Dès qu'on entame le début du mois d'août, c'est l'espoir d'apparitions du thon rouge au large des côtes mostaganémoises. Une attente pour ces dizaines de pêcheurs occasionnels qui, après avoir patiemment accroché des sardines sur chacun des gros hameçons qui ponctuent leurs cannes ou leurs fils de pêche tentent de capturer de gros spécimens de thon. Ce n'est que dans la deuxième semaine du mois d'août que le thon a montré le bout de ses nageoires sur la côte. La saison a donc bien commencé pour cette pêche, surtout que les artisans-pêcheurs et autres pêcheurs avec des moyens dérisoires, sur de petites embarcations, occupent tous les secteurs qui vont de la baie d'Arzew jusqu'à El Bahara dans la daïra de Achaâcha, pour pêcher ce poisson qui peut rapporter gros, car son poids peut atteindre jusqu'à 600 kg, voire plus. En fait, en ces journées propices, les pêcheurs suivent la migration des thonines en direction de la mer Méditerranée. Originaire de l'Atlantique, ce poisson se nourrit actuellement d'alevins présents en force dans le golfe d'Arzew. Ils sont plusieurs à pratiquer cette pêche, sans compter bien sûr les marins sur les chalutiers, qui partent à l'assaut de cette chair très appréciée. On trouve le thon plutôt au large, mais aussi près de la côte. C'est un poisson qui vit en banc, son arrivée est donc généralement massive. Ammi Mohamed, un octogénaire qui n'effectue plus de sorties en mer, nous dira que «pour pêcher le thon, il faut sortir au milieu de la nuit et jeter l'ancre au milieu des galions et au moment où les équipages procèdent aux manœuvres pour retirer les filets. La suite n'est qu'un jeu d'enfants, les pêcheurs les piègent avec de gros hameçons spéciaux et, comme appât, de grosses sardines ; une technique qui reste très courante». Un autre vieux pêcheur nous raconta qu'au vu de l'abondance d'alevins dans la région, il est possible que les thonidés et l'albacore seront encore disponibles au-delà de ce mois d'août. Voilà une embellie qui fera beaucoup de bien, surtout aux pêcheurs occasionnels pour joindre les deux bouts. Cette année, le kilo de thon est écoulé comme des fruits de saison, un peu partout, sur les ronds-points, plages, places et axes principaux sans compter la poissonnerie au prix de 700/ 800 DA/kg. Une belle pièce de thon reviendrait donc à plus de 50 millions de centimes nets, au grand bonheur de son pêcheur.