Niet à l'ouverture du ciel aérien à la concurrence. C'est ce que le ministre des Transports, Amar Ghoul, assure de nouveau, s'opposant aux desiderata de nombre d'opérateurs privés dont le P-dg du groupe Etrhb et candidat unique à la présidence du Forum des chefs d'entreprises, Ali Haddad. Chérif Bennaceur - Alger (Le Soir) La libéralisation du transport aérien n'est pas à l'ordre du jour, réaffirme le ministre des Transports, Amar Ghoul. «l'ouverture de l'espace aérien à la concurrence, à l'heure actuelle, ne se pose pas», assure Amar Ghoul dans un entretien accordé au quotidien arabophone Echourouk et publié hier. Répondant à «certains qui demandent à l'Algérie d'ouvrir le ciel», le ministre des Transports estime que cette option ne confortera que «l'intérêt des compagnies étrangères». Selon Amar Ghoul, l'Algérie «ne gagnera rien mais perdra beaucoup», dans la mesure où les compagnies nationales (Air Algérie et Tassili Airlines) ne sont pas capables d'affronter la concurrence, dans un ciel ouvert. Certes, «l'ouverture du ciel est impérative, mais pas aujourd'hui», déclare le ministre des Transports qui estime «nécessaire de bien étudier la question et de voir ce qui répond aux intérêts» du pays. Et cela même si Amar Ghoul laisse entendre la création d'une compagnie low cost. Une opposition à la libéralisation du transport aérien récurrente dans le discours gouvernemental, réfractaire à la réédition de l'expérience Khalifa Airways, et qu'il justifie par l'argument imparable de l'intérêt national. Néanmoins, la position gouvernementale diverge d'avec celles de nombreux opérateurs économiques notamment privés. Or, l'ouverture du ciel aux opérateurs privés, le P-dg du groupe Etrhb, Ali Haddad qui est candidat, au demeurant unique, à la présidence du Forum des Chefs d'entreprises (FCE) la considère opportune. Une option que le FCE devra s'engager à concrétiser, assurait récemment Ali Haddad lors d'une halte de campagne à Constantine. Notons que cet intérêt du patron de l'ETRHB pour le transport aérien ne date pas d'aujourd'hui, dans la mesure où il projetait voilà plusieurs années de lancer une compagnie aérienne. Ce faisant, le futur dirigeant du FCE, réputé proche du cercle présidentiel, s'oppose au ministre des Transports, réputé également proche de ce même cercle. Tenant des discours diamétralement opposés, Amar Ghoul et Ali Haddad parviendront-ils à converger, dans l'«intérêt» national ? Autre engagement que le candidat à la présidence du FCE avance lors de sa campagne, l'ouverture du secteur de l'énergie aux privés. Certes, un secteur déjà ouvert à la participation du privé, notamment dans la distribution de carburants. Toutefois, Ali Haddad dont le groupe opère déjà dans le bitume et qui a été naguère préqualifié par l'Agence nationale de valorisation des ressources en hydrocarbures (Alnaft) affiche son intérêt pour une grande présence du privé algérien dans l'amont et l'aval pétrolier, une participation davantage conséquente dans les projets nationaux. Un intérêt que le patron de l'Etrhb aurait œuvré à concrétiser en exerçant même des pressions sur le management énergétique national, voire en provoquant de facto le limogeage de l'ancien P-dg du groupe Sonatrach, Abdelhamid Zerguine. De telles supputations ont été ainsi formulées par plusieurs parties et notamment par la secrétaire générale du Parti des Travailleurs, Louisa Hanoune. Notons que le candidat Haddad, cité par le journal életronique Tout sur l'Algérie, évoquait le projet déjà maturé d'une usine à Oran pour la fabrication de canalisations pour l'eau et les hydrocarbures. Toutefois, un intérêt pour le secteur énergétique que les pouvoirs publics semblent tolérer dans le cas de cet important entrepreneur mais qu'ils n'ont pas encouragé quand il émanait d'un autre grand opérateur économique, Ie patron du groupe Cevital, Issad Rebrab pour ne pas le citer. Promoteur depuis nombre d'années de plusieurs projets dans l'aval notamment, le président de Cevital peine à en concrétiser la plupart.