Avec les multiplications des cas de suicide, le professeur Ziri Abbas, directeur du CHU de Tizi-Ouzou et chef de service psychiatrie, a expliqué hier qu'il s'agissait d'un problème de santé publique. Pour le spécialiste, la prévention contre ce fléau de plus en plus inquiétant doit être collective. F.-Zohra B. - Alger (Le Soir) - Intervenant, hier, dans le cadre du forum du quotidien DK News, le professeur Ziri a déclaré que la prise en charge du phénomène des suicides doit être pluridisciplinaire. Il évoquera la prévention qui, selon lui, doit être collective. Il s'agit, note le professeur d'une population de personnes en situation de souffrance qui décident de passer à l'acte et de mettre fin à leur vie. Il évoquera ainsi «un acte tragique et aussi dramatique pour la famille et l'entourage du sujet suicidaire». Pour ce qui est du volet médical, il s'agit d'arriver, selon l'intervenant, au diagnostic et au traitement. Le plus important, selon lui, étant une prévention et une stratégie qui doivent être développées par les pouvoirs publics. Ainsi, la famille et tout l'entourage des personnes à risques doivent être alertés par les signes avant-coureurs, explique le professeur. Il s'agit notamment de l'angoisse, de l'instabilité de l'humeur qui sont des signes qui doivent être pris au sérieux par l'entourage. Ce dernier doit pousser la personne fragile à consulter un spécialiste. Il ajoutera aussi que la personne qui aura tendance à être un candidat au suicide a aussi une addiction aux drogues et à l'alcool. Ainsi et selon les statistiques hospitalières citées par le professeur Ziri, de 1994 à 2013 il y a eu en Algérie 4 571 suicides. Ceci alors que 14 wilayas du nord du pays ont comptabilisé 1 263 cas entre 1996 et 2003. Il y a eu aussi entre 2003 et 2006 à Oran 184 suicides et à Batna, de 2009 à 2011, 123 cas de suicide. Ceci alors que le centre de médecine légale de Bab-El-Oued a déclaré 259 suicides entre 2007 et 2012. Pour ce qui est de la wilaya de Tizi-Ouzou et pour l'année 2014, il y a eu jusqu'au mois d'octobre 58 cas de suicide, pour 82 en 2013 et 69 en 2011 comme en 2012. Dans cette wilaya, la prévalence du suicide est de 6% pour 100 000 habitants. Ceci alors que les classes d'âge qui passent à l'acte sont des hommes âgés de 30 à 40 ans et des femmes entre 20 et 30 ans. Le moyen de suicide qui vient en tête est la pendaison au domicile ou à proximité, explique le professeur.