Jadis pionnière, l'Algérie tente aujourd'hui de rattraper le retard accusé dans l'industrie pétrochimique. Aujourd'hui, la volonté de relance est bien réelle. La preuve, affirme le directeur exécutif de la branche pétrochimie à Sonatrach, l'activité a été confiée à cette dernière. Nawal Imés - Alger (Le Soir) Le retard qu'accuse la filière pétrochimie peut s'expliquer par plusieurs facteurs. Abderrezak Harkat, directeur exécutif de la branche pétrochimie à Sonatrach rappelait les effets de la crise de 1986 puis les problèmes financiers qu'a connus l'Algérie au début des années 1990. Il était hier l'invité de la rédaction de la Chaîne III de la Radio nationale. Actuellement, affirme-t-il, il existe une vision claire pour permettre à la filière de se redéployer. Si le marché national est jugé aujourd'hui pas très «porteur», les perspectives semblent s'éclaircir. L'invité de la rédaction affirme que selon des études menées par des cabinets internationaux, le premier programme tracé par Sonatrach pourrait apporter 10 millions de dollars au PIB soit 7% de croissance. L'entreprise, dit-il, a en effet l'intention de mettre en œuvre d'ambitieux projets de transformation et de valorisation de ses ressources pétrolières et gazières pour un coût avoisinant les 36 milliards de dollars. Un programme qui démarrera en 2015 pour s'étaler jusqu'aux environs de 2024. Il sera réalisé en deux phases successives. Pas moins de 20 projets intégrés ont été identifiés. Ils permettront de mettre sur le marché algérien et à l'international près de 2,5 millions de tonnes de produits pétrochimiques constitués de 16 dérivés pétroliers de base. L'invité de la Chaîne III cite, à titre d'exemple, le projet de transformation du gaz, permettant de produire sept à huit de ses dérivés, d'un autre permettant de fabriquer environ 500 000 tonnes par an de polypropylène, à partir de propane et d'un troisième devant permettre de produire du caoutchouc synthétique «pour les besoins d'une usine de pneumatique projetée en Algérie». Il a également évoqué la construction d'une usine de production d'acides pour des besoins spécifiques de la branche agroalimentaire. Ces projets permettront de fabriquer les matières premières issues de produits pétroliers parmi lesquelles celles destinées à la production de polyéthylène, pour la confection de divers plastiques et fibres pour l'industrie du tissage ainsi que d'autres matières de base demandées par les industries de la pharmacie et de la construction en particulier. Pas moins de 29 000 postes d'emploi seront créés pendant la période de réalisation de ces projets, dont près de 60 000 emplois indirects. En attendant la concrétisation de ces projets, l'Algérie importe, annuellement, l'équivalent de 4 milliards de dollars en produits chimiques et pétrochimiques.