C'est via sa page Facebook que le Premier ministre Abdelmalek Sellal a réagi, hier, par rapport à la grosse polémique autour de l'exploitation du gaz de schiste. «Le gouvernement n'a jamais délivré aucune autorisation d'exploitation du gaz de schiste», écrira Sellal qui tranchera même lorsqu'il précise que «l'exploitation du gaz de schiste n'est pas du tout à l'ordre du jour du gouvernement». Kamel Amarni - Alger (Le Soir) Cette «sortie électronique» de Sellal, une première en Algérie pour un haut responsable, intervient suite aux manifestations en cours dans les wilayas du Sud depuis le 1er janvier dernier et qui ont culminé jeudi avec de grandes marches à Tamanrasset, In-Salah et Ouargla. Des manifestations contre l'exploitation du gaz de schiste, bien évidemment. Et qui avaient pris comme point de départ In-Salah où a eu lieu le premier forage, il y a quelques jours. D'où la précision suivante de Sellal : «Le programme de recherche des ressources de gaz non conventionnels est défini comme suit : 1 ; projet pilote de prospection Ahnet. Réalisation de deux forages chacun pour étudier les réserves de gaz non conventionnels dans cette zone. _ Echéance du projet pilote : fin 2015.» Selon toujours le Premier ministre, une seconde phase suivra dans ce programme d'exploration et non pas d'exploitation : «_ 2 ; à partir de 2020 (commencera) l'évaluation. (Il s'agira) d'une évaluation des résultats de ces explorations pendant une durée de deux ans.» Une évaluation qui concernera «l'estimation des réserves (ainsi que) les effets sur l'environnement». Aussi, ajoutera-t-il, «le programme ci-dessus a été précédé par une phase d'études de ces deux forages d'exploration». En d'autres termes, l'Algérie n'est même pas prête à se lancer dans l'exploitation de cette ressource et n'en est encore qu'au stade de l'exploration. Selon une source au fait du dossier, «le but de cette première phase qu'est l'exploration, est de connaître avec précision nos réserves réelles en gaz de schiste et d'en localiser les plus importantes. De sorte à être prêt à passer à la phase d'exploitation à l'horizon 2030, 2040. Et d'ici là, les techniques d'extraction auront certainement connu de nets progrès grâce aux recherches et aux nouvelles technologies». Cette sortie inattendue, sous cette forme du moins, de Abdelmalek Sellal suffira-t-elle à convaincre les anti-gaz de schiste ?