Des troupes d'Algérie, de Grèce, du Burkina Faso et de Chine se sont produites au Théâtre national Mahieddine- Bachtarzi (TNA), dans le cadre du 6e Festival culturel international de danse contemporaine (FCIDC) placé sous le signe du rapprochement et de l'amitié entre les peuples. D'abord, la formation algérienne, «Duo nuance» qui a ouvert la soirée avec L'ombre et la réalité, une chorégraphie d'un quart d'heure conçue et rendue par Hennani Aïssa et Salhi Nadjib dans les étirements d'un dialogue entre une triste réalité face à ses propres travers, soutenu par une musique au ton mélancolique, composée par le duo. La Grèce, avec «Prosxima Dance Compagny» a présenté A Solo for an harp, a woman and a deer, une chorégraphie de Maria Koliopoulou qui s'investit depuis un moment dans des recherches pour mieux connaître le corps, porteur d'un message vivant. Dans un voyage à travers les personnages féminins de la mythologie grecque et la manière dont se révèle le corps en chacun d'eux, la ballerine en solo, brillante de talent et de finesse, a réussi une demi-heure durant une belle prestation. Le Burkina Faso, présent au festival avec la troupe «Yam-Ka-Ni» (qui signifie dans la langue nationale «Moore», «La sagesse est partout») est entré en compétition avec Macardey, un spectacle dédié à l'enfance abandonnée, «errant dans les rues sans foyer ni ressources». Deux danseurs, deux musiciens et une ballerine, Sali Sanou ont plaidé la cause des enfants par le mouvement et le geste, mettant à nu la cruauté des sociétés en Afrique en particulier. «Il n'y a pas plus grand mal qu'on puisse faire à un enfant que de le priver de ses droits» a déclaré Sali Sanou. Le ballet «Dream Team» de Tizi Ouzou a ensuite présenté Qu'il pleuve, une chorégraphie autour du thème de la pluie réunissant quatre jeunes ballerines qui se sont surpassées dans la grâce du mouvement et la finesse du geste. Sur un fond musical rythmé, Sara, Rima, Yasmine et Lamia, utilisant le parapluie comme accessoire, ont tenté, durant un quart d'heure, d'expliquer l'influence de la pluie sur l'humeur de l'individu, dans une chorégraphie pleine, aux figures variées. La troupe «Dance College of Changhaï Theatre Academy» de Chine, dernière à se présenter devant le public de l'espace Mustapha-Kateb du TNA, a proposé un spectacle où la précision du geste a densifié la profondeur du message. Autour de l'amour, de la noblesse des sentiments et de l'exemplarité, trois ballerines et autant de danseurs, soutenus par trois musiciennes et un soliste, aux instruments traditionnels, ont présenté une belle fresque aux couleurs et aux parfums de la Chine. Dans une prestation de haute facture, l'approche de l'homme, faisant la cour à la femme qui se laisse difficilement aborder, préférant s'abandonner au jeu de séduction, est rendu dans des mouvements intenses et une gestuelle exécutée à la perfection. Loin des corps en tourments en quête de liberté, la troupe chinoise a fait du désir et du bien-être une source de motivation à des corps épanouis et offert à l'assistance un beau spectacle visuel plein, aux couleurs et aux lumières vives. Le public, intéressé et de plus en plus nombreux, a longtemps applaudi les artistes, déplorant le manque de programmation de ces spectacles dans les grandes villes du pays ainsi que dans les universités. «Pour l'épanouissement de notre société et le bien-être de nos enfants, il est plus qu'important d'arriver à programmer ces prestations à l'échelle locale, dans les wilayas, qu'attendent les directeurs de la culture pour ce faire ?» s'est interrogée une femme de l'intérieur du pays, de passage à Alger. Le 6e Festival culturel international dedanse contemporaine (FCIDC) se poursuit jusqu'au 22 novembre, après le passage dans la soirée de mardi du Kenya, de la Palestine, du Maroc et de l'Algérie.