Des scènes dangereuses ont eu lieu jeudi dernier au CEM Haddouche-Saïd de Bouira où la majorité des cadres de la wilaya y inscrivent leur progéniture. Il était un peu plus de 10 heures quand des lycéens, venus de l'extérieur, ont envahi le collège en agressant le gardien qui avait essayé de s'interposer, avant de faire irruption dans des classes en saccageant tout sur leur passage, renversant tables et chaises et brisant même les vitres dans des classes où les élèves, probablement plus conscients que ces énergumènes malgré l'âge qui les différencie, se sont interposés. Lors de leur irruption, et pour faire peur aux enseignantes, ces énergumènes, cagoulés pour ne pas être reconnus, annoncent «Hna Daesh» (Nous sommes de Daesh). Des propos prononcés sans mesurer le degré de leur gravité, qui seraient passés inaperçus et presque sous silence, n'étaient l'éveil et la maturité des enseignants qui, dans l'après-midi et après avoir écouté les comptes-rendus de leurs collègues, des enseignantes qui avaient été victimes de ces actes de vandalisme, ont décidé d'un arrêt illimité des cours et d'une pétition adressée au directeur de l'académie pour demander une protection, «ne serait-ce que pendant la période de la Coupe d'Afrique». Pour rappel, depuis le début de la Coupe d'Afrique des nations, presque chaque matin, on assiste dans les cours des lycées et de certains collèges du chef-lieu de la wilaya de Bouira, à des scènes de liesse avec des élèves qui allument des pétards et autres feux d'artifice, avant de sortir en séchant les cours de la journée. Certains lycéens tentent à chaque fois de faire des marches pour envahir d'autres établissements scolaires, y compris primaires, afin de faire sortir les élèves, mais à chaque fois, ces tentatives se soldent par des échecs, avec le refus des élèves des autres établissements de les suivre. Au CEM Haddouche-Saïd, les mêmes scènes ont lieu vainement presque chaque jour mais ce jeudi, ces énergumènes se sont introduits à l'intérieur en contournant le portail principal et en déjouant la vigilance des agents de sécurité. Aussi, les enseignants réclament la présence de policiers devant les établissements scolaires ne serait-ce que pendant ces moments de vives tensions dues aux matchs de la Coupe d'Afrique des nations. Cela dit, ce qui a été proclamé ce jeudi par ces pseudo-lycéens est très grave et les services de sécurité doivent s'y pencher sérieusement pour enquêter sur cette affaire et voir s'il s'agit de slogans proclamés par inconscience ou au contraire d'une manipulation derrière laquelle se cacheraient des individus qu'il faudrait à tout prix démasquer.