Trois médecins spécialistes ont été suspendus de leurs fonctions dans la wilaya de Mascara pour «infraction au système de travail.» Pour sa part, le docteur Réda Bekkat, président de l'Ordre des médecins, a condamné les actes de deux médecins parmi les trois, évoquant «une corruption active quand il s'agit de faire payer un acte médical, au niveau du secteur public.» F.-Zohra B. - Alger (Le Soir) Ainsi le secteur de la santé dans la wilaya de Mascara a été secoué par le scandale de trois médecins spécialistes qui ont été purement et simplement suspendus de leurs fonctions pour «avoir commis des actes contraires à la législation en vigueur». C'est suite à des plaintes qu'une enquête a été déclenchée révélant que deux des médecins prenaient en charge au niveau de structures publiques, des malades soignés dans des cliniques privées, et ce, en contrepartie d'un paiement. Ceci, alors que la troisième spécialiste qui a été sanctionnée aurait refusé de mettre en service le scanner de l'hôpital. Les trois médecins, deux chirurgiens et une radiologue, exercent dans les hôpitaux de Tighennif et de Mohammadia. «Quand on est fonctionnaire et de surcroît médecin, cela relève de la corruption active que d'accepter de l'argent en contrepartie d'un acte médical», a déclaré, pour sa part, le docteur Bekkat. Interrogé sur le cas des deux chirurgiens, il précisera qu'il y a une confusion entre les secteurs privé et et public et ce, à la faveur de la loi sur le temps complémentaire. Le spécialiste dira que la loi en question est transgressée «dans la mesure où les chirurgiens notamment, travaillent dans le privé, sans respect des horaires». Pour ce qui est du cas de la radiologue, le président de l'Ordre des médecins dira qu'il s'agit plutôt de connaître les raisons qui ont amené la praticienne à refuser de faire fonctionner l'appareil. Il évoquera ainsi le manque de formation de certains spécialistes. Pour le docteur Bekkat, il est nécessaire de réunir les intervenants du secteur dans le cadre d'assises nationales et de présenter les problèmes par les chiffres et les statistiques. «Il est nécessaire de restituer les responsabilités», précisera l'intervenant.