 juillet. L'annonce a été faite, mercredi, par Ramtane Lamamra. «Nous proposons de lancer la phase initiale du dialogue inclusif intermalien le 16 juillet à Alger en présence des ministres de pays de la région», a annoncé le ministre des Affaires étrangères en marge d'une rencontre à Ouagadougou avec le président burkinabé, Blaise Compaoré. Le Burkina Faso et l'Algérie sont les pays de la sous-région du Sahel les plus impliqués dans la résolution de la crise malienne. «La stabilité et la sécurité du Mali sont indissociables de celles de nos deux pays», a déclaré à ce titre le ministre algérien. Ramtane Lamamra s'est ensuite rendu à Accra afin de participer, en qualité d'invité, aux travaux de la 45e session ordinaire du sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao). Dans son intervention, il sera encore question de la situation au Mali. «L'Algérie a conduit des efforts soutenus, persévérants et méritoires en vue du lancement du dialogue intermalien inclusif. Il n'y a dans l'esprit de tout un chacun ici aucune contradiction entre les efforts déployés par la Cedeao, à travers son médiateur le président burkinabé, Blaise Compaoré, et les efforts du Président malien Ibrahim Boubacar Keita qui a demandé personnellement au Président Abdelaziz Bouteflika, le soutien de l'Algérie le 18 juin dernier», a souligné Lamamra. Sur initiative d'Alger, une nouvelle phase du règlement du conflit entre le gouvernement malien et les organisations rebelles de l'Azawad débutera donc le 16 juillet. Il s'agira en outre de négocier une feuille de route et certaines mesures de confiance. Chaque partie aura à élaborer et présenter une série de propositions afin de préparer la phase 2. Cette phase s'annonce capitale puisque les négociations porteront alors sur le fond du problème : le statut politique et juridique de l'Azawad avec l'instauration ou non d'une autonomie pour cette région. Mais voilà, au moment où Alger tente de trouver des solutions pour la résolution de cette crise, Bamako et Paris s'apprêtent à signer un accord de coopération militaire. Une signature prévue le 16 mai. Cet accord permettra d'officialiser la présence de l'armée française sur le sol malien. Aussi évoque-t-on avec insistance l'installation d'une base militaire française au Nord-Mali, dans la région de Tessalit. Les forces françaises seraient à quelques kilomètres seulement du territoire algérien. Il n'est pas certain qu'Alger accepte avec facilité une telle option.