Le 5e Festival international du cinéma d'Alger dédié au film engagé se tiendra du 12 au 18 décembre à la salle El Mouggar, avec au programme seize films entre documentaires et fictions, ont annoncé hier les organisateurs lors d'un point de presse. De la question du Sahara occidental à la prise en otage de Tombouctou par les extrémistes religieux, ce 5e Festival international du cinéma d'Alger promet une large palette de films où l'engagement se décline en différentes formes, allant du politique au social en passant par l'humanitaire. Mme Zehira Yahi, commissaire de l'événement, précise que le programme prévoit trois films par jour ainsi qu'un débat avec les réalisateurs présents au lendemain des projections. Une table ronde se tiendra, par ailleurs, le samedi 13 décembre à 11h autour du thème «L'histoire et la mémoire au service de l'engagement» qui sera débattu par Ahmed Bedjaoui, le cinéaste vietnamien Lam Lê, le Béninois Idrissou Mora Kpaï et l'écrivain et réalisateur français Claude Ribbe. M. Bedjaoui déclare à ce propos qu'au fil des années, «la notion d'engagement dans le cinéma se précise de plus en plus ainsi que son lien avec le travail de mémoire. Un thème qui reste récurrent et est probablement plus présent que par le passé. Les trois intervenants ont abordé dans leurs œuvres respectives des questions liées à la guerre d'Indochine, aux ouvriers vietnamiens qui ont remplacé les Français durant la Guerre mondiale ainsi que du racisme d'Etat». Comme chaque année, trois prix seront décernés dans chaque catégorie par deux jurys composés de Mohamed Cherif Begga, Lam Lê, Ramdane Iftini, Idrissou Mora Kpaï et Yacine Bouaziz, pour le documentaire, quant aux huit fictions en lice, elles seront départagées par Djamel Bendeddouche, Dora Bouchoucha, Tania Khali, Michel Khelifi et Jacques Sarrasin. Parmi les films participants, notons la coproduction algéro-palestinienne Les yeux des voleurs de Najwa Nejjar avec la chanteuse Souad Massi et Khaled Abou Naja dans les rôles principaux, et qui sera présenté pour la première fois en Algérie. Le dernier long-métrage de Abderrahmane Sissako Timbuktu (Prix du jury œcuménique à Cannes) sera également projeté en présence du réalisateur. Le festival s'ouvrira avec un documentaire sur le Sahara occidental Les enfants des nuages, la dernière colonie produit par le célèbre acteur espagnol Javier Bardem et réalisé par Alvaro Longoria. L'Algérie sera présente avec trois films : le documentaire Gna Berra de Bahia Bencheikh El Fegoun et Meriem Achour Bouakkaz, les fictions Loubia Hamra de Narimène Mari et Ennemy way de Rachid Bouchareb. Sur les cinquante films présentés au comité de sélection, Mme Yahi répondant à une question concernant L'Oranais de Lyès Salem a déclaré que les organisateurs ont estimé que «sa place légitime était dans le Festival d'Oran du film arabe. Or, l'événement qui devait se tenir en septembre a été moult fois reporté et n'a donné aucun signe de vie par la suite. La question de sélectionner l'Oranais s'est posée très tardivement mais nous avons tout de même demandé un support qui a également tardé à venir. De toute façon, le film sera bientôt distribué dans les salles algériennes et le public pourra apprécier le talent, le courage et l'engagement du cinéaste et de son équipe». La cérémonie de clôture verra outre la remise des prix, un hommage à Stevan Labudovic, ce photographe et caméraman qui a accompagné la Révolution algérienne et qui sera présent lors de cette soirée du 18 décembre. Les organisateurs auront également une pensée pour Malik Aït Aoudia qui se bat courageusement contre un cancer, pour Malik Benjelloun, cinéaste d'origine algérienne qui a participé au festival l'an dernier avec l'inoubliable documentaire Sugar man et qui a mis fin à ses jours en mai dernier, ainsi que le réalisateur algérien Abderrezak Hellal décédé en juin.