A mon tour j'apporte ma contribution à cette rubrique concernant deux types de retraite en Algérie. En premier, les retraités des grandes sociétés nationales comme Sonatrach et Sonelgaz. Ceux-ci se plaignent souvent du niveau de leurs retraites et demandent toujours à leurs différentes caisses des régularisations, des rappels, des mises à niveau avec effet rétroactif, alors que la plupart touchent mensuellement des retraites accumulées (retraite CNR+retraite complémentaire+mutuelles) atteignant six fois le SNMG actuel. C'est-à-dire qu'en tant que retraités, ils atteignent le seuil d'éligibilité pour un logement... LPP ; cela, bien sûr, sans comptabiliser la fameuse indemnité de fin de carrière (IFC) qu'ils ont touchée et qui est équivalente, suivant leurs statuts, à au moins dix années de retraite d'un petit fonctionnaire. Mais eux sont régis par une convention collective sur mesure, avec des avantages notamment en matière d'indemnités soumises à cotisations en dehors de notre fameuse «Fonction publique», non productive d'après nos décideurs. De ce fait, à leur retraite, ils touchent quasiment leur dernier salaire d'activité à 100% (80% CNR+20% mutuelle). L'Algérie est peut-être le seul pays au monde où un retraité peut conserver les mêmes revenus qu'en activité et parfois même plus avec la «femme au foyer». C'est formidable pour les heureux élus, surtout si Dieu leur prête longue vie. Heureusement que le législateur a quand même plafonné à 15 (quinze) fois le SNMG le montant brut d'une pension de retraite, soit actuellement 270 000 DA. En second, il y a nous, pauvres fonctionnaires retraités, des cadres de l'éducation et de la santé, avec parfois une quarantaine d'années d'ancienneté validée, qui arrivons péniblement au 12e échelon de note carrière avec une retraite de 45 000 DA mensuels et même beaucoup moins pour les malheureux sortis en retraite avant la date fatidique de 2008, dont des chefs d'établissement ordonnateurs. De plus, nous n'avons bénéficié d'aucune indemnité de fin de carrière, d'aucune retraite complémentaire, d'aucune mutuelle. Nécessité d'équité sociale Nos «œuvres sociales» nous ont accordé un coup de balai de 30 000 DA ou 20 000 DA en tout et pour tout. C'est à la fois injuste et indigne pour les bons et loyaux services rendus à la nation par cette génération de fonctionnaires compétents, quoi qu'on en dise, qu'on le veuille ou non, qui a su relever le défi post-indépendance avec abnégation pour faire fonctionner la grosse machine administrative léguée par le colonisateur en général et tous les établissements publics d'enseignement et de santé en particulier. Ainsi, et par équité sociale, il serait souhaitable de prendre d'urgence les dispositions suivantes : 1- exonération de l'IRG pour toutes les pensions inférieures à 60 000 DA ; 2- accorder une bonification de 2,5% pour chaque année validée au-delà de 32 ans jusqu'à 40 ans de service accumulés et validés. A mon humble avis, ces mesures toucheront à peine quelque 150 000 retraités — d'après les statistiques de la CNR au 31 décembre 2011 — du fait que 1 600 000 retraités sont déjà exonérés : l'impact financier sera négligeable sur le budget de l'Etat et quasiment nul pour la CNR. Bessaïh Madjid, intendant principal, retraité (Bordj Menaïel, wilaya de Boumerdès