Les clubs algériens auront besoin de la licence CAF pour prendre part aux compétitions africaines. La restriction est, à nouveau, exprimée par les responsables du football national. Selon le président de la LFP, Mahfoud Kerbadj, aucune équipe algérienne ne sera autorisée à prendre part aux compétitions organisées sous l'égide de la CAF si elle n'a pas la licence africaine délivrée par l'instance de Hayatou. Alors que le championnat national aborde sa cinquième année de professionnalisme à l'algérienne, ces gestionnaires n'arrivent pas à accorder leurs violons. A tout le moins, «communiquer la bonne information» aux adhérents (clubs et ligues) et autres partenaires (médias). Qu'en est-il de cette nouvelle mesure que la CAF aurait décidée pour élever le niveau de ces deux compétitions majeures (ligue des champions et coupe de la CAF) ? Comme pour les entraîneurs, désormais astreints à formaliser des passages de grade (licence CAF A, B et C), afin de pouvoir bénéficier de l'autorisation d'exercer leur métier, les clubs ont également l'obligation de se mettre à niveau pour pouvoir intégrer les deux épreuves organisées par la Confédération africaine. Selon le président de la LFP, Mahfoud Kerbadj, interrogé sur la question par nos confrères d'Ennahar TV, le cahier de charges fixé pour les clubs professionnels serait le seul baromètre pour accéder à ces manifestations. A suivre le raisonnement du président de la LFP, pas besoin donc d'étaler sa force sur les terrains du football et remporter les titres à chaque fin de saison...Il suffit juste d'avoir une licence CAF qui, toujours d'après Kerbadj, peut être décernée actuellement à seulement deux clubs algériens. Lesquels ? Mystère et boule de neige. Même si l'on peut deviner que l'argent et la logistique des clubs comme l'USMA et le MCA peuvent faire la différence pour comprendre que ces deux gros bras sont les seuls à pouvoir postuler. Kerbadj a même failli commettre un lapsus qui ferait de l'ESS, qui vient de remporter la LDC, un club inéligible à étaler son savoir sur les terrains d'Afrique. Plus sérieusement, Kerbadj annonce l'entrée en vigueur de cette «contrainte» à partir de la saison prochaine. Les quatre clubs engagés par l'Algérie (l'ESS et l‘USMA en ligue des champions, le MCA et le MCEE en coupe de la CAF) n'ont rien à craindre et leur participation à la 51ème édition de la LDC et à la 12e étape de l'ex-C3 africaine est assurée. Ce ne sera pas le cas lors des éditions qui seront engagées en hiver 2016. Dans la forme, cette décision devait servir à relever davantage le niveau des deux challenges et attirer de nouveaux gros sponsors à la Confédération. Cela devrait, toutefois, passer par une profonde purge qui exclurait le plus gros du contingent habituellement présent aux rendez-vous africains interclubs. Des pays africains en mesure de fournir des clubs structurés et suffisamment armés financièrement, il ne faut en chercher des dizaines. Seuls l'Afrique du Sud, le Nigéria, l'égypte, le Maroc, la Tunisie, l'Algérie et peut-être bien le Cameroun (pays d'Issa Hayatou) et l'Angola. Kerbadj est convaincu tout autant que ceux qui auront pensé cette réorganisation qui fait l'affaire des «gros bonnets» ne survivra pas à l'amère réalité d'un continent appauvri et terrassé par les guerres et les maladies. L'UEFA de Michel Platini qui évolue dans un environnement beaucoup plus aisé financièrement et structurellement avait l'intention de mettre sur pied une super compétition dédiée aux clubs riches avant de se résigner aux fondamentaux du football, en l'occurrence une pratique où la seule force reconnue doit être celle des pieds et du génie humain. Hayatou qui vient de refuser au Maroc le droit de reporter la CAN-2015 à cause d'Ebola en faisant prévaloir le respect du calendrier et la pérennité d'un rendez-vous très attendu par la jeunesse africaine, ne pourra pas forcer ses adhérents (associations et fédérations nationales) à vivre au-dessus de leurs moyens. Kerbadj et ceux qui militent, en Algérie pour ces projets boiteux et irréalisables doivent relire Pierre De Coubertin. Un baron qui faisait sienne cette philosophie tendant à rendre le sport plus populaire en s'efforçant à l'internationaliser. «L'important dans ces Olympiades, c'est moins d'y gagner que d'y prendre part», se plaisait à dire à ceux qui réclamaient de pratiquer le sport en vase clos.