Les 25es Journées cinématographiques de Carthage se sont ouvertes samedi 29 novembre au Théâtre municipal de Tunis. Le «Mini-Cannes», comme l'appellent les habitués, a déroulé le tapis rouge pour ses invités dont certains sont de prestigieuses figures du cinéma à l'instar de l'acteur américain Danny Glover, président du jury. Après la traditionnelle séance-photos sur le parvis du théâtre, les invités du festival ont assisté à une cérémonie d'ouverture haute en couleur. Un trio syrien composé d'une chanteuse, d'une poétesse et d'un violoncelliste a rendu hommage aux pays arabes meurtris comme l'Irak, le Liban et la Palestine, en reprenant plusieurs chansons emblématiques, notamment celles de Fairouz, et en déclamant des textes à la fois mélancoliques et révoltés sur la débâcle arabe. C'est ensuite au tour du réalisateur tunisien Brahim Tayef de prendre la parole en saluant «son excellence le public». Il souligne, par ailleurs, que les Journées cinématographiques de Carthage doivent se battre constamment pour assurer leur pérennité, et de critiquer dans ce sillage la Cité de la culture qui «devait accueillir les quatre dernières éditions du festival mais il n'en fut rien». L'intervenant martèle que la culture doit devenir une volonté politique ; mais, regrette-t-il, cette dernière «ne fournit aucun effort pour sauvegarder et créer les infrastructures du cinéma, restaurer les archives filmiques nationales». Pis encore, elle encourage la déliquescence du secteur en laissant ces lieux emblématiques tomber en ruine ou bien se faire récupérer par le capital, à l'image du complexe Palmarium, ouvert en 1966, et «aujourd'hui transformé en centre commercial». Après les hommages rendus à une dizaine de réalisateurs, techniciens et autres travailleurs du cinéma décédés, la directrice des JCC, Dora Bouchoucha, annonce que l'événement biennal deviendra à partir de 2015 annuel. Parmi les différents jurys de cette 25e édition, de jeunes collégiens composent le jury «Jeune public» tandis que les longs-métrages seront départagés par une commission présidée par l'acteur américain Danny Glover et dans laquelle siège, entre autres, le cinéaste algérien Nadir Moknèche. Malgré quelques couacs techniques, cette soirée d'ouverture dénote, si besoin est, un prestige mais aussi un certain goût pour le glamour dans les Journées cinématographiques de Carthage fêtant cette année un quart de siècle d'existence.