L'Union nationale des agronomes a tiré hier la sonnette d'alarme concernant la filière agricole, dominée depuis des années par l'informel. Ils dénoncent aussi le fait que la charte sanitaire ne soit pas respectée par les éleveurs. F.-Zohra B. - Alger (Le Soir) la filière avicole a été passée au peigne fin ce jeudi par Yahia Zane, président de l'Union nationale des agronomes et Laâla Boukhalfa, commissaire du Salon Zootechxpo. Cette manifestation se tiendra du 14 au 16 décembre à Sidi-Bel-Abbès et sera axée sur la filière avicole et ses perspectives. Ainsi, et selon les intervenants et invités du forum de DK News, l'Onab et les éleveurs réguliers ne représentent que 30% de la filière, explique Laala Boukhalfa, pour 70% d'informel. Selon le spécialiste, cette situation représente un danger pour la santé du citoyen et provoque des dysfonctionnements du marché et la hausse des prix. «L'informel envahit le marché et les éleveurs dûment agréés abandonnent l'activité», soulignent les intervenants. Ils évoqueront aussi la question de la TVA à hauteur de 7% sur le maïs, mais qui est rehaussée à hauteur de 17% après broyage et fabrication de farine. «Cette taxe est particulièrement élevée pour les éleveurs et il faudrait la revoir», revendiquent les intervenants. Ils évoqueront aussi les fluctuations des prix de la viande blanche, pourtant fortement consommée par les plus démunis. Ces derniers, rappellent-ils, choisissent de se rabattre sur ce produit, évitant les viandes rouges dont les prix sont constamment en hausse et hors de portée des petites bourses. Les spécialistes attireront aussi l'attention sur les risques encourus par la filière avicole et citeront l'introduction des bovins de Tunisie atteints par la fièvre aphteuse. Ils diront ainsi que le risque est également présent concernant l'avicole, en l'absence de contrôle sévère. L'élevage informel est aussi menacé par des risques sanitaires au vu de l'utilisation de médicaments illégaux pour traiter la volaille, dénoncent les invités du quotidien DK News. Selon Yahia Zane, la sécurité alimentaire étant la deuxième préoccupation de la santé publique, les autorités devraient donc se pencher «sur une réelle prise en charge et contrôle de la filière». Concernant le deuxième salon de la Zootechnie, il s'agit de journées scientifiques organisées par Licorne Communication. Le Salon professionnel réunira, selon ses organisateurs, les opérateurs du secteur et acteurs des filières animales. Des conférences-débats sont aussi au programme concernant notamment le diagnostic de la filière avicole, la problématique de l'alimentation, les défis sanitaires et l'industrialisation de la filière. En marge du salon se tiendra l'assemblée générale de la société scientifique de Zootechnie, sous l'égide de l'Union nationale des agronomes.