Les Tunisiens en attente de la formation du nouveau gouvernement après la victoire du mouvement Nidaa Tounès aux dernières législatives s'interrogent sur la future composante de cet exécutif et si ce dernier intégrera le mouvement Ennahdha ou optera pour une alliance avec les partis laïques uniquement. De l'avis des analystes, le mouvement Nidaa Tounès devra former un gouvernement d'union nationale, selon le vœu de plusieurs partis politiques, en associant le mouvement Ennahdha pour garantir la «stabilité». Le président du mouvement Ennahdha Rached El Ghannouchi avait affirmé dans des déclarations que son mouvement était «ouvert à toutes les options». Certains observateurs estiment qu'exclure le mouvement Ennahdha du nouvel exécutif «pourrait compromettre les politiques d'entente et entraîner une crise» qui, selon eux, creusera davantage le fossé entre les partis laïques et islamistes et poussera les groupes islamistes extrémistes à la violence. La politique d'entente adoptée par les Tunisiens l'année dernière a mis fin à une «crise politique» et conduit à l'adoption de la nouvelle Cconstitution, largement approuvée par l'opinion publique nationale. Si Ennahdha est écarté, les options du chef de Nidaa Tounès, Béji Caïd Essebsi seront réduites d'autant que son alliance avec les petits partis laïques pour la formation de son gouvernent ne sera pas des plus aisées. Les visions de Nidaa Tounès concernant les prochaines réformes économiques ne rejoignent pas les orientations du front populaire radical, B. Essebsi se trouvant dans la contrainte de se rabattre sur le mouvement Ennahdha pour la formation d'une alliance politique. «Nous avons pris que Nidaa Tounès, même s'il a la majorité absolue, ne gouvernera pas seul. Il faut gouverner avec les autres, dans l'intérêt de Nidaa Tounès et du pays», avait déclaré M. Caïd Essebsi avant la victoire de son mouvement aux législatives.